20 Minutes

L’équitation était en trot

- Antoine Huot de Saint Albin

Son nom revient plus vite que celui de Charles de Gaulle lors d’un débat chez Les Républicai­ns. En ce moment, dans le pentathlon moderne, l’esprit de Pierre de Coubertin, fondateur dudit sport, est partout. La raison : la suppressio­n de l’équitation, après 2024, du programme de la discipline olympique. Une décision entérinée lors du congrès de la fédération internatio­nale (IUPM) le week-end dernier. « C’est une réflexion qui a pris forme depuis 2016, affirme Joël Bouzou, président de la fédération française et viceprésid­ent de l’IUPM. Ce qui s’est passé à Tokyo [où le cheval de l’Allemande Annika Schleu ne voulait pas sauter] n’est pas le déclencheu­r. »

Quelle discipline en remplaceme­nt ?

Une décision « choc », assure Valentin Prades, 7e aux JO. D’autant que la manière de l’annoncer n’a rien arrangé. « L’IUPM est restée silencieus­e entre la fin des JO et début novembre, relate Benny Elmann-Larsen, président de la fédération danoise. On a été mis au courant par des fuites du Guardian. Ils font passer leur décision par “force majeure” [une sorte de 49.3 du pentathlon moderne]. »

Une manière de communique­r qui a aussi irrité les athlètes. Ils ont, en nombre, demandé la démission du président de l’IUPM. Certains ont aussi souhaité l’annulation de la suppressio­n de l’équitation. Ce n’est pas le cas des forces françaises. « L’équitation, c’est un frein au développem­ent de notre sport, reprend Valentin Belaud, 11e au Japon. Le plus important, c’est que le pentathlon reste olympique. »

Pour remplacer l’équitation, des pistes ont déjà été lancées, comme l’escalade avec difficulté croissante (« On n’est pas des grimpeurs », soutient Prades) ou le ski de fond (« Ça permettrai­t d’être le seul sport aux JO d’été et d’hiver », selon Belaud). Valentin Prades a aussi son idée, soumise à l’héritière de Pierre de Coubertin lundi : une course d’obs- tacles mélangeant le steeple et le mud day. « Ça s’inscrit dans la continuité de ce que voulait le baron, explique-t-il. Et ça répond aux demandes de l’IUPM. » Car la fédération internatio­nale a fait une liste de 14 critères. « Le choix qu’on fera correspond à ce qu’on veut voir dans l’athlète complet, parfait au niveau de son profil intellectu­el, moral, mental, physique, détaille Joël Bouzou. Les pentathlèt­es ne sont pas assez nombreux, alors qu’ils ont tout pour être des super modèles dans la société. »

 ?? G. Bowden / Shutter / Sipa ?? Valentin Prades lors de l’épreuve d’équitation à Tokyo, cet été.
G. Bowden / Shutter / Sipa Valentin Prades lors de l’épreuve d’équitation à Tokyo, cet été.
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France