Vaccination Une 3e dose malgré « les cycles de l’enfer » ?
« 20 Minutes » a demandé à ses lectrices comment elles envisageaient la dose de rappel face aux risques de troubles menstruels
Des cycles chaotiques. Des règles qui reviennent bien trop vite ou beaucoup plus tard que prévu. Ou qui sont plus douloureuses. Depuis l’ouverture de la vaccination anti-Covid-19 au grand public, les témoignages de femmes ayant déclaré des troubles du cycle menstruel après avoir reçu le vaccin se sont multipliés. Si les premiers retours de la communauté scientifique se veulent rassurants, pour nombre de femmes, l’ouverture de la campagne pour la dose de rappel est source de questionnements et d’angoisse. Laurie, dont les règles sont « extrêmement douloureuses depuis la deuxième dose, ne compte pas recevoir la troisième ». Pour Sasha, indépendante en télétravail et « semi-confinée depuis deux ans », ses « cycles de l’enfer signifient une perte de productivité, donc de chiffre d’affaires. Je suis une farouche partisane des vaccins, mais, aujourd’hui, je ne sais pas si le jeu en vaut la chandelle. » Gwladys « hésite aussi, quitte à perdre le pass sanitaire ». Malgré l’hésitation, Carole se dit qu’elle n’aura « pas le choix : je veux le garder, mon pass sanitaire ». Amandine, elle, n’a « pas hésité une seule seconde, malgré les troubles. Tout a fini par rentrer dans l’ordre avec le temps, il suffit d’être patiente. J’ai mes trois doses, je suis un peu plus protégée, et mes proches également. »
Pour celles qui ont des envies de maternité, sauter le pas est aussi compliqué. « Je suis en projet bébé depuis huit mois », confie Chloé, qui a eu un retard de règles après sa deuxième dose : « Je songe à retarder la troisième au maximum. » Ces doutes, Esther les partage. La jeune femme a, depuis son vaccin, « des règles irrégulières, ce qui rend l’ovulation difficile à cibler. Le vaccin, je préfère encore attendre d’être enceinte pour le refaire. » « Mieux vaut ne pas attendre, conseille Olivier Picone, gynécologue-obstétricien à l’hôpital Louis-Mourier de Colombes [Hautsde-Seine]. Nous avons des dizaines de patientes qui ont démarré une grossesse après avoir été vaccinées. En revanche, on a vu trop de patientes enceintes en réanimation, d’où l’importance de recevoir sa dose de rappel pour se protéger soi et son enfant à naître. »
Ce qu’il y a, c’est que « tout ça ajoute de l’angoisse au parcours de PMA, déplore Laureen. On a besoin de réponses, et on a l’impression que, puisque cette problématique ne touche pas les hommes, rien n’est étudié ! » Alors, « même si je compte me faire revacciner, j’aimerais que la recherche s’y intéresse pour être sereine », conclut Delphine.
« On a l’impression que, puisque cette problématique ne touche pas les hommes, rien n’est étudié ! » Laureen