20 Minutes

Un an pour accoucher d’un nouveau projet

Après avoir été menacée d’une fermeture en juin, la maternité des Lilas a obtenu un sursis de l’ARS

- Mathilde Desgranges

On a un an pour trouver une solution ! » Myriam Budan, directrice de la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis), a accueilli avec soulagemen­t la prolongati­on du droit d’exercer, accordée le 29 avril par l’agence régionale de santé (ARS). « L’habilitati­on a été prolongée à la suite de la crise du Covid-19, précise-t-elle. Ce n’est pas une mesure spécifique à notre maternité. » L’ARS affirme « qu’il n’y a pas de date butoir – ni en juin, ni dans les mois à venir – concernant la situation de la maternité, qui continue de fonctionne­r avec l’autorisati­on de l’agence ». Une pétition lancée en « soutien à la maternité des Lilas pour éviter sa fermeture » recueille plus de 40 000 signatures.

« On va fermer, on ne va pas fermer, on va fermer, on ne va pas fermer… Cette maternité, c’est un éternel recommence­ment à la recherche d’un projet », regrette Myriam Budan. Mais la maternité est peut-être enfin sauvée, grâce au groupe Avec, qui souhaite la reprendre. « Le projet est un peu flou. La seule chose qui est sûre, c’est que ce groupe respecte nos critères : reprendre notre culture [lirebl’encadré], garder, voire labelliser notre nom, et reprendre l’ensemble du personnel, énumère-t-elle. Quitte à reconstrui­re, on veut un plateau technique et un service de chirurgie à côté de la maternité. Autant fusionner avec une autre clinique, cela permettra de garantir plus de sécurité et de remédier au déficit. » La maternité fait face à un trou de 4,5 millions d’euros, payé par l’ARS. Mais le personnel soignant craint un rapprochem­ent avec un groupe qui pourrait imposer sa logique de rentabilit­é. « Il a déjà prévu qu’il faudrait augmenter l’activité », explique la directrice.

Le maire veut des garanties

Le projet de reprise a été présenté à l’ARS. Mais, à plusieurs occasions, des projets de reconstruc­tion de cette maternité ont avorté. « Il faudra, un jour, pointer les responsabi­lités de celles et ceux qui n’ont pas permis que cette reconstruc­tion aboutisse », a souhaité jeudi, sur Twitter, le maire des Lilas, Lionel Benharous. La ville pourrait proposer un terrain pour la reconstruc­tion, à condition que le « projet médical novateur de cet établissem­ent pionnier soit préservé : une maternité de proximité, à taille humaine, qui respecte les choix des femmes, qui reconnaît le rôle des pères, s’engage pour l’égalité, garantit le droit à l’avortement ». Le maire demande « des garanties que des moyens seront débloqués pour cette reconstruc­tion, de la part de l’État et de l’éventuel repreneur que l’ARS aura choisi ».

De son côté, l’ARS assure que « l’État n’a jamais cessé de soutenir l’établissem­ent ». « On ne fermera pas, assure Myriam Budan. Mais il faut que l’ARS donne son accord au projet. »

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Pouzet / Sipa (archives) La maternité fait face à un trou de 4,5 millions d’euros, payé par l’ARS.
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