4x4 Magazine

Mitsubishi Pajero Long 3.2 DI-D

Ultime Pajero

- Christophe Harmand,

Le Pajero quitte le marché européen. Véritable légende du 4x4, le Mitsubishi reste au tarif quelques mois encore, le temps d’écouler les stocks, en dépit de sa maturité sur la route, de son efficacité en tout-terrain et de son incroyable palmarès au Dakar.

Pas la peine de tourner autour du pot, cet essai de Pajero sera sans doute le dernier pour

4x4 Magazine. L’icône du 4x4 va continuer sa carrière ailleurs en Afrique, en Asie, en Russie, mais il ne passera pas les futures normes environnem­entales chez nous, ou plus exactement l’investisse­ment pour ce faire n’est pas à la hauteur des prévisions du marché européen pour les vrais tout-terrain. Dans le même temps, la marque avoue qu’un futur Pajero est néanmoins d’ores et déjà inscrit au « product planning », son importatio­n n’étant pas certaine. Et puis, avec Mitsubishi désormais dans l’Alliance Renault Nissan, la vision d’avenir n’est pas encore très claire entre les protagonis­tes. Le Pajero appartient aux légendes du tout terrain, il connaît logiquemen­t le même sort que le Nissan Patrol GR, laissant le tout nouveau Toyota Land Cruiser seul japonais sur ce marché confidenti­el. Désormais, un vrai 4x4 est un pick-up grâce à sa fiscalité avantageus­e et le L200 truste bien la catégorie par ses qualités, mais reste un pick-up, c’est-à-dire un utilitaire.

Incroyable polyvalenc­e

Reprendre contact avec le Pajero a néanmoins été un très bon moment en démontrant une incroyable polyvalenc­e que nous avions un peu oubliée, avec nos SUV policés. Il faut avouer que se séparer du Pajero, c’est avant tout se séparer de ce rapport entre cette formidable compétence en tout-terrain et cet agrément sur route.

L’équation est simple, pour trouver à 50 000 € aussi efficace dans la boue, la rocaille, le sable, seuls les pick-up peuvent rivaliser tout en étant moins confortabl­es et agréables sur la route. Clairement l’univers du 4x4 va perdre gros avec la fin de du « Paj ». Et puis en version longue 5 portes, le Mitsubishi offre sept places et peut remorquer 3 500 kilos. Vous pouvez sortir n’importe quel bateau de l’eau, tout tracter ou emporter votre écurie à n’importe quel concours hippique.Avec le Pajero tout est possible et avec assez d’espace à bord pour la vie qui va avec. Désormais le ticket d’entrée est plus cher, ou concédant sur un point comme le confort, l’habitabili­té, la capacité de remorquage.

Un intérieur daté, mais une transmissi­on moderne

Si extérieure­ment le Pajero a bien encaissé le poids des années pour apparaître aujourd’hui comme un classique indémodabl­e, l’intérieur de cette troisième génération qui date de 1999 et qui a connu un petit lifting en 2006 cache plus difficilem­ent son âge. Panneaux de porte tout droits, fin montant de pare-brise et planche de bord mastoc, le Pajero n’a rien de moderne. Pourtant son équipement a su évoluer en permanence pour rester à la page, et puis le meilleur reste cette console centrale avec sa transmissi­on Super Select 4-II qui permet de rouler en deux roues motrices (2H) ou de passer en 4x4 jusqu’à 100 km/h et de profiter ainsi d’une répartitio­n avant arrière entre 50/50 % et 33/67 % à l’instar d’un 4x4 permanent (4H). L’atout de transmissi­on étant de pouvoir bloquer aussi le différenti­el central en gamme longue pour les surfaces glissantes, mais roulantes 4HLC). Et enfin de bénéficier d’une gamme courte pour le tout-terrain ultime (4LLC) et même d’un blocage supplément­aire du différenti­el arrière. Une suspension indépendan­te à l’arrière avec son architectu­re multibras permettant de plus des débattemen­ts importants de 260 mm. (270 mm pour les versions courtes), les limites de l’engin ne se trouvent pas partout, il faut du « hard ».

Un moteur 3 litres de 190 ch

Au final, le Pajero est un vrai bonheur en franchisse­ment. D’ailleurs grâce à sa conception technique, il progresse dans la zone « à la vielle école » en laissant son pilote soigner la distributi­on de couple et en choisissan­t encore ses trajectoir­es. En réalité le Pajero permet toujours à l’humain de piloter en tout terrain. Ne rigolez pas, l’électro-

nique à prit le pas pratiqueme­nt partout ailleurs chez la concurrenc­e. Sous l’imposant capot officie le 4 cylindres 3,2 litres de 190 ch, obligatoir­ement accouplé à une boîte automatiqu­e à cinq rapports qui fonctionne parfaiteme­nt à la condition de ne pas être brusquée sur la route, et qui consomme 10,8 litres au 100 kilomètres, un chiffre plutôt convenable. D’ailleurs le Pajero reste un authentiqu­e 4x4 avec sa masse et son inertie dans les virages ; ce n’est pas donc moderne, mais toujours très agréable et rassurant.

Sanctionné par la fiscalité, l’uni- vers du 4x4 de franchisse­ment a dû céder sa place au pick-up, sauf que l’agrément sur la route et les aspects pratiques ne sont pas les mêmes. Le Pajero donne encore des leçons à un L200 pourtant plus moderne. Ultra tout-terrain, mais plus confortabl­e sur route, le légendaire Pajero se conduit à l’ancienne sans la moindre assistance à la conduite, et dieu que c’est bien.

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 ??  ?? La planche de bord date un peu après avoir empilé les équipement­s au fil du temps. La qualité est moyenne, mais en rapport avec un vrai tout-terrain.
La planche de bord date un peu après avoir empilé les équipement­s au fil du temps. La qualité est moyenne, mais en rapport avec un vrai tout-terrain.
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photos Mitsubishi.
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Le Pajero en version 3 portes est encore plus adapté au tout-terrain. La gamme débute à 41 390 €.

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