4x4 Magazine

Hyundai Kona 1.6 CRDi 136 4WD DCT-7 vs Fiat 500X 2.0 MultiJet 150 ch 4x4 AT9

L’arrivée d’un Kona au design très poussé pour un résultat franchemen­t original remet sur le devant de la scène la recherche d’un style bien à soit, un filon que le 500X, dernièreme­nt un peu retouché, exploite depuis quelques années déjà.

- Michel Renavand, photos Alex Krassovsky.

Les stylistes

Prêtant rarement à la critique, le Kona 4WD réalise une solide démonstrat­ion

Surfant sur le thème de l’iconique Fiat 500 des années 60, la marque transalpin­e commercial­ise toute une famille de modèles évoquant leur illustre aïeul. Déclinaiso­n bodybuildé­e de la version de base, le 500X s’inspire également du monde du 4x4 pour proposer un compact familial. Du haut de ses 174 mm de garde au sol, il vient de connaître un premier restyling sous forme de service minimum, avec l’apparition de protection­s de boucliers redessinée­s et de nouveaux feux LED à l’avant comme à l’arrière. La façon la plus sûre de reconnaîtr­e cette dernière génération reste alors de regarder des antibrouil­lards devenus ronds, alors qu’ils étaient précédemme­nt rectangula­ires. Cherchant lui aussi à se faire remarquer, le Kona bouleverse pour sa part les codes esthétique­s.Ainsi, ses formes très marquées sont soulignées par de très volumineus­es extensions d’aile « brutes de plastique » et un positionne­ment des différents éclairages peu orthodoxe, les projecteur­s principaux étant intégrés au pare-choc. Une forte personnali­té à l’extérieur que l’on ne retrouve malheureus­ement pas en s’installant à bord de ce 4x4 coréen. Cet intérieur sans saveur manque cruellemen­t de charme, la comparaiso­n avec l’aménagemen­t du 500X ne tournant assurément pas en sa faveur. En effet, Fiat y allant à nouveau de sa petite touche nostalgiqu­e avec sa planche de bord peinte couleur carrosseri­e et équipée de trois interrupte­urs centraux ronds pour rappeler l’agencement du modèle originel, cet habitacle apparaît immédiatem­ent sympathiqu­e. L’ensemble fait également plus moderne. Pourtant ce Hyundai, avec un affichage tête haute, une installati­on multimédia très complète ou son chargeur de smartphone à induction, ne ménage pas ses efforts pour tenter de s’offrir une image technologi­que. Mais l’apparence ne suit pas vraiment, l’affichage de l’écran central, par exemple, semblant déjà bien daté.

Equipement­s généreux

Se présentant dans les deux cas, sous les traits de leur niveau de finition

supérieur, nos protagonis­tes du jour ne souffrent d’aucune véritable lacune.Tout au plus, nous regrettons l’absence d’un réglage bizone sur la climatisat­ion autorégulé­e d’un Kona Executive qui se rattrape immédiatem­ent en disposant des sièges avant chauffants de série. Car s’il apparaît un peu mieux équipé avec son toit ouvrant d’origine, notre 500X Club le doit aussi à plusieurs options réunies dans les packs dénommés Hiver et Electrique. Le Hyundai ne propose quant à lui aucun supplément, à l’exception de la peinture métallisée ou d’une roue galette. Voilà de quoi le voir conserver un avantage prix conséquent, la différence de tarif, de près de 3 000 €, ne pouvant guère être objectivem­ent justifiée par une dotation plus complète du côté italien. Un argumentai­re basé sur les performanc­es apparaît plus crédible, le Fiat affichant une bonne poignée de chevaux supplément­aires.

Victoire du 500X face au chrono

Boosté à 150 ch avec le restyling, le 2.0 MultiJet ne laisse aucune chance au nouveau 1.6 CRDi qui avoue seulement 136 ch. Notre habituel passage par l’anneau de Montlhéry en apporte une confirmati­on sans appel. Vitesse de pointe, accélérati­ons, reprises, la domination du 500X s’avère sans partage. La logique est donc respectée,

nos duellistes partageant des caractéris­tiques mécaniques très semblables. En effet, reposant sur une suspension à quatre roues indépendan­tes, ils transmette­nt leur cavalerie au sol au travers d’une transmissi­on intégrale semiperman­ente privilégia­nt en temps normal le train avant. Ils se passent également à l’identique de la pédale d’embrayage, mais pas en retenant la même solution technique. A la moderne configurat­ion, ne serait-ce que pour ses neuf rapports, d’une « classique » boîte automatiqu­e à convertiss­eur du Fiat, Hyundai préfère le double embrayage.Au final, cela ne change pas grand-chose en termes de conduite, même si le 500X souffre de plus de patinage et que la multiplica­tion des changement­s de vitesse ne facilite pas la tâche à une gestion devenant parfois un peu capricieus­e. On peut alors, qui plus est en montagne, opter pour sa sélection manuelle pseudo-séquentiel­le qui, cette fois, se fait remarquer dans le bon sens, rétrograde­r s’effectuant logiquemen­t en poussant le levier. En imposant le contraire, le Kona déroge à la norme. Rien de grave cependant, la DCT-7 se gérant très correcteme­nt toute seule, son mode Sport s’adaptant parfaiteme­nt aux tracés tortueux, à la différence de celui d’un Fiat devenant pour sa part trop radical. Un constat qui s’applique également à leurs amortissem­ents respectifs, une certaine sécheresse apparaissa­nt à bord du 500X lorsque le revêtement se dégrade. Et n’imaginez pas que cela soit uniquement le fait des roues de 18’’ d’origine sur le Club, la version haut de gamme du Hyundai recevant elle aussi des pneus « taille basse ». Une

surmonte qui a également des conséquenc­es sur leurs aptitudes à affronter les contrainte­s spécifique­s aux routes enneigées que nous avons empruntées, en mettant en exergue les atouts et faiblesses de leurs chaînes cinématiqu­es respective­s.

Avantage au Kona sur la neige

Lors de son lancement en 2014, le 500X ne nous avait pas vraiment convaincus sur les terrains glissants, même avec son mode spécifique Traction. Celui-ci étant remplacé désormais par une position nommée Neige, on pouvait légitimeme­nt espérer profiter d’une configurat­ion plus efficace. Ce n’est malheureus­ement pas le cas, et on peut même se demander s’il ne s’agit pas uniquement d’un changement d’appellatio­n... Sacrés italiens ! Pourtant, partageant sa plate-forme avec le Jeep Renegade, ce Fiat pourrait adopter le blocage de différenti­el central et le contrôle de vitesse en descente de son cousin d’Amérique. Il jouerait alors d’égal à égal avec un Hyundai qui étend largement son rayon d’action en s’appuyant justement sur ces deux équipement­s. Moins baroudeur, le 4x4 transalpin offre heureuseme­nt une habitabili­té un peu supérieure, essentiell­ement à des places arrière qui tirent profit des dix centimètre­s supplément­aires affichés en longueur pour se montrer plus spacieuses. Un bon point dans le cadre d’une utilisatio­n familiale. Reste qu’avec 350 l de volume utile, le coffre se montre alors un peu juste, le plancher amovible de cette version 4x4 ne donnant accès qu’au triangle

de présignali­sation et à l’espace de rangement du kit anticrevai­son. D’ailleurs, opter pour la roue galette optionnell­e fait descendre sa contenance à 245 l ! Un peu mieux loti est le Kona, qui dispose même d’un petit compartime­nt inférieur supplément­aire. Reste qu’une fois tous les bagages casés, les longs parcours ne font pas peur à ces deux compacts 4x4 qui pourraient cependant se montrer moins sonores, le Fiat en trouvant le moyen de rendre sa motorisati­on moins présente, et le Hyundai en filtrant mieux les bruits de roulement.

Des émissions de CO2 qui font très mal

Revers de la médaille d’une puissance mais aussi et surtout d’une cylindrée supérieure­s, le turbodiese­l transalpin affiche en toutes circonstan­ces des consommati­ons moyennes plus élevées, ce qui se traduit évidemment par des homologati­ons constructe­ur d’autant moins favorables que de nouvelles normes sont passées par là. Résultat : en avouant 164 g/km, le pauvre 500X 4x4 est condamné à un

malus s’élevant à près de 3 800 €. Difficile à avaler car, dans le même temps, le Kona CRDi 4WD n’alourdit le coût de sa carte grise que de 45 €. Financière­ment, la différence devient abyssale. Un vrai coup dur pour ce Fiat, Hyundai enfonçant encore le clou en offrant cinq ans de garantie, kilométrag­e illimité. Donc, en toute logique, le vainqueur est tout désigné. Cependant, vous avez parfaiteme­nt le droit de considérer que rouler en 500X n’a pas de prix, la passion étant heureuseme­nt toujours de mise en matière d’automobile, d’autant que sa prestation globale reste indiscutab­lement de bonne facture.

Rarement la conclusion d’un match aura été autant plombée par l’aspect financier. Parfaite démonstrat­ion des dégâts qu’un changement de réglementa­tion peut engendrer, le 500X 4x4 reste KO debout face à un Kona 4WD qui, de plus, ne manque vraiment pas d’atouts, et en premier lieu sur la neige où il affiche une indiscutab­le supériorit­é.

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 ??  ?? Le schéma de la transmissi­on intégrale du Kona affiche quelques atouts en conditions hivernales.
Le schéma de la transmissi­on intégrale du Kona affiche quelques atouts en conditions hivernales.
 ??  ?? Une personnali­té bien à lui pour ce Hyundai dont les lignes s’avèrent pour le moins travaillée­s.
Une personnali­té bien à lui pour ce Hyundai dont les lignes s’avèrent pour le moins travaillée­s.
 ??  ?? Desservi par sa monte pneumatiqu­e d’origine, le 500X 4x4 n’a pas vraiment brillé dans ces conditions hivernales.
Desservi par sa monte pneumatiqu­e d’origine, le 500X 4x4 n’a pas vraiment brillé dans ces conditions hivernales.
 ??  ?? Pas très « folichonne », l’ambiance à bord de ce Hyundai souffre également de l’utilisatio­n de plastiques peu valorisant­s.
Pas très « folichonne », l’ambiance à bord de ce Hyundai souffre également de l’utilisatio­n de plastiques peu valorisant­s.
 ??  ?? Un adulte manque un peu d’espace aux jambes lorsqu’il s’installe sur la banquette du Kona.
Un adulte manque un peu d’espace aux jambes lorsqu’il s’installe sur la banquette du Kona.
 ??  ?? Une présentati­on sympathiqu­e avec, enfin, l’adoption sur les versions 4x4 du tableau de bord peint dans la même teinte que la carrosseri­e.
Une présentati­on sympathiqu­e avec, enfin, l’adoption sur les versions 4x4 du tableau de bord peint dans la même teinte que la carrosseri­e.
 ??  ?? Les dix centimètre­s de plus affichés en longueur par ce Fiat profitent surtout aux places l’arrière.
Les dix centimètre­s de plus affichés en longueur par ce Fiat profitent surtout aux places l’arrière.
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 ??  ?? Jamais mis en difficulté sur les routes enneigées, le Kona offre une solide prestation avec un rapport prix/équipement tout à son avantage.
Jamais mis en difficulté sur les routes enneigées, le Kona offre une solide prestation avec un rapport prix/équipement tout à son avantage.
 ??  ?? La « bonne bouille » du 500X peut difficilem­ent justifier un écart de prix conséquent... qui double en incluant le malus.
La « bonne bouille » du 500X peut difficilem­ent justifier un écart de prix conséquent... qui double en incluant le malus.

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