Mitsubishi Pajero Long 3.2 DI-D
Ultime Pajero
Le Pajero quitte le marché européen. Véritable légende du 4x4, le Mitsubishi reste au tarif quelques mois encore, le temps d’écouler les stocks, en dépit de sa maturité sur la route, de son efficacité en tout-terrain et de son incroyable palmarès au Dakar.
Pas la peine de tourner autour du pot, cet essai de Pajero sera sans doute le dernier pour
4x4 Magazine. L’icône du 4x4 va continuer sa carrière ailleurs en Afrique, en Asie, en Russie, mais il ne passera pas les futures normes environnementales chez nous, ou plus exactement l’investissement pour ce faire n’est pas à la hauteur des prévisions du marché européen pour les vrais tout-terrain. Dans le même temps, la marque avoue qu’un futur Pajero est néanmoins d’ores et déjà inscrit au « product planning », son importation n’étant pas certaine. Et puis, avec Mitsubishi désormais dans l’Alliance Renault Nissan, la vision d’avenir n’est pas encore très claire entre les protagonistes. Le Pajero appartient aux légendes du tout terrain, il connaît logiquement le même sort que le Nissan Patrol GR, laissant le tout nouveau Toyota Land Cruiser seul japonais sur ce marché confidentiel. Désormais, un vrai 4x4 est un pick-up grâce à sa fiscalité avantageuse et le L200 truste bien la catégorie par ses qualités, mais reste un pick-up, c’est-à-dire un utilitaire.
Incroyable polyvalence
Reprendre contact avec le Pajero a néanmoins été un très bon moment en démontrant une incroyable polyvalence que nous avions un peu oubliée, avec nos SUV policés. Il faut avouer que se séparer du Pajero, c’est avant tout se séparer de ce rapport entre cette formidable compétence en tout-terrain et cet agrément sur route.
L’équation est simple, pour trouver à 50 000 € aussi efficace dans la boue, la rocaille, le sable, seuls les pick-up peuvent rivaliser tout en étant moins confortables et agréables sur la route. Clairement l’univers du 4x4 va perdre gros avec la fin de du « Paj ». Et puis en version longue 5 portes, le Mitsubishi offre sept places et peut remorquer 3 500 kilos. Vous pouvez sortir n’importe quel bateau de l’eau, tout tracter ou emporter votre écurie à n’importe quel concours hippique.Avec le Pajero tout est possible et avec assez d’espace à bord pour la vie qui va avec. Désormais le ticket d’entrée est plus cher, ou concédant sur un point comme le confort, l’habitabilité, la capacité de remorquage.
Un intérieur daté, mais une transmission moderne
Si extérieurement le Pajero a bien encaissé le poids des années pour apparaître aujourd’hui comme un classique indémodable, l’intérieur de cette troisième génération qui date de 1999 et qui a connu un petit lifting en 2006 cache plus difficilement son âge. Panneaux de porte tout droits, fin montant de pare-brise et planche de bord mastoc, le Pajero n’a rien de moderne. Pourtant son équipement a su évoluer en permanence pour rester à la page, et puis le meilleur reste cette console centrale avec sa transmission Super Select 4-II qui permet de rouler en deux roues motrices (2H) ou de passer en 4x4 jusqu’à 100 km/h et de profiter ainsi d’une répartition avant arrière entre 50/50 % et 33/67 % à l’instar d’un 4x4 permanent (4H). L’atout de transmission étant de pouvoir bloquer aussi le différentiel central en gamme longue pour les surfaces glissantes, mais roulantes 4HLC). Et enfin de bénéficier d’une gamme courte pour le tout-terrain ultime (4LLC) et même d’un blocage supplémentaire du différentiel arrière. Une suspension indépendante à l’arrière avec son architecture multibras permettant de plus des débattements importants de 260 mm. (270 mm pour les versions courtes), les limites de l’engin ne se trouvent pas partout, il faut du « hard ».
Un moteur 3 litres de 190 ch
Au final, le Pajero est un vrai bonheur en franchissement. D’ailleurs grâce à sa conception technique, il progresse dans la zone « à la vielle école » en laissant son pilote soigner la distribution de couple et en choisissant encore ses trajectoires. En réalité le Pajero permet toujours à l’humain de piloter en tout terrain. Ne rigolez pas, l’électro-
nique à prit le pas pratiquement partout ailleurs chez la concurrence. Sous l’imposant capot officie le 4 cylindres 3,2 litres de 190 ch, obligatoirement accouplé à une boîte automatique à cinq rapports qui fonctionne parfaitement à la condition de ne pas être brusquée sur la route, et qui consomme 10,8 litres au 100 kilomètres, un chiffre plutôt convenable. D’ailleurs le Pajero reste un authentique 4x4 avec sa masse et son inertie dans les virages ; ce n’est pas donc moderne, mais toujours très agréable et rassurant.
Sanctionné par la fiscalité, l’uni- vers du 4x4 de franchissement a dû céder sa place au pick-up, sauf que l’agrément sur la route et les aspects pratiques ne sont pas les mêmes. Le Pajero donne encore des leçons à un L200 pourtant plus moderne. Ultra tout-terrain, mais plus confortable sur route, le légendaire Pajero se conduit à l’ancienne sans la moindre assistance à la conduite, et dieu que c’est bien.