Le rugby a des essais à transformer
À jamais les derniers. L’équipe qui remportera la Champions Cup le 28 mai bouclera un cycle commencé en 1996. Dès la saison prochaine, trois provinces sud-africaines doivent intégrer l’épreuve. « La saveur d’une coupe d’Europe est forcément dénaturée, tranche le manageur du Stade Toulousain, Ugo Mola, avant l’affriolante demi-finale samedi à Dublin chez le Leinster. Ce sera une autre compétition. »
Et ça ne va pas aider à asseoir sa légitimité. « La Coupe d’Europe de rugby, tout le monde s’en fout, ça se voit dans les audiences, les droits TV », relève Lionel Maltese, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille, spécialisé dans le management du sport.
Une sorte de Ligue des nations ?
« On est tout le temps en train d’innover au lieu de faire des choses simples qui sont parfois meilleures », indique le Toulousain Thomas Ramos. Mais la révolution dans le rugby ne concerne pas que le Vieux Continent. Lundi, le Times a annoncé que la Fédération internationale planchait sur une compétition internationale d’élite, à partir de 2026 les années paires, avec les 12 meilleures nations mondiales. « Que le rugby se mondialise, c’est une bonne chose, juge Ugo Mola. Après, qu’on aille au chevet des uns et des autres… » Lionel Maltese pointe le souci majeur qui, selon lui, pénalise le rugby : « Le rugby mondial souffre du fait que les grandes nations économiques ne soient pas exposées : la Chine, les …tats-Unis ou l’Allemagne. » Dans ce contexte, le choix officialisé jeudi d’attribuer le Mondial 2031 au pays du foot US n’est pas anodin.