Hidalgo et Pécresse de retour après la rouste
Malgré leur échec électoral, les têtes de gondole en région parisienne vont devoir gérer la fin de leur mandat et se concentrer sur les enjeux locaux
Une soirée électorale à oublier pour les deux patronnes de la région parisienne. Ni Anne Hidalgo, ni Valérie Pécresse ne sont parvenues à franchir la barre des 5 % de suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle, dimanche. La maire de Paris peine à 1,75%, tandis que la présidente de région plafonne à 4,78%. Si, au niveau francilien, Valérie Pécresse fait un peu mieux, avec 6,19%, c’est la cata pour Anne Hidalgo, qui tombe à 1,43%, en dessous de Jean Lassalle (1,59%). Mais les deux femmes vont vite devoir digérer leur échec pour se concentrer sur les enjeux locaux.
L’exemple de Jacques Chirac en 1981
« «a ne remet pas en cause leur capacité à gouverner, juge Stéphane Troussel, président PS de Seine-Saint-Denis. Elles ont été élues, elles ont leur légitimité et les défaites électorales, ça arrive à d’autres : Chirac a perdu en 1981 alors qu’il était maire de Paris. »
Nelly Garnier, élue LR au Conseil de Paris et à la région, voit les choses autrement : « Anne Hidalgo est très affaiblie, elle ne fait que 23 000 voix à Paris. Même dans le 11e arrondissement, où elle est élue, elle ne fait que 2,9 %. À Paris, Valérie Pécresse fait un peu plus de 69 000 voix, ce n’est pas du tout le même niveau de chute. » Pour l’élue, cette dégringolade d’Hidalgo s’explique par son bilan à la Mairie de Paris, « notamment avec le mouvement #SaccageParis. »
En revanche, selon Olivia Polski, adjointe à la maire de la capitale chargée du commerce, « pour les Parisiens, cette élection présidentielle est très déconnectée des enjeux locaux. Nombre d’électeurs de gauche ont voté utile face au danger de l’extrême droite. » L’argument du vote utile est également évoqué par Nelly Garnier, mais cette fois au détriment de Valérie Pécresse, qui a été pénalisée par un transfert en faveur d’Emmanuel Macron : « Elle n’a pas été critiquée sur son bilan régional. »
« Bien sûr que les sarcasmes et les critiques vont exister, relativise Stéphane Troussel. Mais Anne Hidalgo sait que la politique n’est pas un long fleuve tranquille. Et puis, elle est pleinement investie dans les JO [de Paris 2024]. » David Belliard, adjoint écolo chargé des transports, est plus nuancé. Prenant acte du gros score de Jean-Luc Mélenchon, il s’interroge sur le besoin « de politiques qui prennent mieux en compte les inégalités sociales, fortes dans la capitale ». Il préconise de «mieux expliquer et de mieux répondre aux attentes du quotidien ». «a ressemble étrangement à une feuille de route pour la deuxième moitié du mandat d’Anne Hidalgo.