Suzuki S-Cross 1.4 Boosterjet AllGrip
Plus puissant, plus séduisant
Présenté en 2013, le S-Cross a droit aujourd’hui à un facelift lui permettant d’afficher plus de caractère. Il est vrai que, lors de sa sortie, ce modèle se caractérisait surtout par un style passe-partout, bien trop fade au goût de certains. Il y a quelques mois, une première modification de la calandre avait quelque peu arrangé les choses, mais cela était loin de se montrer suffisant pour ce véhicule par ailleurs plutôt agréable.Au moment de passer le cap de la moitié de sa carrière, le SCross change son physique en adoptant une massive calandre chromée, un capot rehaussé arborant deux nervures, de nouvelles jantes, des feux à LED à l’avant comme à l’arrière. Des retouches cosmétiques qui font mouche, le compact japonais affichant désormais une personnalité plus marquée. En revanche, l’habitacle n’a pas droit à autant d’attention, puisqu’on le retrouve inchangé. La finition est donc correcte, mais n’égale pas les productions européennes. Rien de rédhibitoire cependant, d’autant plus que, dans la finition haut de gamme Style du modèle de cet essai, la dotation d’origine se montre très complète et comprend même un grand toit ouvrant panoramique apportant beaucoup de clarté. Quant au volume intérieur, il est donc identique, avec de la place pour les passagers arrière et un coffre présentant un volume de 430 l, suffisant pour une utilisation familiale, et doté en plus d’un plancher amovible permettant soit de conserver un espace de rangement séparé, soit d’augmenter encore un peu la capacité de chargement.Toujours concernant l’équipement, cette finition haut de gamme Style dispose du contenu le plus technologique avec le freinage actif d’urgence, le régulateur de vitesse auto-adaptatif, la navigation GPS 3D, le radar de stationnement avant et arrière. Avec le nouveau moteur 1.4 Boosterjet, cette finition est la seule disponible, l’unique variante étant le choix entre boîtes mécanique et automatique.
Le bon moteur
Plus que le restylage, la vraie nouveauté pour le S-Cross est d’accueillir enfin sous son capot ce moteur Boosterjet qui nous avait tant plu sur le Vitara. Ce moteur de 1,4 litre turbocompressé est un digne représentant de la tendance du downsizing, consistant à utiliser de
petites cylindrées qui bénéficient de l’apport d’un turbocompresseur.Ainsi, ce S-Cross profite d’une puissance de 140 ch et surtout d’un couple de 22,4 mkg. Cet ensemble mécanique, associé dans le cas présent à la boîte de vitesses manuelle à six rapports n’a aucun mal à entraîner un engin n’accusant que 1 280 kg sur la balance. Un coup d’oeil rapide sur le tableau des données chiffrées permet de s’apercevoir que ce S-Cross est capable de très bonnes performances, tout en affichant une consommation raisonnable. Bref, à l’heure où le diesel est en perte de vitesse, Suzuki propose une excellente alternative, et même deux puisqu’un second moteur turbo essence, cette fois un trois cylindres 1.0, intègre également la gamme (voir encadré). A noter que ces deux moteurs remplacent le 1.6 VVT.Au volant, on apprécie l’agrément de ce moteur, qui se marie fort bien avec le comportement de ce Suzuki, démontrant un certain dynamisme malgré une direction légère et manquant toujours de consistance. On peut également reprocher au S-Cross une insonorisation bâclée et un train arrière manquant de sophistication, qui préfère nettement une surface bien lisse à un asphalte dégradé. Néanmoins, tous ces défauts ne suffisent pas à ternir un tableau globalement positif, d’autant plus que ce modèle bénéficie de la présence d’une transmission sophis-
tiquée offrant différents modes de conduite, dont un dédié au tout-terrain baptisé Snow/Mud (Neige/Boue). Ce modèle restylé bénéficie en plus d’une nouvelle monte pneumatique aux flancs légèrement plus hauts, permettant d’accroître de quelques millimètres la garde au sol. Pas de quoi cependant envisager une vraie pratique du tout-terrain. Reste que, sur un chemin carrossable ou sur une surface glissante, le S-Cross fait bonne figure.
Au final, le S-Cross évolue dans le bon sens. Esthétiquement plus présentable, il gagne en agrément de conduite grâce à son nouveau moteur. Evidemment, cela ne suffit pas à gommer tous ses petits défauts, qui n’ont de toute façon rien de rédhibitoire. Et puis ce Suzuki conserve un atout de choix : son prix très raisonnable qui, forcément, rend plus acceptables ses petites imperfections.