Jaguar I-Pace SV400
Avec son I-Pace, la marque anglaise propose un 4x4 100 % électrique. Sous ses airs de SUV sportif, ce Jaguar cache bien son jeu : non seulement ses performances sont décoiffantes, mais il se permet en plus de tirer son épingle du jeu en tout-terrain.
Révolution électrique
Bien sûr, l’I-Pace n’est pas un franchisseur. Et Jaguar ne prétend pas proposer un véritable 4x4. Néanmoins, lorsque les responsables de la marque britannique nous ont expliqué de manière sibylline que ce véhicule avait été développé à l’origine dans l’objectif d’en faire un Land Rover, les deux marques n’en faisant dans les faits qu’une, ils ont piqué notre curiosité. Si l’électrique est effectivement l’avenir de l’automobile (et cela reste à vérifier), à la rédaction de 4x4 Maga
zine nous voulons en avoir le coeur net : électricité et tout-terrain font ils bon ménage ? Eh bien, ce Jaguar nous apporte quelques éléments de réponse. Dans un premier temps, une présentation de la bête s’impose. Et, nous le verrons plus tard, cette appellation n’a rien de galvaudé concernant ce véhicule. Mais commençons par faire les présentations. L’I-Pace se distingue par son architecture, l’implantation particulière des organes mécaniques autorisant une conception différente de celle des engins thermiques. Ici, on trouve deux moteurs, un par train roulant, et la batterie occupe la totalité du plancher. Cette conception permet de profiter d’un centre de gravité très bas, d’un long empattement et, à l’inverse, de porteà-faux très courts. Chaque moteur développe la puissance de 200 ch pour un couple de 35,5 mkg, et la capacité de la batterie est de 90 kWh. Cela donne théoriquement à ce Jaguar une autonomie de 200 km sur auto-
route en respectant les limitations de vitesse, et certainement le double en ville. Revers de la médaille, il faut avoir un chargeur rapide à disposition puisqu’une recharge complète sur une prise domestique flirte avec les quarante heures. Cette fiche technique permet au Jaguar d’afficher des performances de tout premier plan. Les accélérations et les reprises, associées à la motricité sans faille des quatre roues motrices, sont diaboliques. Notre séance de mesures sur circuit le confirme. Quant à la vitesse de pointe, elle est limitée électroniquement à 200 km/h. Stable grâce à son long empattement et à la disposition de sa batterie, le Jaguar doit en revanche composer avec une surcharge pondérale défavorable au dynamisme. Reste que l’I-Pace se montre confortable et silencieux, offrant un bel agrément de conduite. Un agrément renforcé par un habitacle remar- quablement agencé, un important espace intérieur et un beau volume de coffre. Reste maintenant à nous intéresser à ses capacités en tout-terrain.
Mieux que prévu en tout-terrain
Nous l’avons vu, ce Jaguar évolue en quatre roues motrices permanentes. Il dispose également, en option sur l’ensemble de la gamme mais de série sur le First Edition de cet essai, d’une suspension pneumatique permettant d’atteindre une garde au sol de 230 mm. Un argument de poids puisque les autres 4x4 Jaguar sont loin d’atteindre cette valeur. En revanche, les moteurs électriques peuvent poser des problèmes en raison de leur couple élevé délivré instantanément, et donc susceptible de provoquer des soucis de motricité. Les ingénieurs an- glais ont trouvé la parade en dotant ce véhicule d’aides la conduite spécifiques : un compensateur de faible adhérence (AdSR) et un contrôle de progression sur toutes surfaces (ASPC), qui prend en charge l’évolution à une vitesse constante déterminée par le conducteur sur différents types de terrain. Finalement, ce Jaguar s’en tire donc avec les honneurs en tout-terrain, sa première limite étant celle de ses pneumatiques à profil routier, la seconde son long empattement préjudiciable à l’angle ventral.
Offrant des performances de GT, le Jaguar ne correspond pas forcément à l’image que l’on a d’un 4x4. Il a surtout le mérite de prouver que 4x4 et électrique peuvent parfaitement faire bon ménage, et cela est plutôt prometteur pour l’avenir. Mais, pour l’heure, cette technologie reste trop chère.