20 Minutes

Un éclairage sur de rares profondeur­s

- Vincent Julé

L’unitaire OCS Signature « Deep Fear » plonge le spectateur dans les catacombes de Paris. Un décor pas si exploité par la fiction, ou alors pas in situ

Les catacombes de Paris, le plus grand ossuaire du monde, avec ses millions de squelettes, ses 20 m de profondeur et 1 500 m visitables (soit à peine 1 % de la surface totale), ses cataphiles et ses cataflics, ses bunkers et son Airbnb, son crocodile… Si elles abritent « une autre histoire de Paris », les catacombes nourrissen­t également tous les fantasmes, et donc quelques fictions. Disponible en exclusivit­é depuis mercredi sur OCS, le film Deep Fear suit trois amis qui décident de fêter la fin de leurs études avec une petite visite dans ces lieux de la capitale. Sauf que quelque chose ou quelqu’un veut les empêcher d’en ressortir vivants. Réalisé par Grégory Beghin, Deep Fear est une série B 100 % assumée, que ce soit dans son approche found footage, son ambiance nineties ou son horreur généreuse. Il s’agit également d’un film français, le deuxième unitaire OCS Signature, et l’une des rares fictions à plonger dans les catacombes parisienne­s. C’est le paradoxe : il y a déjà peu de films sur cet endroit, et, en plus, les plus connus ne sont pas forcément français. Elles étaient apparues par exemple dans Cartouche, de Philippe de Broca, Les Gaspards, de Pierre Tchernia, ou Paris, de Cédric Klapisch, mais peu en font leur décor principal, comme Nox, l’étrange série Canal+, avec Nathalie Baye et Maïwenn. Un décor recréé dans une ancienne carrière d’Auvers-sur-Oise.

« C’est gigantesqu­e »

Pour un récent épisode de Lupin, le réalisateu­r Hugo Gélin a, lui, pu tourner « dans les vraies catacombes, celles qui sont autorisées au public, dans le 14e arrondisse­ment, place Denfert-Rochereau », explique-t-il à Première. Et ce n’est pas tout : « On a aussi tourné dans d’autres catacombes, que les gens ne peuvent pas visiter. C’est gigantesqu­e. Je voulais vraiment que ce soit réel, pas filmé en studio. »

La série française n’est pas la seule à avoir été autorisée à tourner dans les catacombes de Paris : il y a aussi eu deux films américains sobrement intitulé Catacombes, pour les titres français. Le premier, en 2007, dont le titre original est Catacombs, met en scène une jeune touriste américaine (Shannyn Sossamon) qui se retrouve embarquée par sa soeur (la chanteuse Pink) dans une rave party secrète, dans les catacombes. Le film ne montre pas les vrais lieux, puisque le tournage a lieu en majorité en Roumanie.

En revanche, le second, As Above, So Below, en 2014, a bénéficié de l’accord de la Préfecture de police pour filmer dans les vraies catacombes, sur plusieurs centaines de kilomètres de tunnels. L’équipe y a même descendu et brûlé une voiture. Il fallait bien ça pour raconter l’histoire d’une étudiante en archéologi­e à la recherche de la pierre philosopha­le, où s’invitent l’alchimiste Nicolas Flamel, L’Enfer de Dante et même François Civil dans un de ses premiers rôles. « Une autre histoire de Paris », on vous dit.

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Black Swan Tales Le film emmène une bande d’amis dans ces lieux peu accessible­s.
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