20 Minutes

Pas de déblais d’attente pour évacuer et stocker

Pour la constructi­on du Grand Paris Express, 47 millions de tonnes de terre doivent être excavées

- Guillaume Novello

C’est un trou béant de 25 m de profondeur entre le canal de Saint-Denis et la gare du RER B La Plaine-Stade-de-France. Le puits Agnès n’est qu’un des multiples chantiers lancés pour la mise en place du Grand Paris Express (GPE) d’ici à 2030. Ici, c’est la société Eiffage qui est chargée du percement du tunnel de la ligne 15 Est. Pour cela, un tunnelier de 100 m de long dévore chaque jour 1 000 à 1 500 m³ de terre.

Ces déblais, comme on appelle les terres excavées, sont nombreux, très nombreux : environ 47 millions de tonnes pour la totalité du chantier. Pour éviter qu’ils ne se perdent dans la nature, la Société du Grand Paris (SGP) a mis en place un système de traçabilit­é, appelé T-Rex, grâce auquel « on sait parfaiteme­nt dire quel déblai va où et dans quelles conditions », vante

Jean-François Monteils, le président du directoire de la SGP. En outre, 6 500 sondages ont été effectués pour connaître la qualité des sols, tandis que des analyses sont effectuées tous les 200 à 500 m³ de terre excavée. Finalement, « 98 % des sols sont non pollués et non dangereux », assure Bernard Cathelain, membre du directoire de la SGP.

Combler une carrière, édifier une butte

Reste ensuite à trouver des lieux de chute pour ces déblais. En tout, 400 sites ont été agréés par la SGP selon des critères stricts pour les recevoir. Pour l’instant, seuls 169 d’entre eux ont effectivem­ent accueilli des terres excavées. « La SGP s’est engagée à en valoriser 70 %, explique Thomas Gaudron, responsabl­e de la valorisati­on des terres excavées. Aujourd’hui, nous sommes à 47,1 % de valorisati­on sans transforma­tion, par exemple en utilisant les déblais pour combler des carrières ou pour des aménagemen­ts comme le parc de la plaine du Sempin [Seine-et-Marne]. » Par ailleurs, 41 % des déblais totaux, qui ne sont pas considérés comme valorisés, serviront à l’édificatio­n de la butte

paysagère de Villeneuve-sous-Damartin (Seine et-Marne).

Mais, entre leur excavation et leur éventuelle valorisati­on, ces terres doivent être transporté­es. «Nous avons un objectif d’évacuation par voie fluviale ou ferroviair­e d’au moins 15 % », détaille Bernard Cathelain. Au niveau du puits Agnès, les déblais évacués du tunnel par des bandes transporte­uses en caoutchouc sont ensuite stockés dans d’énormes bacs de 500 m³ avant d’être chargés dans des barges de 2 000 t amarrées au quai voisin.

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G. Novello / 20 Minutes Les bacs qui accueillen­t les déblais dans l’attente de leur chargement sur des barges.
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