Opel Mokka 1.6 CDTI 4x4
Le moteur qui change tout
Lors de sa présentation il y a maintenant trois années, l’Opel Mokka nous avait globalement convaincu. Cependant, ce séduisant 4x4 compact possédait un talon d’Achille : son moteur turbodiesel 1.7 CDTI. De conception ancienne, bruyant, pas particulièrement économe, ce dernier était loin de représenter un atout pour ce modèle. D’ailleurs la rédaction de 4x4
Magazine conseillait à l’époque le moderne 1.4 turbo essence, qui, pour sa part, se montrait et se montre toujours un excellent choix. Bien conscient de cette faiblesse, Opel vient donc de réparer cette lacune en introduisant un tout nouveau bloc turbodiesel qui, nous allons le voir, tient ses promesses. Si le constructeur allemand a pris son temps pour nous présenter ce moteur, il a vraiment soigné sa copie. En effet, et pour la première fois, la marque au blitz utilise l’aluminium pour fabriquer le bloc. Ce dernier reprend une classique architecture 4 cylindres en ligne, une culasse 16 soupapes, et confie à un turbocompresseur à géométrie variable la suralimentation de l’ensemble. Résultat : un groupe propulseur plus léger, plus puissant, et plus économe que son prédécesseur. Mais avant de prendre la direction du circuit de Montlhéry pour y effectuer notre traditionnelle séance de mesures, prenons le temps de faire le tour du modèle de cet essai. En finition Cosmo, le Mokka présente bien, avec ses boucliers et protections de carrosserie « bruts de plastique » et même des inserts de chrome. À l’intérieur, une sellerie cuir et la couleur havane de la planche de bord apportent une touche haut de gamme, même si la finition n’est pas parfaite. En revanche, l’équipement se montre très riche. En effet, le Cosmo Pack reçoit d’origine la navigation – dont l’écran permet également de visualiser les images de la caméra de recul –, une climatisation automatique bizone, des sièges avant et même un volant chauffants. Un équipement que l’on peut améliorer avec quelques options, tel le fameux FlexFix, un porte-vélo qui s’extrait du bouclier arrière, ou l’Opel Eye, une caméra permettant de proposer une reconnaissance des panneaux de signalisation et un avertisseur de changement de voie. Un supplément qui n’a rien d’obligatoire, d’autant plus qu’il oblige à prendre également les phares directionnels bixénon, facturés 1 100 €. À l’intérieur,
l’habitabilité est correcte compte tenu du gabarit de l’engin. Le Mokka est à même d’accueillir trois jeunes enfants, mais a du mal à « caser » trois adultes. Quant au volume de son coffre, il apparaît lui aussi logiquement limité. Techniquement, le nouveau moteur est secondé par une boîte de vitesses mécanique à six rapports, et la transmission est assurée par un système semi-permanent privilégiant en temps normal le train avant. À noter que la boîte automatique n’est pas disponible en version 4x4. Dès le démarrage, les bienfaits de cette nouvelle motorisation sautent aux yeux, ou plus exactement aux oreilles. Oubliés les claquements et la sonorité agricole de l’ancien 1.7 CDTI, le nouveau venu fait preuve d’une grande discrétion et réduit considérablement les vibra- tions. Sur la route, il fait même preuve d’une belle vigueur, et l’on retrouve avec plaisir le dynamisme qui jusqu’à présent était l’apanage de la version essence. Sans doute une conséquence de l’adoption du bloc en aluminium plus léger de 20 kg. Mais, avant de tirer des conclusions hâtives, laissons parler le chronomètre. Tout d’abord, avec 193 km/h contre 182 km/h en vitesse de pointe, le « nouveau » Mokka fait mieux que son prédécesseur. Il lui est également supérieur en accélération avec un 1 000 m parcouru en 32’’5 contre 33’’3, et en reprise. Et ce n’est pas tout. Le nouveau venu se montre plus économe avec une consommation passant désormais largement sous les 7 l/100 km. De même, ses émissions de CO2 grappillent quelques grammes pour afficher un encourageant 124 g/km qui l’exonère du malus. Si l’arrivée de ce nouveau moteur profite à l’agrément de conduite et au comportement routier, il n’est d’aucun secours en ce qui concerne le tout-terrain. Pénalisé par une garde au sol très basse et plus encore par un spoiler avant beaucoup trop exposé, le Mokka doit se contenter d’une stricte utilisation tout-chemin. Dommage, puisque le système d’aide au démarrage en côte et le contrôle de vitesse en descente lui donnent quelques arguments supplémentaires.
Si le moteur 1.4 turbo essence reste une proposition très recommandable, le Mokka tient désormais avec ce bloc moderne le turbodiesel qu’il lui faut.