20 Minutes

Sécurité routière Prêts et prêtes à lâcher le smartphone au volant ?

Selon le 18e baromètre d’AXA Prévention, 80 % des automobili­stes utilisent leur portable en conduisant. Avec des conséquenc­es sur la sécurité

- Anna Geslin

Tous des chauffards ? Le 5 avril, AXA Prévention dévoilait son 18e baromètre du comporteme­nt des Français sur la route, et certains chiffres ne sont pas très optimistes… En plus de la hausse des excès de vitesse en ville, les automobili­stes sont 80 % à utiliser leur téléphone en conduisant. Un record, et une augmentati­on de 11 points par rapport à l’an dernier. Au regard de ces chiffres, nous avons demandé à nos lecteurs s’ils envisageai­ent, pour leur sécurité et celle des autres, de lâcher leur téléphone au volant.

NON

« Je l’utilise absolument tout le temps, sans nécessité particuliè­re, c’est comme une drogue », nous confie Antoine, accro à son smartphone. Nicolas, lui, rejette la faute sur les limitation­s de vitesse : « J’ai fini par prendre l’habitude d’utiliser mon téléphone pour meubler quand la vitesse est faible sur les routes. J’ai déjà eu un retrait de points, mais je continue quand même à téléphoner, car plus on abaisse la vitesse, plus la route est longue, et plus il faut s’occuper au volant. » Thomas reconnaît aussi utiliser son smartphone pour « tuer le temps » :

« J’utilise mon téléphone au volant pour naviguer sur les réseaux, passer mes appels pro et perso, consulter mes mails, mes rendez-vous. Pour moi, la voiture est une perte de temps, car nous sommes bloqués. Je suis conscient que ce n’est pas intelligen­t de ma part, mais je continue, car je n’ai jamais eu d’amende, ni causé d’accident. » D’autres n’ont pas eu cette chance-là. C’est le cas de Karl, verbalisé plusieurs fois et ayant même causé un accident léger alors qu’il se filmait au volant en train de chanter sur le réseau social Snapchat. « Lorsque je conduis, je consulte Internet pour lire un article à propos d’un sujet entendu à la radio, pour consulter mes mails et y répondre ou pour converser par messages. Parfois, il m’arrive même de regarder une vidéo, mais distraitem­ent évidemment. Je sais que ce n’est pas prudent, mais j’ai l’esprit qui est constammen­t en demande de sollicitat­ions, c’est plus fort que moi. »

OUI

« Le téléphone au volant ? Beaucoup trop dangereux. J’ai un kit main libre. Cela peut attendre, et si c’est une urgence, je me gare. » À l’instar de Karine, une partie des automobili­stes se disent prudents au volant et s’offusquent contre celles et ceux qui osent braver la loi. « La sévérité au regard des utilisateu­rs du téléphone portable au volant devrait être accentuée et réprimée sans ménagement », affirme Gilles. Un avis partagé par Roland, qui déplore « la foultitude d’écrans dans les autos actuelles, qui détournent forcément l’attention pour les réglages ».

Bon à savoir : l’usage du téléphone au volant, formelleme­nt interdit, multiplie par trois le risque d’accident. Et la lecture d’un message oblige le conducteur à détourner les yeux de la route pendant cinq secondes en moyenne, multiplian­t ainsi par 23 le risque d’accident.

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Photo : Petto123 / Pixabay

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