Isuzu D-Max
Le D-Max reste fidèle à la philosophie utilitaire du pick-up, profite d’un moteur en phase avec l’évolution du marché, mais se montre un ton en dessous de la concurrence en termes de finition.
Visuellement très proche de la génération précédente, le dernier D-Max propose quelques nouveautés, telle la poignée de hayon avec serrure, et quelques raffinements intérieurs, comme des enjoliveurs de grilles d’aération ou une finition moussée du haut du tableau de bord. Sous le capot, on retrouve le bloc de 1.9 l revendiquant plus de 160 ch, mais sa valeur de couple, sans être ridicule, souffre un peu dans l’affaire. Un point qui tient cependant particulièrement à coeur aux utilisateurs de pick-up, et pour cause, puisqu’il s’agit avant tout d’un 4x4 à usage professionnel destiné à supporter et/ou tracter de lourdes charges. Moins vigoureux que ses prédécesseurs, ce 4 cylindres suralimenté se place globalement un cran en dessous en termes de performances. En manque de rodage, avec seulement 1 000 km au compteur, notre exemplaire demande sûrement à se libérer mais son association avec une boîte automatique d’un autre âge ne joue pas non plus en sa faveur. Car ses six rapports ne peuvent masquer une gestion « à l’ancienne » qui souffre d’un patinage excessif et se passe de toute adaptativité, allant jusqu’à monter un rapport au lever de pied quand, au contraire, un rétrogradage s’impose. Mieux vaut donc privilégier une boîte manuelle plus convaincante et sobre à l’usage. Un constat qui s’applique également à propos des finitions, tant cet Isuzu a du mal à soutenir la comparaison avec une concurrence désormais autrement mieux dotée et lorgnant vers le haut de gamme, et ce malgré les dernières évolutions. En l’absence d’un volant réglable également en profondeur, de clignotants à impulsion, d’une position « auto » pour l’allumage des phares ou d’un détecteur de pluie, l’équipement souffre indiscutablement de quelques lacunes. Et que dire d’un système d’ouverture et de verrouillage sans clé ne fonctionnant que du côté conducteur ! La nouvelle sellerie cuir ne pouvant pas faire oublier l’aspect peu valorisant des autres matériaux utilisés dans l’habitacle, il apparaît comme une évidence que le D-Max se présente sous son meilleur jour quand on voit en lui un authentique pick-up, un pur et dur. Sa rusticité devient alors un avantage, sa suspension très ferme à vide s’assouplissant avec la charge ou permettant de tracter jusqu’à 3,5 t en toute sérénité. De même les « pros » sont habitués aux moteurs à la sonorité trop présente et, parce que simplicité rime souvent avec fiabilité, ils se satisfont d’une transmission 4x2/4x4 sans différentiel central, donc seulement en propulsion sur l’asphalte. Car ce qui leur importe, c’est surtout qu’une gamme courte vienne à la rescousse en cas de difficultés. Pour ne rien gâcher, cette version Crew propose une habitabilité suffisante, l’accueillante banquette arrière permettant d’y placer trois « beaux gaillards » pas trop à l’étroit.