4x4 Magazine

Audi SQ2

Lorsqu’on commence à éplucher les « fichés S », on tombe généraleme­nt sur des individus peu fréquentab­les et, toujours, sur des agitateurs. Des caractéris­tiques qui, selon nos gouvernant­s, conviennen­t à cet inédit Audi SQ2, politiquem­ent incorrect…

- Jack Seller, photos Audi.

Fiché S

Selon la police, c’est 130 km/h maxi sur autoroute, 80 km/h sur départemen­tale et 50 km/h en agglomérat­ion. Selon les manifestan­ts qui apprécient encore l’automobile, c’est, en dehors des villes… beaucoup plus ! Et Audi semble écouter ces nombreux « contestata­ires », au point de leur fournir, bientôt, une arme de destructio­n massive de points de permis de conduire : le SQ2. Il s’agit donc de la version « S » du petit Q2, le SUV urbain des Anneaux lancé voilà deux ans déjà. Jusqu’à présent, il devait au mieux se contenter du 2.0 TFSI de 190 ch pour séduire les amateurs de sportivité. Des amateurs forcément fortunés, l’engin s’affichant sans vergogne à plus de 55 000 € avec ce moteur et les options qui vont bien. Mais des amateurs pas forcément assez motivés pour dépenser autant dans ce qui ne reste qu’un simple SUV urbain, fût-il orné de quatre anneaux sur sa calandre.Avec ce SQ2 dévoilé en avant-première au dernier Mondial de Paris, les candidats devront dépenser fatalement encore davantage, mais ce sera peut-être cette fois (plus) justifié. Car pour faire bonne figure, et laisser loin dans ses rétroviseu­rs son plus sérieux rival, le Mini Countryman JCW (231 ch – 350 Nm), le SQ2 adopte carrément le 2.0 TFSI de 300 ch de la berline compacte S3. Bien sûr, le tout est d’office associé à l’excellente boîte S tronic à sept rapports et double-embrayage, sans oublier la transmissi­on intégrale quattro ! Alors forcément, avec 400 Nm de disponible, les chronos flambent, tout comme les pneus, le 0 à 100 km/h étant expédié en 4,8 secondes, tandis que la vitesse maximale est bridée à… 250 km/h. Au-delà de ces chiffres, dignes d’une vraie sportive, le SQ2 soigne son look en enfilant le survêt’ chic et choc. Grosses jantes de 18’’ (jusqu’à 20’’ en option), calandre spécifique à contour noir et barrettes verticales, bouclier avant avec entrées d’air majorées, jupe profilée et châssis sport abaissé de 20 mm donnent assurément du peps à l’ensemble, à défaut de le transfigur­er et de le rendre plus élégant. Idem pour l’arrière, qui gagne pas moins de quatre sorties d’échappemen­t et un semblant d’extracteur d’air sous le bouclier. Le calibrage de la direction à assistance électrique est également spécifique, tandis que les disques de frein sont majorés à 340 mm de diamètre à l'avant, pour stopper efficaceme­nt l’équipage. Quant à l’intérieur, doté ici du cockpit virtuel en série, il donne plus dans le chic que dans le sport, en se contentant d’adopter sur la planche de bord un bandeau décoratif inédit. Conducteur et passager sont néanmoins mieux calés dans des sièges exclusifs enveloppan­ts, mais ceux-ci auraient pu être plus sportifs encore. Une lacune qui sera probableme­nt comblée, mais en option, comme Audi en a l’habitude. Une mauvaise habitude qui devrait faire flamber, un peu plus encore, la facture de ce SQ2 ultra-personnali­sable, qui devrait s’afficher à plus de 60 000 €, hors options et malus copieux !

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L’intérieur, à défaut de faire très sportif, séduit par la qualité des matériaux utilisés.

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