Le financement comme cheval de bataille
Vivre du sport quand on est un athlète de haut niveau n’est pas chose évidente, et les para-athlètes ne sont, bien sûr, pas épargnés. En cause : « Une trop faible diffusion. Le handisport n’est pas assez valorisé en France, et c’est dommage », constate Yasser Musanganya, para-athlète en fauteuil roulant. « Je pense que le handicap est encore un sujet tabou, alors que c’est normal. On ne le choisit pas. » Avant de remporter son titre de champion du monde junior du 200m en 2019, le jeune homme n’avait pas de sponsor. Il y a deux ans, il a eu recours à une cagnotte en ligne pour s’acheter un fauteuil de compétition. C’est également seul que le joueur à haut niveau de rugby fauteuil Cédric Nankin a dû financer son dernier fauteuil. Coût de l’opération : « 10 000 euros, sans la paire de roues. »
Des entreprises de plus en plus intéressées
Les para-athlètes doivent apprendre à se mettre en avant pour trouver des financements : « Derrière chaque sportif, il y a une histoire qu’il faut savoir partager pour attirer des sponsors », commente Yasser Musanganya. Il n’en reste pas moins difficile de gérer son travail ou ses études, le sport de haut niveau et le démarchage d’entreprises. C’est pour cette raison que des agences spécialisées, notamment dans la recherche de partenariats, voient le jour. C’est le cas de Stadiup par exemple, qui accompagne le jeune champion. Si la route est encore longue, « les entreprises s’intéressent de plus en plus au handisport. On sent une vraie évolution », affirme Thibaud Nicolin, fondateur de Stadiup. Lui se veut positif : « L’intérêt des sponsors n’est pas encore suffisant, mais on espère qu’il va croître jusqu’à Paris 2024. »