Mercedes Classe X
L’arrivée d’un constructeur de la stature de Mercedes sur un segment en plein essor est un événement. Reste que le meilleur est à venir avec l’arrivée prochaine d’un V6 TD et d’une transmission permanente.
Malgré sa légitimité pour proposer un pick-up de luxe, Mercedes a conclu un accord avec Nissan pour concevoir le Classe X à partir d’un Navara au côté duquel il sera également produit à Barcelone. Rien d’inhabituel sur un segment où les clones sont, depuis toujours, légion. Néanmoins, Mercedes se devait de ne pas limiter les changements à quelques éléments de carrosserie sur l’unique version double cabine proposée. C’est donc en profondeur que cette base a été revue, même si ses grandes lignes sont bien évidemment conservées. Dans un premier temps, on retrouve la définition mécanique commune avec un 2,3 l turbodiesel affichant 163 ch ou 190 ch en double suralimentation. La boîte 6 manuelle qui s’y accouple peut faire place à sept rapports automatiques, mais uniquement pour la version la plus puissante, et la transmission reste dans tous les cas une traditionnelle 4x2/4x4 sans différentiel central avec réducteur. Parfaitement adapté à une utilisation tout-terrain, ce schéma se complète d’un blocage arrière et d’un contrôle de vitesse en descente à allure fixe. Le meilleur est pour l’avenir, mi-2018 exactement, avec l’introduction d’un ensemble 100 % Mercedes constitué du V6 3 l common rail de 258 ch accouplé à une bien plus moderne boîte auto 7G-Tronic, mais surtout passant enfin à la transmission intégrale permanente sans pour autant devoir se passer des courtes. Une configuration qui marquera l’entrée du Classe X dans une autre dimension, à l’unisson des efforts faits à bord. Car si l’on doit aussi louer l’adoption d’un design extérieur réussi, avec surtout un faciès à la forte personnalité, force est de reconnaître que le plus gros travail a été effectué dans l’habitacle. Les pickup étant jusqu’à présent les indiscutables parents pauvres de la production automobile mondiale en termes de finition, la tâche apparaît ardue. En haut de gamme, le résultat s’avère pourtant saisissant, l’emploi à profusion des plus nobles matériaux offrant un excellent rendu. Malheureusement, reprendre une base existante engendre nécessairement des contraintes techniques comme de coûts, qui se traduisent par la réutilisation de commandes et interrupteurs d’aspect bien trop cheap ou la conservation d’une colonne de direction ne s’ajustant qu’en hauteur et pas en profondeur. Des détails qui auront sûrement un peu de mal à passer avec une marque habituée à l’excellence. Mercedes n’a pas oublié non plus que le Classe X s’adresse à une clientèle variée pour des usages très différents, en composant une gamme avec trois niveaux d’équipement à partir d’un peu plus de 38 000 €. De même, toute une gamme d’accessoires typiques de la catégorie a déjà été développée en interne afin de proposer une qualité de fabrication à la hauteur du logo. Enfin, si un petit tour sur l’asphalte parfait d’un circuit privé entrecoupé de zones trialisantes tracées « aux petits oignons » ne s’avère pas des plus révélateurs, nous avons néanmoins noté la rigueur du comportement routier et un niveau sonore inhabituellement faible pour un pick-up.Tout cela reste bien sûr à confirmer lors d’un premier véritable essai.