Un club sexceptionnel !
Bar-restaurant
L’établissement parisien Chez Lulu a ouvert en février. Sa jeune patronne le définit comme un « discoérotico-années 1970 »
Paris, bientôt capitale de l’érotisme ? Si cela arrive, on pourra dire que Chez Lulu aura apporté sa pierre à l’édifice. Ouvert depuis le 23 février rue Jean-Jacques Rousseau (1er), ce club se définit lui-même comme un bar-restaurant « disco-érotico-années 1970 ». Les néons rouges de la devanture attestent que vous êtes au bon endroit. À l’entrée, l’accueil est assuré par deux jeunes femmes vêtues de combinaisons en strass. Le ton est donné. Quelques marches plus bas, les visiteurs sont plongés dans l’univers de Lulu : lumière rouge, bossa nova dans les enceintes, moquette sombre à fleurs multicolores… Ce premier espace est réservé au bar. Les convives sirotent quelques verres dans un décor pop et vintage. Aux murs, de nombreux clins d’oeil rappellent la touche érotique revendiquée, comme ces personnages mécaniques au profil SM. Sur le mur qui fait face au comptoir se trouvent des fentes murales derrière lesquelles les danseuses s’apprêtent et se maquillent. « J’ai l’impression d’avoir mis l’oeil dans le judas d’un endroit défendu », s’amuse un client qui semble plus émoustillé que coupable. « C’est la réaction voulue, commente Lulu en se présentant. Nous voulions créer cet effet voyeur. » La surprise est réussie, au moins autant que celle de voir une femme de 31 ans se présenter comme
l’hôtesse de ces lieux. « En voyant l’endroit, beaucoup s’attendent plus à voir Lucien, un homme de plus de 60 ans », explique Lucile Clergerie, qui revendique sa jeunesse et sa féminité dans l’inspiration du lieu.
Des danseuses… et bientôt des danseurs
Pendant que le DJ passe de la musique brésilienne au disco, nombre de convives se glissent, à quelques pas de là, dans l’espace restaurant. Autour de la piste de danse, les tables sont entourées de fauteuils et de banquettes cosy. Face aux clients qui font leur choix entre « les préliminaires » (les entrées), « l’acte » (le plat) et « les finitions » (les desserts), des films érotiques sont projetés sur les murs du restaurant. Clou du spectacle, l’arrivée de deux danseuses qui déambulent dans des justaucorps en strass, près des tables. « Tout est dans la nuance, il n’y a pas de vulgarité, soutient Lulu. Et, s’il est besoin de le préciser, il est interdit de toucher [les artistes]. » Le spectacle fait « années 1970 », mais n’est « pas très #MeToo », précise un client, situé au premier rang, avec sa compagne. La remarque fait sourire Lulu : « Que ce client se rassure, deux danseurs doivent arriver cette semaine. Nous aurons une belle parité. » Après quelques bouchées avalées et quelques coupes descendues, certains se laissent aller aux vibrations de la musique. Chez Lulu semble avoir trouvé son public.