Renault Alaskan
Le constructeur français débarque sur le segment du pick-up en profitant de la grande expérience de Nissan. Difficile en effet de ne pas reconnaître le Navara derrière cette calandre arborant le losange.
D’ailleurs, la marque française s’est contentée du service minimum en limitant les modifications esthétiques et en conservant une fiche technique comme un habitacle en tous points identiques, à l’exception des logos. Rien à voir avec les investissements importants consentis par Mercedes pour « personnaliser » un Classe X développé sur la même base. Nous voici donc en terrain connu au volant de cet Alaskan, disponible dans l’immédiat uniquement en double cabine. Une version fabriquée à Barcelone et qui se caractérise par la présence de ressorts arrière hélicoïdaux en lieu et place des lames traditionnellement utilisées dans cette catégorie. Apportant un léger mieux dans la filtration des petites irrégularités, ils restent très fermes, leur mission première étant de supporter de fortes charges, ce pickup appartenant au segment des « une tonne ». Le confort reste donc celui d’un utilitaire, même si le traitement intérieur de ce haut de gamme semble ne plus avoir grand-chose à envier à un 4x4 familial. Un équipement très complet s’associe à une sellerie cuir pour offrir une première impression favorable. Néanmoins, un rapide examen de la situation révèle quelques lacunes regrettables telles une colonne de direc- tion ne s’ajustant qu’en hauteur et pas en profondeur ou une banquette arrière au dossier encore un peu trop vertical pour devenir véritablement accueillante. Fort de 190 ch, le 2,3 l common rail profite de sa double suralimentation pour afficher une belle santé qui aura vite fait de mettre à mal l’adhérence des seules roues arrière, ce Renault devant composer avec une transmission 4x2/4x4 sans différentiel central. Simple propulsion sur asphalte, il convient donc de rester aux aguets dès la première goutte de pluie, malgré l’intervention bienvenue de l’ESP et la présence d’une boîte automatique dont la gestion d’un autre temps a au moins le mérite de calmer le jeu. Affublée du patinage excessif de son convertisseur et d’un manque de réactivité chronique, elle tempère le caractère vigoureux de ce bloc, qui se traduit pourtant par une franche réponse à l’accélérateur lorsqu’on reste sur le même rapport. Il n’empêche, l’Alaskan se présente comme un très acceptable compagnon de route, consommant moins de 11 l/100 km et attendant de sortir de l’asphalte pour montrer de quoi il est capable. Il profite de sa configuration technique pour exceller en franchissement, avec comme premières limites un gabarit imposant et un porte-à-faux postérieur important. Doté d’un rassurant contrôle de vitesse en descente maintenant automatiquement l’allure à une dizaine de km/h en longues et à seulement 4 km/h en courtes, il peut aussi s’appuyer sur un blocage arrière en option pour retrouver de la motricité. Mais, une fois encore, sa boîte auto fait des siennes en ne permettant pas de démarrer en deuxième sur le mode séquentiel. Une ineptie surtout en gamme réductée qui va à l’encontre du bon usage d’un 4x4 en tout-terrain.