20 Minutes

« Berlin est devenu une sorte de poupée russe »

Avant de s’atteler au spin-off consacré à son personnage, Pedro Alonso, acteur dans « La Casa de Papel », fait le bilan à la veille du final de la série phénomène espagnole

- Propos recueillis par Anne Demoulin

Un final très attendu ! Alors que Netflix dévoile ce vendredi le second volet de l’ultime saison de La Casa de Papel, la plateforme a annoncé mardi un spin-off consacré à Berlin, l’un des personnage­s préférés des fans, en 2023. « C’est la fin d’un cycle et le début d’un autre », s’est réjoui son interprète, Pedro Alonso.

Quelle était l’ambiance sur le plateau le dernier jour de tournage?

Le dernier jour, j’ai tourné tout seul… Après cinq ans ensemble, aucun copain n’était là ! Ce matin-là, j’avais la sensation d’avoir pris de la distance avec plein de choses. Je me sentais prêt à finir ce cycle. Mais quand ils ont dit : « Coupez ! », on m’a remis une lettre écrite par Javier Gómez Santander, l’un des scénariste­s de la série et un très bon ami. Je savais qu’il allait me parler de tout ce que nous avons vécu ensemble. Je me suis mis à pleurer. J’ai réalisé tout ce que cela représenta­it pour nous.

Avez-vous gardé un souvenir du tournage ?

Oui, tous les strings avec des pierres précieuses ! (rires) J’ai gardé un masque et une petite plaque qu’une technicien­ne m’a offerte, c’est tout.

Vous avez souvent déclaré que la mort de Berlin était une bonne chose. Quel regard portez-vous sur sa trajectoir­e ?

Mourir a totalement redimensio­nné tout ce que Berlin avait fait auparavant. Cela renvoie à quelque chose de presque mythologiq­ue sur le plan de la fiction. Quand j’ai lu le script de la fin de la première saison, je me suis dit : « C’est une folie ! » Mais j’ai senti que c’était positif. Quand la série s’est poursuivie, Berlin est devenu un autre personnage, qui devenait autre chose, qui devenait encore autre chose… Comme une sorte de poupée russe.

Que vous a appris ce personnage ?

Berlin m’a permis, plus qu’appris, d’aller très loin en matière de respiratio­n au moment de jouer quelque chose. Une métaphore de la fiction, qui est, à mon sens, l’art d’arrêter le temps. La vie ne permet pas de faire cela. La fiction freine la vie afin que nous puissions nous perdre dans le présent. Berlin est un merveilleu­x véhicule pour faire cela. Ce type prend le temps d’une autre façon… Comme acteur, être l’instrument de Berlin a vraiment été un cadeau incroyable.

Au fil des saisons, on découvre grâce à Berlin que La Casa de Papel est une histoire de famille…

Complèteme­nt ! À un moment donné, j’ai arrêté de dire que c’était une histoire de braquage, mais plutôt celle d’une famille déstructur­ée, hors de toutes les convention­s. En saison 1, il n’était pas prévu que le Professeur et Berlin soient frères. Mais cette énergie a jailli quand on travaillai­t avec Alvaro Morte. Nous faisons partie d’une sorte de lignée qui consacre curieuseme­nt sa vie à faire des braquages.

Il y a toujours beaucoup d’attente avec un final, avez-vous peur de décevoir les fans ?

Pas du tout ! Si on se laisse entraîner par les attentes et la pression qu’il y a eu autour de la série, ça vous dévore. Je me concentre sur ce que je dois faire. L’engagement de toute l’équipe a été extraordin­aire. Je pense que les gens le reconnaîtr­ont et ils en feront ce qu’ils voudront. C’est inhérent au fait de raconter des histoires, les gens en font ce qu’ils veulent. C’est ainsi !

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