Marine Le Pen veut la « grande alternance »
« Ouaaaaaaaais. » À 20 h pile, des cris presque gutturaux emplissent la salle, à quelques mètres du Parc floral du bois de Vincennes, près de Paris 12e, où les militants étaient venus soutenir la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Ils laissent exploser leur joie alors que le visage de leur championne apparaît sur l’écran. Avec environ 23 % des voix, ses soutiens ne pouvaient espérer mieux pour ce premier tour. Les militants partagent un désir ardent de voir leur favorite livrer bataille contre celui qu’ils estiment à l’origine de sa chute en 2017 : Emmanuel Macron. « Il est fragilisé à cause des scandales qui pèsent sur lui. Et, au second tour, il n’aura qu’un faible report de voix possible », assure Steven, sans doute l’un des plus jeunes dans la salle.
Quelques minutes après 20 h, Marine Le Pen arrive au milieu des drapeaux bleu, blanc, rouge. Elle appelle à une « grande alternance », en invitant « tous ceux qui n’ont pas voté » pour Emmanuel Macron à la « rejoindre ». Devant ses partisans, la candidate du RN a défendu sa vision d’un « rassemblement des Français autour de la justice sociale et de la protection, garantie par un cadre fraternel autour de l’idée millénaire de nation », qu’elle a opposée à « la division, l’injustice et le désordre imposés par Emmanuel Macron au profit de quelques-uns ». Dans le public, tous les regards sont tournés vers celle qu’ils espèrent voir bientôt occuper le fauteuil de l’Élysée. Pour cela, encore faudra-t-il qu’elle réussisse à convaincre une partie des déçus de ce premier tour et des indécis.