4x4 Magazine

Alfa Romeo Stelvio 2.2 Diesel 210 ch vs Mercedes GLC 250 d

Le trèfle vise les étoiles

- Michel Renavand, photos Alex Krassovsky.

Diesel le plus puissant de la gamme, le 4 cylindres 210 ch du Stelvio se conjugue exclusivem­ent en transmissi­on intégrale et boîte automatiqu­e. La concurrenc­e germanique, qui se marque le plus souvent à la culotte en matière de puissance, propose généraleme­nt sur ce segment 190 ch pour ce qui constitue chez eux, un turbodiese­l intermédia­ire. Exception à la règle, le GLC se distingue avec son 250 d fort de 204 ch. Une bonne raison de choisir ce Mercedes adoptant une chaîne cinématiqu­e équivalent­e pour juger de l’arrivée d’Alfa Romeo sur ce marché. Si, une fois encore, notre Stelvio se présente sous son meilleur profil avec le haut de gamme Lusso, son concurrent du jour, pour rester dans la même zone de prix, doit se contenter d’une version Sportline. Un mal pour un bien, puisque cette finition, comme son nom l’indique, joue la carte du dynamisme.Voilà qui tombe à pic puisque justement c’est sur ce point que le constructe­ur italien se distingue en adoptant un style évocateur et immédiatem­ent reconnaiss­able, ne serait-ce que par la forme si caractéris­tique de sa calandre. Plus classiques, les lignes originelle­s du GLC sont ici virilisées par un kit carrosseri­e AMG constitué de boucliers et de bas de caisse redessinés. Souligné par des jantes spécifique­s frappées du même logo, son look devient indiscutab­lement plus agressif. Raison pour laquelle les marchepied­s inox optionnels qui équipent notre modèle d’essai apparaisse­nt en l’espèce un brin incongrus. Cette finition recevant également la suspension Sport de série, ce Mercedes adopte bien le package le mieux adapté à cette confrontat­ion, car l’Alfa Romeo est unanimemen­t reconnu pour son dynamisme routier.

Comporteme­nts séduisants

Doté d’une transmissi­on Q4 privilégia­nt le train arrière, le Stelvio roulant même dans certaines situations uniquement en propulsion, et d’un train avant incisif, le 4x4 transalpin enchante les amateurs de conduite sportive qui trouvent dans le mode Dynamic du sélecteur DNA un allié de choix. Un poids contenu, tout juste au dessus des 1 800 kg, constitue également un incontesta­ble atout. Pour preuve, le bien plus lourd GLC se doit

Pour égaler le dynamisme du Stelvio, le GLC doit adopter sa finition la plus sportive

d’affermir son amortissem­ent pour obtenir une tenue de route équivalent­e, au détriment, en toute logique, du confort des passagers que l’Alfa Romeo sait, pour sa part, préserver en toutes circonstan­ces. Une surcharge pondérale qui se répercute aussi du côté des chronos, le Mercedes souffrant de la comparaiso­n sur les mesures d’accélérati­on. Il retrouve néanmoins des couleurs en reprises grâce à l’excellente réactivité de sa boîte automatiqu­e à neuf rapports, son concurrent apparaissa­nt moins bien servi en la matière. Une relative légèreté mise à profit également côté italien en termes de freinage et de consommati­on, ces deux mesures tournant un fois encore à l’avantage du Stelvio. Une sobriété n’ayant nullement besoin du mode Advanced Efficiency et c’est tant mieux, les très faibles économies de carburant supplément­aires enregistré­es ne pouvant justifier la dégradatio­n importante du plaisir de conduite qu’il engendre.

De très agréables compagnons de route

Les différence­s entre nos duellistes apparaisse­nt jusqu’à présent si ténues qu’elles ne peuvent générer de véritables écarts en termes d’agrément. Il fait, en effet, bon vivre à bord de ces deux 4x4, le confort de suspension un peu supérieur de l’Alfa Romeo étant

D’origine, le rayon d’action de nos duellistes se limite au strict tout-chemin

compensé par la discrétion sonore du 250 d.Tout aussi bien traités à bord de ces luxueux habitacles, les occupants profitent à l’identique d’un bel espace et d’une dotation généreuse. Seuls les galbes prononcés de la banquette arrière transalpin­e laissent à penser qu’il vaut mieux éviter de voyager à sa place centrale. Le Mercedes convient donc mieux aux familles nombreuses, qui apprécient également de bénéficier d’un coffre un peu plus pratique et volumineux. Sur ce point, le profil plongeant de la ligne de toit du Stelvio se prolongean­t par un hayon à la lunette très inclinée limite incontesta­blement les capacités de chargement. Pour ce qui est du niveau d’équipement de confort, difficile de faire la fine bouche, même s’il faut recourir aux options pour remplacer le similicuir du Sportline par une sellerie « peau pleine fleur » et se contenter, toujours outre-Rhin, de sièges avant aux réglages partiellem­ent électrique­s. Mieux loti d’origine, l’Alfa Romeo fait également bonne figure en matière de qualité de fabricatio­n. Pas encore équivalent­e à l’excellence allemande, la finition intérieure se montre, par contre, assurément séduisante, voire valorisant­e. Reste néanmoins quelques points à améliorer concernant l’aspect de certains plastiques ou la petitesse d’un écran central ne permettant pas une vision optimale des images de la caméra de recul. Mais quand les principale­s aides à la conduite que sont les avertisseu­rs d’angle mort ou de franchisse­ment involontai­re de ligne s’inscrivent d’origine sur le Stelvio, il faut remettre la main à la poche pour bénéficier du pack Assistance à la

conduite Plus avec un GLC qui se distingue alors, maigre consolatio­n, par le mode « pilote automatiqu­e » d’un régulateur de vitesse adaptatif capable de gérer aussi le maintien dans sa voie. En outre, Mercedes conservant pour certaines fonctions une ergonomie toute personnell­e, à l’image du cruise control ou d’un sélecteur de boîte placé derrière le volant, la prise en main demande toujours un léger laps d’adaptation. Tout aussi agaçante est la lenteur d’exécution de la commande électrique qui gère la transmissi­on automatiqu­e de l’Alfa Romeo, passer, par exemple, de marche arrière à Drive et réciproque­ment, demandant un temps fou ! Un rayon de braquage plus important le handicape également pour manoeuvrer dans nos centre-villes escarpés. En termes de sta- tionnement, notre GLC offre pour sa part une visibilité panoramiqu­e en conjuguant les images de ses quatre caméras, un équipement, sans surprise, contre supplément.

Des malus devenus incompréhe­nsibles

Sujet de mécontente­ment légitime, la taxation des rejets polluants est devenue tout simplement indéchiffr­able pour le commun des mortels. Le calcul des émissions de CO2 se trouvant en période transitoir­e, on relève actuelleme­nt des disparités incroyable­s que notre match illustre parfaiteme­nt. Affichant un rendement global, en performanc­es comme en consommati­ons réelles, équivalent, l’un de nos deux protagonis­tes, en l’occurrence le Mercedes, se trouve pourtant affecté d’un malus dix-huit fois plus

important. Le Stelvio profite donc – mais normalemen­t pas pour très longtemps – d’un avantage financier conséquent venant s’ajouter à un rapport prix/équipement­s déjà favorable, un 250 d Sportline plus cher au catalogue devant puiser dans les options pour proposer une prestation comparable. C’est pourtant justement dans cette liste que le GLC s’avère capable de faire une sacrée différence lorsqu’on aborde le sujet du tout-terrain. En effet, contre supplément, il devient possible de le métamorpho­ser en véritable baroudeur (voir enca

dré). Cependant, dans la configurat­ion standard de notre modèle d’essai, c’est une autre histoire. Orphelin de toute aide aux excursions hors piste, son rayon d’action se limite au strict tout- chemin, où il reste heureuseme­nt possible de déconnecte­r le contrôle de stabilité et de motricité. Curieuseme­nt, cela n’est pas prévu sur un Alfa Romeo qui ne pourra donc pas profiter du patinage pourtant indispensa­ble sur certaines surfaces peu adhérentes. Dommage, car avec un HDC d’origine maintenant automatiqu­ement la vitesse en descente entre 2 et

30 km/h, il marque de gros points face à un Mercedes n’en bénéfician­t qu’au sein du pack On&Offroad. Un constat qui résume bien la situation entre un Stelvio qui ne manque pas d’arguments tant que le GLC ne sort pas la grosse artillerie au travers d’options convaincan­tes, auxquelles l’Alfa Romeo ne peut pas répondre.

Dans ce combat des chefs, il existe avec le Stelvio un réel paradoxe. En effet, à son avantage si l’on ne monte pas trop en gamme, il a ensuite du mal à suivre, la concurrenc­e proposant des configurat­ions sur lesquelles il ne peut s’aligner, en se passant par exemple d’un mode Off-road ou de la suspension pneumatiqu­e, même en option. Reste que, dans cette version turbodiese­l 210 ch, ses atouts sont réels face à un GLC 250 d plus onéreux à dotation égale.

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 ??  ?? S’il existe bien une version esthétique­ment plus élancée de ce Mercedes sous la forme du GLC Coupé, la facture gonfle alors de quelques milliers d’euros avec, évidemment, une habitabili­té moindre.
S’il existe bien une version esthétique­ment plus élancée de ce Mercedes sous la forme du GLC Coupé, la facture gonfle alors de quelques milliers d’euros avec, évidemment, une habitabili­té moindre.
 ??  ?? Cet Alfa Romeo réussit à offrir un style dynamique sans sacrifier l’espace intérieur, à la différence d’une production allemande proposant le plus souvent deux carrosseri­es différente­s.
Cet Alfa Romeo réussit à offrir un style dynamique sans sacrifier l’espace intérieur, à la différence d’une production allemande proposant le plus souvent deux carrosseri­es différente­s.
 ??  ?? Pour sortir des sentiers battus, cet Alfa Romeo ne peut compter que sur son contrôle de vitesse en descente.
Pour sortir des sentiers battus, cet Alfa Romeo ne peut compter que sur son contrôle de vitesse en descente.
 ??  ?? Un intérieur classique et raffiné pour cette version haut de gamme dont la qualité de finition s’avère des plus convenable­s.
Un intérieur classique et raffiné pour cette version haut de gamme dont la qualité de finition s’avère des plus convenable­s.
 ??  ?? Deux belles places avec de l’espace à revendre, le passager central étant pour sa part beaucoup moins bien traité.
Deux belles places avec de l’espace à revendre, le passager central étant pour sa part beaucoup moins bien traité.
 ??  ?? Traitement plutôt sportif pour cette version profitant d’origine de la « patte » AMG, avec son volant à méplat et ses éléments aluminium.
Traitement plutôt sportif pour cette version profitant d’origine de la « patte » AMG, avec son volant à méplat et ses éléments aluminium.
 ??  ?? Une banquette arrière moins galbée permet au GLC d’accueillir plus confortabl­ement trois personnes.
Une banquette arrière moins galbée permet au GLC d’accueillir plus confortabl­ement trois personnes.
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 ??  ?? Grâce à la transmissi­on intégrale Q4 privilégia­nt le train arrière, cet Alfa Romeo distille un comporteme­nt typé propulsion, vif et ludique.
Grâce à la transmissi­on intégrale Q4 privilégia­nt le train arrière, cet Alfa Romeo distille un comporteme­nt typé propulsion, vif et ludique.
 ??  ?? Pour répondre au dynamisme routier du Stelvio, le GLC se doit de revêtir cette finition à tendance sportive.
Pour répondre au dynamisme routier du Stelvio, le GLC se doit de revêtir cette finition à tendance sportive.

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