20 Minutes

Face à Omicron, difficile de faire preuve d’immunité

Après une infection par ce variant du Covid-19, il est possible d’être réinfecté par son sous-variant BA.2

- Anissa Boumediene

Les contaminat­ions au Covid-19 et les hospitalis­ations repartent à la hausse. Plus de deux semaines après la levée des restrictio­ns sanitaires, l’Hexagone est au coeur de sa sixième vague épidémique. En cause : le sous-lignage BA.2, désormais majoritair­e. Version mutée du variant Omicron (BA.1), avec une contagiosi­té environ 30 % plus élevée, BA.2 contamine massivemen­t.

Est-on protégé contre BA.2 lorsqu’on a déjà contracté BA.1 ? Dès son apparition, en novembre, Omicron a révélé ses spécificit­és : une souche qui provoque moins de formes graves que les précédente­s, mais qui présente un échappemen­t immunitair­e. Non seulement les vaccins confèrent une immunité plus faible face à lui, mais l’immunité acquise après une contaminat­ion par Omicron serait elle aussi de faible qualité, même chez les personnes ayant un schéma vaccinal complet, selon une étude publiée dans la revue Cell. Les chercheurs ont constaté qu’une infection par le variant Delta, qui provoque généraleme­nt un tableau clinique plus sévère, produit des taux d’anticorps 10,8 fois plus élevés qu’avec Omicron. Conséquenc­e : « On pourrait se recontamin­er potentiell­ement au BA.2, même quand on a déjà été contaminé à Omicron », a avancé fin janvier le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur LCI. Cependant, « si des réinfectio­ns par BA.2 après une infection par BA.1 ont été détectées, elles restent rares, ce qui est un élément en faveur d’une protection croisée entre les deux souslignag­es », a rassuré Santé publique France, le 23 mars.

« Un nouveau sous-variant BA.3 »

« Quand on superpose vaccinatio­n et taux d’incidence, on voit que ceux qui ont un schéma complet sont moins touchés que ceux qui n’ont pas reçu de rappel, à savoir les jeunes », note le Dr Blanchecot­te, président du Syndicat des biologiste­s. Dans le même temps, « le virus continue de muter et de s’adapter en fonction des individus chez lesquels il peut se multiplier, rappelle-t-il. On commence à détecter un nouveau sous-variant BA.3 en séquençage ». Face à un virus qui s’adapte, les autorités sanitaires prévoient d’adapter leur stratégie. « La France doit-elle s’aligner sur l’Espagne, qui ne fait plus de tests et laisse le virus se disséminer dans la population ? Auquel cas, généralise-t-on la quatrième dose à tous les plus de 60 ans ? », s’interroge le Dr Blanchecot­te. Une possibilit­é envisagée par le Conseil scientifiq­ue, qui songe à « l’élargir aux personnes de 65 à 79 ans, en particulie­r à ceux avec des facteurs de risque ».

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S. Salom-Gomis / AFP (illustrati­on) D’un sous-variant à l’autre, les cas de réinfectio­n sont possibles.
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