Hyundai Kona 1.6 CRDi 136 4WD DCT-7 vs Fiat 500X 2.0 MultiJet 150 ch 4x4 AT9
L’arrivée d’un Kona au design très poussé pour un résultat franchement original remet sur le devant de la scène la recherche d’un style bien à soit, un filon que le 500X, dernièrement un peu retouché, exploite depuis quelques années déjà.
Les stylistes
Prêtant rarement à la critique, le Kona 4WD réalise une solide démonstration
Surfant sur le thème de l’iconique Fiat 500 des années 60, la marque transalpine commercialise toute une famille de modèles évoquant leur illustre aïeul. Déclinaison bodybuildée de la version de base, le 500X s’inspire également du monde du 4x4 pour proposer un compact familial. Du haut de ses 174 mm de garde au sol, il vient de connaître un premier restyling sous forme de service minimum, avec l’apparition de protections de boucliers redessinées et de nouveaux feux LED à l’avant comme à l’arrière. La façon la plus sûre de reconnaître cette dernière génération reste alors de regarder des antibrouillards devenus ronds, alors qu’ils étaient précédemment rectangulaires. Cherchant lui aussi à se faire remarquer, le Kona bouleverse pour sa part les codes esthétiques.Ainsi, ses formes très marquées sont soulignées par de très volumineuses extensions d’aile « brutes de plastique » et un positionnement des différents éclairages peu orthodoxe, les projecteurs principaux étant intégrés au pare-choc. Une forte personnalité à l’extérieur que l’on ne retrouve malheureusement pas en s’installant à bord de ce 4x4 coréen. Cet intérieur sans saveur manque cruellement de charme, la comparaison avec l’aménagement du 500X ne tournant assurément pas en sa faveur. En effet, Fiat y allant à nouveau de sa petite touche nostalgique avec sa planche de bord peinte couleur carrosserie et équipée de trois interrupteurs centraux ronds pour rappeler l’agencement du modèle originel, cet habitacle apparaît immédiatement sympathique. L’ensemble fait également plus moderne. Pourtant ce Hyundai, avec un affichage tête haute, une installation multimédia très complète ou son chargeur de smartphone à induction, ne ménage pas ses efforts pour tenter de s’offrir une image technologique. Mais l’apparence ne suit pas vraiment, l’affichage de l’écran central, par exemple, semblant déjà bien daté.
Equipements généreux
Se présentant dans les deux cas, sous les traits de leur niveau de finition
supérieur, nos protagonistes du jour ne souffrent d’aucune véritable lacune.Tout au plus, nous regrettons l’absence d’un réglage bizone sur la climatisation autorégulée d’un Kona Executive qui se rattrape immédiatement en disposant des sièges avant chauffants de série. Car s’il apparaît un peu mieux équipé avec son toit ouvrant d’origine, notre 500X Club le doit aussi à plusieurs options réunies dans les packs dénommés Hiver et Electrique. Le Hyundai ne propose quant à lui aucun supplément, à l’exception de la peinture métallisée ou d’une roue galette. Voilà de quoi le voir conserver un avantage prix conséquent, la différence de tarif, de près de 3 000 €, ne pouvant guère être objectivement justifiée par une dotation plus complète du côté italien. Un argumentaire basé sur les performances apparaît plus crédible, le Fiat affichant une bonne poignée de chevaux supplémentaires.
Victoire du 500X face au chrono
Boosté à 150 ch avec le restyling, le 2.0 MultiJet ne laisse aucune chance au nouveau 1.6 CRDi qui avoue seulement 136 ch. Notre habituel passage par l’anneau de Montlhéry en apporte une confirmation sans appel. Vitesse de pointe, accélérations, reprises, la domination du 500X s’avère sans partage. La logique est donc respectée,
nos duellistes partageant des caractéristiques mécaniques très semblables. En effet, reposant sur une suspension à quatre roues indépendantes, ils transmettent leur cavalerie au sol au travers d’une transmission intégrale semipermanente privilégiant en temps normal le train avant. Ils se passent également à l’identique de la pédale d’embrayage, mais pas en retenant la même solution technique. A la moderne configuration, ne serait-ce que pour ses neuf rapports, d’une « classique » boîte automatique à convertisseur du Fiat, Hyundai préfère le double embrayage.Au final, cela ne change pas grand-chose en termes de conduite, même si le 500X souffre de plus de patinage et que la multiplication des changements de vitesse ne facilite pas la tâche à une gestion devenant parfois un peu capricieuse. On peut alors, qui plus est en montagne, opter pour sa sélection manuelle pseudo-séquentielle qui, cette fois, se fait remarquer dans le bon sens, rétrograder s’effectuant logiquement en poussant le levier. En imposant le contraire, le Kona déroge à la norme. Rien de grave cependant, la DCT-7 se gérant très correctement toute seule, son mode Sport s’adaptant parfaitement aux tracés tortueux, à la différence de celui d’un Fiat devenant pour sa part trop radical. Un constat qui s’applique également à leurs amortissements respectifs, une certaine sécheresse apparaissant à bord du 500X lorsque le revêtement se dégrade. Et n’imaginez pas que cela soit uniquement le fait des roues de 18’’ d’origine sur le Club, la version haut de gamme du Hyundai recevant elle aussi des pneus « taille basse ». Une
surmonte qui a également des conséquences sur leurs aptitudes à affronter les contraintes spécifiques aux routes enneigées que nous avons empruntées, en mettant en exergue les atouts et faiblesses de leurs chaînes cinématiques respectives.
Avantage au Kona sur la neige
Lors de son lancement en 2014, le 500X ne nous avait pas vraiment convaincus sur les terrains glissants, même avec son mode spécifique Traction. Celui-ci étant remplacé désormais par une position nommée Neige, on pouvait légitimement espérer profiter d’une configuration plus efficace. Ce n’est malheureusement pas le cas, et on peut même se demander s’il ne s’agit pas uniquement d’un changement d’appellation... Sacrés italiens ! Pourtant, partageant sa plate-forme avec le Jeep Renegade, ce Fiat pourrait adopter le blocage de différentiel central et le contrôle de vitesse en descente de son cousin d’Amérique. Il jouerait alors d’égal à égal avec un Hyundai qui étend largement son rayon d’action en s’appuyant justement sur ces deux équipements. Moins baroudeur, le 4x4 transalpin offre heureusement une habitabilité un peu supérieure, essentiellement à des places arrière qui tirent profit des dix centimètres supplémentaires affichés en longueur pour se montrer plus spacieuses. Un bon point dans le cadre d’une utilisation familiale. Reste qu’avec 350 l de volume utile, le coffre se montre alors un peu juste, le plancher amovible de cette version 4x4 ne donnant accès qu’au triangle
de présignalisation et à l’espace de rangement du kit anticrevaison. D’ailleurs, opter pour la roue galette optionnelle fait descendre sa contenance à 245 l ! Un peu mieux loti est le Kona, qui dispose même d’un petit compartiment inférieur supplémentaire. Reste qu’une fois tous les bagages casés, les longs parcours ne font pas peur à ces deux compacts 4x4 qui pourraient cependant se montrer moins sonores, le Fiat en trouvant le moyen de rendre sa motorisation moins présente, et le Hyundai en filtrant mieux les bruits de roulement.
Des émissions de CO2 qui font très mal
Revers de la médaille d’une puissance mais aussi et surtout d’une cylindrée supérieures, le turbodiesel transalpin affiche en toutes circonstances des consommations moyennes plus élevées, ce qui se traduit évidemment par des homologations constructeur d’autant moins favorables que de nouvelles normes sont passées par là. Résultat : en avouant 164 g/km, le pauvre 500X 4x4 est condamné à un
malus s’élevant à près de 3 800 €. Difficile à avaler car, dans le même temps, le Kona CRDi 4WD n’alourdit le coût de sa carte grise que de 45 €. Financièrement, la différence devient abyssale. Un vrai coup dur pour ce Fiat, Hyundai enfonçant encore le clou en offrant cinq ans de garantie, kilométrage illimité. Donc, en toute logique, le vainqueur est tout désigné. Cependant, vous avez parfaitement le droit de considérer que rouler en 500X n’a pas de prix, la passion étant heureusement toujours de mise en matière d’automobile, d’autant que sa prestation globale reste indiscutablement de bonne facture.
Rarement la conclusion d’un match aura été autant plombée par l’aspect financier. Parfaite démonstration des dégâts qu’un changement de réglementation peut engendrer, le 500X 4x4 reste KO debout face à un Kona 4WD qui, de plus, ne manque vraiment pas d’atouts, et en premier lieu sur la neige où il affiche une indiscutable supériorité.