20 Minutes

Une flamme olympique trop chaude pour le climat ?

Le parcours traditionn­el est remis en cause pour sa pollution, bien que les organisate­urs tentent de le reverdir

- Laure Gamaury

Paris 2024 a beau insister sur sa volonté de Jeux « plus responsabl­es », il n’en reste pas moins des zones d’ombre sur la durabilité et les effets sur le climat d’un tel événement, et notamment sur le trajet de la flamme olympique. Symbolique, son parcours est-il voué à disparaîtr­e pour des raisons écologique­s ?

Allumée le 16 avril, la flamme a parcouru la Grèce durant onze jours jusqu’au port du Pirée, au sud d’Athènes, pour embarquer sur le Belem le 26 avril, le trois-mâts qui la conduira à Marseille le 8 mai. « Faire arriver la flamme à Marseille, à la voile, est une façon d’envoyer un message fort au niveau écologique, se réjouit Georgina Grenon, la directrice excellence environnem­entale de Paris 2024. On a également travaillé sur la réduction de la taille du convoi qui l’accompagne. » Le relais sur le sol français visitera les Antilles et la Polynésie, jusqu’à Paris. Pour l’heure, Paris 2024 n’a pas encore souhaité communique­r sur les « actions fortes mises en place en faveur de la réduction des émissions carbone durant le relais de la flamme olympique ». Pour l’ONG Carbon Market Watch, « il est clair que des JO ne peuvent être compatible­s avec le respect de la barrière de 1,5 °C de réchauffem­ent », « à moins de repenser radicaleme­nt » leur organisati­on. Paris 2024 prévoit l’émission de 1,58 million de tonnes équivalent CO2, soit moins de la moitié des 3,5 millions de tonnes en moyenne des Jeux de Londres (2012) et Rio (2016).

Des torches rechargeab­les

Mais l’objectif « semble, à première vue, ambitieux » et « difficile à vérifier », mettent en garde les experts. « Aujourd’hui, c’est compliqué de se projeter sur un tel bilan carbone, analyse Justine Birot, experte du sport durable. Tant que l’événement n’aura pas eu lieu, il est difficile d’anticiper. » D’autant plus que Paris 2024 a peu de chiffres auxquels se comparer. « On peut se féliciter que les JO permettent d’accélérer quelques bonnes pratiques vers le durable dans le sport, espère l’experte. Mais, après, y aura-til un effet réel ? Cet événement va-t-il vraiment accélérer la transition écologique du sport ? »

Du côté de Paris 2024, aucun doute ne plane. « On s’est donné des objectifs encore jamais mis sur la table pour des JOP », précise Georgina Grenon. Pour la conception de la torche par exemple, l’organisati­on a évalué à une centaine de tonnes de CO2 l’impact carbone de la flamme olympique, de la fabricatio­n et de l’exploitati­on. « Pour les Jeux de Paris, on l’a réduit à six tonnes. » Au lieu de produire 10 000 à 12 000 torches, Paris 2024 en a construit 2 000 « rechargeab­les plutôt qu’à usage unique », avec « un acier recyclé ».

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A. Tzortzinis / AFP La flamme olympique au stade panathénaï­que à Athènes, le 26 avril.
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S. Ramis / AFP Le parcours de la flamme en métropole.
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