Renault Kadjar dCi 130 4WD
Bon sang ne saurait mentir
Renault et le monde du 4x4, une histoire qui n’a pas toujours été couronnée de succès, loin s’en faut ! Pour ne pas renouveler le semi-échec rencontré avec le Scénic RX4 puis le Koléos, le constructeur français s’appuie aujourd’hui sur la seconde génération du best-seller de son allié japonais, le Nissan Qashqai, pour partir sur de meilleures bases.Ainsi on retrouve sans surprise autour d’une bien connue transmission intégrale semipermanente, un unique ensemble moteur/boîte constitué du 1.6 dCi fort de 130 ch accouplé à une boîte manuelle à six rapports. De même, à la différence de ses variantes deux roues motrices, le Kadjar 4WD profite d’un train arrière multibras plus évolué. Mécaniquement identique à son demi-frère nippon, le Renault s’offre par contre une esthétique bien à lui, reprenant les fondamentaux qui ont fait le succès du petit SUV de la gamme, le Captur. Il en profite également pour afficher quelques centimètres de plus au profit d’un coffre qui, en avouant une contenance de 527 l, établit un nouveau record dans la catégorie. De plus, celui-ci se distingue par sa belle modularité, son plancher en deux parties pouvant se retirer ou se compartimenter alors qu’il profite aussi d’une banquette arrière 2/3-1/3 dont chaque élément se rabat en actionnant une simple manette. Une position tablette pour le dossier du siège passager vient compléter le tout afin de libérer un maximum d’espace de chargement. Pas avare non plus en habitabilité, ce compact familial soigne ses occupants en leur offrant dans une présentation plutôt qualitative un bon niveau d’équipement même en premier prix. En effet, commercialisé en 4x4 à partir de la finition Zen, ce Renault offre de série de nombreux éléments de confort comme de sécurité, du système d’accès et de démarrage sans clé à l’alerte de franchissement de ligne en passant par la climatisation autorégulée bizone.
Mieux en confort comme
en hors-piste
Prendre le volant d’un Kadjar n’a donc rien de dépaysant, les analogies avec le Qashqai apparaissant logiquement importantes. Tout aussi sûr et rassurant quelles que soient les conditions de route, le dCi 130 se montre par contre un peu limité en perfor-
mances. Car si, au quotidien, il fait preuve de bonne volonté, dans certaines circonstances il manque parfois un peu d’allonge, un dépassement avec cinq personnes à bord et leurs bagages demandant un brin d’anticipation. Mais on retrouve rapidement
le sourire en consultant sa consommation moyenne, la sobriété étant bien au rendez-vous. On apprécie tout autant la discrétion de ce bloc qui nous a habitué à être un peu plus présent sous le capot d’un Qashqai. Une première différence en faveur de la marque au losange dont la dernière nouveauté se distingue aussi par son confort de roulage. Pourtant, chez
Renault, on affirme ne pas avoir touché aux réglages de suspension, ce
supplément de moelleux étant le fruit
d’une conception plus poussée des mousses de sièges. Quoi qu’il en soit,
notre essai s’étant déroulé en deux parties, en Espagne principalement
pour le tout- terrain avec des jantes de 17’’, puis en France chaussé en 19’’, il s’avère incontestable que le Kadjar
digère mieux une surmonte qu’il convient néanmoins d’éviter ne seraitce que pour sortir des sentiers battus. Car des pneumatiques au profil aussi sportif viennent alors compromettre les bonnes prédispositions offertes par une garde au sol fixée à 200 mm, soit près de 2 cm de plus qu’un Qashqai, et un mode Lock bloquant la répartition centrale à 50/50 jusqu’à 40 km/h. Enfin, difficile de ne pas aborder l’aspect financier quand deux modèles apparaissent aussi proches.Au premier abord mieux loti, le Renault s’avère en définitive un peu plus onéreux que son parent japonais à équipement
égal, le toit vitré panoramique ou la
sellerie cuir n’étant, côté français,
jamais proposés en série.
En jouant à fond la carte de l’Alliance, le Kadjar dCi 130 4WD
s’assure un avenir plein de pro
messes, d’autant qu’il peaufine la
copie rendue par un Qashqai
déjà très convaincant, dont il
aurait pu néanmoins se distin
guer un peu plus, au moins en
termes d’équipement.