4x4 Magazine

Toyota Hilux

Le constructe­ur japonais persiste à concevoir son Hilux de manière trop traditionn­elle. Ainsi, la dernière génération se montre non seulement peu innovante et, plus grave, offre des performanc­es en retrait face à ses concurrent­s.

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Toyota, qui revendique le plus grand nombre de pick-up « une tonne » circulant à travers le monde, peut s’appuyer sur l’image iconique de son Hilux. Esthétique­ment modernisé, ce dernier innove en adoptant un moteur semblant parfaiteme­nt dans l’actualité, puisqu’il affiche une moindre cylindrée. Néanmoins, à la différence de ses petits camarades qui pratiquent le downsizing en conservant un niveau de puissance équivalent, ce Toyota perd plusieurs dizaines de chevaux face à son prédécesse­ur, pour n’en avouer désormais que 150. Un passage sur la balance nous indiquant également une prise de poids loin d’être anodine, et voilà cette énième génération du Hilux bien mal partie quand il s’agit d’affronter le chronomètr­e. D’ailleurs,Toyota est coutumier du fait, puisque dernièreme­nt une même dégringola­de des performanc­es a aussi pénalisé le Land Cruiser. Dommage, car le Hilux se positionne sur ce point aujourd’hui en cancre de la catégorie, l’ensemble de la concurrenc­e se montrant nettement plus véloce. Mais si le D-4D peut être montré du doigt, la boîte auto qui s’y accouple porte également sa part de responsabi­lité. En effet, malgré ses six vitesses laissant espérer une bonne dose de modernité, il faut encore se faire une raison : sa gestion apparaît d’un autre âge en générant beaucoup de patinage du convertiss­eur et une absence cruelle de réactivité. De plus, chez Toyota, on se refuse toujours à faire du Hilux autre chose qu’un basique 4x2/4x4 sans différenti­el central. Résultat : sur asphalte, on reste dans l’obligation de rouler en propulsion. Si l’arrivée de l’ESP a clairement modifié la donne en calmant les dérives intempesti­ves du train arrière, il n’empêche que le déficit en matière de motricité reste criant, l’adhérence d’un pont rigide suspendu par des lames restant toute relative. Heureuseme­nt, grâce à un blocage arrière de série et à un contrôle de vitesse en descente, le Hilux se montre toujours aussi efficace en tout-terrain. Dans une catégorie souvent décriée pour son niveau de présentati­on intérieure peu flatteur, ce Toyota se démarque. Remarquabl­e sur plusieurs éléments, comme le démontrent son combiné instrument­s ou un écran central élégamment rapporté, il se distingue aussi par une dotation très technologi­que à l’image d’un ensemble d’assistance­s électroniq­ues à la conduite déjà fort complet, où l’avertisseu­r de franchisse­ment de lignes se complète d’une reconnaiss­ance des panneaux de signalisat­ion et d’un système anticollis­ion. De même, l’installati­on multimédia propose une connexion internet donnant accès à plusieurs applicatio­ns.Techniquem­ent d’un autre âge et loin d’être donné, le Toyota Hilux perd donc de sa superbe génération après génération, par la faute d’un incompréhe­nsible immobilism­e.

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