Porsche Cayenne S
Performant, dynamique et polyvalent, le nouveau Cayenne S mérite tous les superlatifs. Cependant, difficile de connaître sa valeur sans ses coûteuses options.
Fini le diesel, qui n’aura été qu’une parenthèse dans l’histoire du Cayenne, cette troisième génération n’accepte plus que le super. Le modèle S reçoit ainsi un V6 biturbo affichant 2,9 l de cylindrée et revendiquant 440 ch. Également très coupleux, son association avec une boîte automatique à huit rapports s’avère explosive. 265 km/h en pointe, 24’’7 pour franchir la borne du kilomètre départ arrêté ou moins de quatre secondes pour passer de 80 à 120 km/h, ce Porsche n’amuse pas le terrain et égale tout simplement ce qui se faisait de mieux il y a quinze ans avec la première version turbo. Signe des temps, les progrès apparaissent aussi significatifs en termes de consommation, même si plus de 13 l/100 km en moyenne n’apparaît pas particulièrement raisonnable. Le Cayenne S a pourtant gagné du poids en misant sur l’aluminium. Si régime il y a bien eu, la barre des deux tonnes est toujours allégrement franchie. Pourtant, on ne le ressent pas au volant, ce beau gabarit faisant preuve d’une agilité remarquable. Incisif en entrée de courbe, il fait preuve d’une stabilité étonnante pour enrouler les virages à des vitesses impressionnantes. Unique bémol, notre modèle d’essai réunissant une liste impressionnante d’options relatives aux trains roulants, impossible de donner un avis sur un S de base. Car il y a forcément une sacrée différence avec un amortissement adaptatif, la suspension pneumatique, les roues arrière directrices et une répartition variable du couple sur le train arrière, le tout majorant encore le prix d’une dizaine de milliers d’euro ! La personnalité de ce Porsche évolue aussi radicalement selon le mode de conduite choisi, une molette située en l’espèce directement sur le volant permettant de faire son choix au sein de quatre programmations. Le constructeur y va d’ailleurs de sa petite innovation en ajoutant un bouton « magique » qui, d’une simple pression, permet de tirer pour une poignée de secondes toute la quintessence mécanique, lors d’un dépassement par exemple. Extraordinaire machine à rouler, ce Porsche ne l’est pas seulement pour son conducteur mais également pour ses passagers. Traités avec les plus grands égards. Malheureusement, une fois encore, il faut recourir largement aux options pour profiter totalement de cette prestation de haut niveau, le toit ouvrant panoramique ou les sièges chauffants imposant de remettre la main à la poche quand les finitions supérieures de modèles trois ou quatre fois moins chers les proposent parfois en série. Et que dire d’une simple détection d’angles morts que la marque allemande ose facturer 780 € !