Acheter au son du canon
« – Te souviens-tu quand nous étions à Molotov, demande Oleg Chestov ?
– Comment pourrais-je oublier notre ville, dit le général, les affaires y ont été si prospères. Je ne risque pas d’oublier ce qu’il s’est passé là-bas,
Olejka. Pourquoi, tu crains un fantôme du passé ? – À la profondeur où ils sont enterrés, il n’y a aucun risque. Non, je pense à une opportunité comparable à celle de Molotov, le même genre qui a permis la prise de contrôle de 25 % de la production mondiale d’engrais, avant de faire de moi un oligarque.
– Attention, Olejka, la situation n’a rien à voir avec l’époque de l’effondrement de l’Union soviétique. Il faut rester prudent.
– Serguey, soit réaliste, le vent tourne. Les jours du régime sont comptés. Tu sais bien que personne n’aime les perdants, et surtout pas les Russes. Ils ne pardonneront pas à leur chef cette guerre coûteuse. C’est une occasion unique de refaire le coup de Molotov, en passant par la bourse. – Quelle société vises-tu ?
– Rostack.
– La société d’État, impossible, elle n’est pas cotée. – Justement, personne n’y pensera, c’est une cible idéale.
–Je connais son président, un ancien du KGB, lui aussi. C’est un spécialiste de l’industrie de l’armement.
– Écoute Serguey, la décision est prise. Nous irons en passant par les banques. Je t’expliquerai plus tard comment. » (à suivre)