Face à Omicron, difficile de faire preuve d’immunité
Après une infection par ce variant du Covid-19, il est possible d’être réinfecté par son sous-variant BA.2
Les contaminations au Covid-19 et les hospitalisations repartent à la hausse. Plus de deux semaines après la levée des restrictions sanitaires, l’Hexagone est au coeur de sa sixième vague épidémique. En cause : le sous-lignage BA.2, désormais majoritaire. Version mutée du variant Omicron (BA.1), avec une contagiosité environ 30 % plus élevée, BA.2 contamine massivement.
Est-on protégé contre BA.2 lorsqu’on a déjà contracté BA.1 ? Dès son apparition, en novembre, Omicron a révélé ses spécificités : une souche qui provoque moins de formes graves que les précédentes, mais qui présente un échappement immunitaire. Non seulement les vaccins confèrent une immunité plus faible face à lui, mais l’immunité acquise après une contamination par Omicron serait elle aussi de faible qualité, même chez les personnes ayant un schéma vaccinal complet, selon une étude publiée dans la revue Cell. Les chercheurs ont constaté qu’une infection par le variant Delta, qui provoque généralement un tableau clinique plus sévère, produit des taux d’anticorps 10,8 fois plus élevés qu’avec Omicron. Conséquence : « On pourrait se recontaminer potentiellement au BA.2, même quand on a déjà été contaminé à Omicron », a avancé fin janvier le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur LCI. Cependant, « si des réinfections par BA.2 après une infection par BA.1 ont été détectées, elles restent rares, ce qui est un élément en faveur d’une protection croisée entre les deux souslignages », a rassuré Santé publique France, le 23 mars.
« Un nouveau sous-variant BA.3 »
« Quand on superpose vaccination et taux d’incidence, on voit que ceux qui ont un schéma complet sont moins touchés que ceux qui n’ont pas reçu de rappel, à savoir les jeunes », note le Dr Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes. Dans le même temps, « le virus continue de muter et de s’adapter en fonction des individus chez lesquels il peut se multiplier, rappelle-t-il. On commence à détecter un nouveau sous-variant BA.3 en séquençage ». Face à un virus qui s’adapte, les autorités sanitaires prévoient d’adapter leur stratégie. « La France doit-elle s’aligner sur l’Espagne, qui ne fait plus de tests et laisse le virus se disséminer dans la population ? Auquel cas, généralise-t-on la quatrième dose à tous les plus de 60 ans ? », s’interroge le Dr Blanchecotte. Une possibilité envisagée par le Conseil scientifique, qui songe à « l’élargir aux personnes de 65 à 79 ans, en particulier à ceux avec des facteurs de risque ».