Jeep Compass 2,0 MultiJet 140 ch Limited BA
Dans la gamme Jeep, il y avait une place à prendre entre le Renegade et le Cherokee. Une place qu’occupe désormais le Compass, qui a la lourde charge de s’attaquer au segment le plus concurrentiel de la catégorie des 4x4.
L’Américain moyen
Commercialisé en 2006, le premier Compass n’a pas laissé un souvenir impérissable. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et Jeep est passé sous la coupe de Fiat. L’arrivée dans le giron de la marque italienne s’est concrétisée par la commercialisation du Renegade, petit 4x4 qui a joué avec brio le rôle de bouée de sauvetage pour la marque américaine. C’est donc sur la base de ce dernier que Jeep a conçu le nouveau Compass, dont le rôle est de combler le vide existant entre le Renegade et le Cherokee. Le Compass emprunte donc sa plate-forme, avec un empattement passant de 2 570 à 2 636 mm, mais également ses ensembles mécaniques. La composition de la gamme est donc quasi similaire, jusque dans les finitions, avec là aussi une version Traihawk taillée pour le tout-terrain, principalement grâce à sa transmission spécifique dotée d’une gamme courte. L’offre comprend également une version haut de gamme Limited, dont nous disposons à l’occasion de cet essai. En version 4x4 (des modèles à traction avant figurent également au catalogue), seule le 2,0 l MultiJet est disponible. Notre Compass est équipé de la version 140 ch, une configuration 170 ch étant aussi proposée, accouplée à une boîte de vitesses automatique à neuf rapports. Côté transmission, on retrouve l’Active Drive, un système permanent qui intègre également le SelecTerrain dont la fonction est de gérer la motricité en offrant quatre modes de conduite (Automatique, Neige, Sable et Boue). De quoi affronter sereinement les différentes conditions de conduite et s’aventurer en tout-terrain. Mais le problème avec un 4x4 ou un SUV moderne, c’est qu’il doit également évoluer sur l’asphalte. Or si, dans ce domaine, le Compass fait bonne figure, il doit affronter sur ce terrain une concurrence vraiment très féroce. Et là, certains de ses défauts ne plaident pas en sa faveur, à commencer par une insonorisation largement perfectible. Son agrément de conduite n’est pas non plus un atout, face à des rivaux beaucoup mieux lotis en termes de dynamisme, et souvent même plus confortables. Et que dire de la boîte de vitesses automatique qui « fait le job », mais qui est loin d’être au niveau comparée à ce que propose la concurrence ? Une concurrence dont les modèles se situent dans les mêmes niveaux de prix et parfois même moins cher. On peut en effet se montrer exigeant avec
un véhicule dont le tarif flirte avec les 40 000 €. La Finition Limited propose un équipement complet où se trouve tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un haut de gamme. Si la climatisation automatique, le régulateur de vitesse, la sellerie cuir ou les sièges à réglages électriques répondent présent, il faut remettre la main à la poche pour disposer d’un contenu technologique plus poussé tel que l’avertisseur de présence de véhicule dans l’angle mort ou l’aide au stationnement semi-automatique. Malgré les évidents progrès de Jeep dans ce domaine, la finition du Compass n’est pas sans défaut. Certains matériaux font un peu trop bon marché et l’ajustement du tableau de bord manque parfois de rigueur. Rien de rédhibitoire, mais c’est une fois de plus d’au- tant moins facile à accepter en raison du prix affiché. Et que dire d’une banquette arrière ne proposant pas le moindre réglage d’inclinaison du dossier ? Ou, pire encore, d’un cachebagage rigide, impossible à retirer sans intervenir sur la seconde rangée de sièges et qui ne se relève pas assez lorsqu’on ouvre le hayon. Sur le Compass de notre essai, de simples noeuds sur les cordelettes avaient résolu le problème. Avouez que cela fait non seulement pas très sérieux mais traduit également la légèreté dont Jeep a fait preuve pour traiter ce qui peut apparaître comme un simple détail, mais qui se montre au quotidien très agaçant. Au final, si le Compass n’est pas un mauvais véhicule, il se montre trop moyen dans tous les domaines pour sortir du lot, surtout sur son seg- ment hyper-concurrentiel et à son niveau de prix. A cette version Limited 140 ch, qui reçoit en plus le Pack City pour un prix total de 40 400 €, l’amateur de tout-terrain préférera sans doute ajouter 1 250 € pour disposer de la version Trailhawk, qui plus est en motorisation 2,0 MultiJet 170 ch. Au vu de ses qualités en toutterrain, avec sa gamme courte, son mode Rock sur le Selec Terrain et son contrôle de vitesse en descente, on lui pardonne beaucoup plus facilement tous ses défauts.
Avec son rapport prix/prestations défavorable, le Compass Limited va avoir du mal face aux poids lourds de la catégorie. Heureusement que la version Trailhawk est là pour redorer son blason.