20 Minutes

« Il faut que le travail paie plus »

- Propos recueillis par Rachel Garrat-Valcarcel et Thibaut Le Gal

Positive au Covid-19, Valérie Pécresse a dû adapter sa campagne présidenti­elle. Encore à l’isolement, lundi, la candidate LR a défendu son programme de réformes et a ciblé Emmanuel Macron.

Comment jugez-vous cette campagne ?

Emmanuel Macron refuse de débattre et occulte son bilan. Il veut escamoter l’élection et être élu par tacite reconducti­on. On voit bien le scénario écrit par la macronie. Ils veulent un face-à-face avec les extrêmes. Parce qu’ils savent qu’au deuxième tour, s’ils sont contre Zemmour, Le Pen ou Mélenchon, c’est leur assurance victoire. Depuis janvier, je suis la femme à abattre. Mais je crois en mon projet, donc je continue de me battre avec une énergie décuplée.

Que proposez-vous pour le pouvoir d’achat ?

Une hausse du salaire net de 10 % en cinq ans – hors inflation – pour tous ceux qui gagnent moins de 2 800 € par mois. On commence cet été avec 3 % de hausse des salaires grâce à une baisse d’un tiers des cotisation­s retraite. Je finance en réformant les retraites. Cette baisse des cotisation­s retraite permettra à quelqu’un qui gagne 1 400 € net d’avoir 500 € de plus sur l’année. Je propose aussi la défiscalis­ation des heures supplément­aires, sans plafond. Je souhaite également permettre aux salariés de convertir leurs RTT en salaire, sans charges ni limite.

Il faut que le travail paie plus.

Vous voulez supprimer 150 000 postes dans la fonction publique. Est-ce une politique de rigueur ?

Dans ma région [l’Île-de-France], j’ai supprimé les doublons et les frais de structure. J’ai fait mieux avec moins. Mes 150 000 suppressio­ns, c’est un départ à la retraite sur trois non remplacé. Ce n’est pas de la rigueur, c’est rendre l’argent aux Français.

Vous avez déclaré qu’Emmanuel Macron faisait un « mauvais plagiat » de votre programme…

Oui, car il n’y a rien de droite dans son bilan. Franchemen­t… 32 % de hausse des violences, 272 000 titres de séjour délivrés cette année, 12 % de reconduite­s à la frontière, 85 milliards de déficit de la balance commercial­e, une dette augmentée de 1 000 milliards, une école fragilisée, 5 millions de Français sans médecin traitant, le nucléaire abandonné pendant cinq ans… Il essaie de reprendre les idées de la droite parce qu’il a compris que c’étaient les bonnes. Mais on est toujours dans le « en même temps ». Il n’est pas de droite sur l’ordre, sur les baisses d’impôts, sur la valorisati­on du travail. Comment voulez-vous que les Français croient qu’il va faire le contraire de ce qu’il a fait ? Je suis la vraie droite dans cette élection.

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E.Dessons/ JDD/Sipa

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