4x4 Magazine

En Jeep Cherokee au Maroc

Un Cherokee au pays des Berbères

- Christophe Bourgeois, photos auteur et D. R.

Choc des cultures. Avec son gros 3.2 V6, on l’attendait plutôt du côté de la Vallée de la Mort ou dans le parc de Joshua Tree, mais pas vraiment au milieu des oasis et du désert marocain. Pourtant si. Le Jeep Cherokee est aussi à l’aise dans le désert d’Agafay que dans celui de Mohave. Nous sommes à quelques dizaines de kilomètres au sud de Marrakech. Sur les hauteurs, à la tombée de la nuit, on devine les lumières de la Ville Rouge qui scintillen­t à l’horizon. On a beau savoir qu’elle est là, à portée de roue, le dépaysemen­t est total. Cette vaste étendue, dominée à l’est par les sommets enneigés de l’Atlas, n’a pas grand chose à voir avec le Sahara. Ici, point de sable, mais de la roche, nue, paysage aride et lunaire, ponctué de quelques oasis creusés dans lesquels se dressent fièrement oliviers et eucalyptus. En ce milieu de printemps, le vert a remplacé le jaune. La frêle végétation a profité d’un hiver exceptionn­ellement humide pour reprendre ses droits avant que l’été revienne tout griller. Le Trailhawk se régale .Aussi surprenant que cela puisse paraître, Jeep n’était pas présent au Maroc. Une lacune comblée depuis un an avec une implantati­on officielle dans quelques grandes villes du royaume. Certes, la marque aura fort à faire face à l’hégémonie de Toyota et de ses Land Cruiser, mais après des heures passées derrière le volant du Cherokee, il s’avère qu’il est indéniable­ment bien né, aussi parfaiteme­nt à l’aise sur le bitume que dans la rocaille.

Oublié du temps

Au loin, de la poussière se rapproche .Très vite, notre convoi est rejoint par quelques mobylettes. Tout se sait dans le désert. Les bergers, tels des vigies, scrutent l’horizon. À la recherche de la moindre animation. Malgré son statut de désert, l’Arafay est parsemé de villages faits de maisons de terre. L’endroit semble parfois être oublié du temps. Le Cherokee aime les difficulté­s. Les vraies. Un croisement de pont dans un oued asséché le régale. Nous aussi. Rouler au fond de cette rivière dont le lit ne cesse de serpenter au milieu de la roche est un vrai plaisir. Cette quiétude tranche avec les larges avenues encombrées où se doublent dans un ballet dirigé par la chance, 4x4 rutilants, berlines usées et surchargée­s, ânes indolents et mobylettes pressées. Car conduire au Maroc est toujours une expérience. La route est à tout le monde et ce tout le monde a bien l’intention d’en

profiter ! Le klaxon est rarement agressif. Être assis en hauteur facilite grandement le gymkhana. Nous arrivons au campement Jeep. Des tentes berbères dressées dans une dépression. Le moteur coupé, nous profitons de l’hospitalit­é des lieux. Nous nous attendions à sortir un brin usé de cette escapade. Ce n’est pas le cas. Le Cherokee prend soin de ses occupants. Les tentes qui proposent tout le confort sont un peu éloignées du centre du bivouac. Instant magique, assis au seuil de l’ouverture, à écouter le silence et contempler la lumière déclinante de la fin de journée se réfléchiss­ant sur l’Atlas. Demain, nous irons là-bas. Le Maroc, ses cités royales, ses déserts, ses plages de surf et de kite, mais aussi ses remontées mécaniques. Car oui, on peut skier au Maroc. Il existe deux stations, les seules de tout le continent africain en état de fonctionne­ment. Nous planifions de nous rendre à celle d’Oukaïmeden, la plus connue. Pour y accéder, que de l’asphalte. Cela tranche avec la journée d’hier. On quitte le campement pour rejoindre Tahanaoute, réputée pour ses nombreuses coopérativ­es féminines d’huile d’argan et pour ses non moins nombreux marchands ambulants, qui assaillent gentiment le touriste pour vendre pierres, fossiles, colliers ou poignards. À l’entrée de la ville, nous bifurquons vers l’est. La route se fait plus étroite et s’enfonce dans la montagne. Le paysage change radicaleme­nt. La terre devient rouge, les villages accrochés au flanc de la vallée se confondent avec le pay- sage. La vue est magnifique, l’endroit se révèle parfait pour une séance photos. Mais, l’heure tourne. Nous n’irons jamais voir la neige. Car il nous faut reprendre le chemin du retour. Il se fera par le village de Tizi pour rejoindre Asni puis les gorges de Moulay-Brahim. Surplomban­t la route, Moulay-Brahim est un lieu de pèlerinage et cela vaut vraiment le coup de s’y arrêter et d’aller se perdre dans ses ruelles.Aux arbres, vous verrez peut-être des rubans accrochés. Ils sont attachés par les femmes qui souhaitent un enfant. Lorsque le ruban se détache, la légende raconte que sa propriétai­re tombe enceinte. Sortie des gorges, la route se charge progressiv­ement de tout ce qui peut rouler ou marcher. Le calme de la montagne et la sérénité du désert nous paraissent déjà loin.

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Le Jeep Cherokee Trailhawk part à l’assaut du désert d’Agafay, au pied de l’Atlas marocain.
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Grâce à sa garde au sol conséquent­e, le Trailhawk franchit les gués sans aucun pro blème.
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Le Trailhawk ne rechigne pas à lever la patte lorsque c’est nécessaire.
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Jeep a dressé un camp composé de tentes de bédouins. Dans le fond, les sommets enneigés de l’Atlas se découpent à l’horizon. Splendide.
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Sur la piste, le Cherokee se révèle très confortabl­e.

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