Mercedes G 500
Le Classe G s’adresse indiscutablement à une clientèle fortunée. Alors, mieux vaut se mettre dans la peau de l’acheteur type pour apprécier à sa juste valeur cet incroyable Mercedes, dont le choix n’a vraiment rien de raisonnable ou de pragmatique.
Penser riche
Rien ne semble pouvoir mettre fin à la carrière d’un G en passe de devenir éternel. Au contraire même, chaque nouvelle génération rend plus exceptionnel ce véhicule tout droit sorti de la préhistoire du tout-terrain. Ses lignes inchangées depuis des lustres, qui conservent encore un vitrage, y compris le pare-brise, totalement plat, apparaissent bien décalées dans le paysage automobile actuel. Sous ce visage d’un autre temps se cache néanmoins une mécanique toujours plus moderne. Reprenant une partie des innovations dévoilées sur l’extraordinaire 4x42 que des ponts portiques faisaient culminer à plus de 2,20 m du sol, cette nouvelle version en conserve le V8 suralimenté et l’amortissement adaptatif. Avec 422 ch sous le capot, les performances s’avèrent impressionnantes, les suspensions revues, même si les deux ponts rigides sont conservés, n’étant vraiment pas de trop. Evidemment, ce Mercedes ne se montre pas d’une rigueur absolue sur l’asphalte, mais il n’apparaît plus dépassé par les événement à la moindre pression sur l’accélérateur. Son comportement a bien progressé, des mouve- ments de caisse mieux contrôlés améliorant les sensations mais aussi la sécurité, comme le prouvent également des distances de freinage en très net progrès et revenus tout à fait dans la norme. Par contre, ce qui ne peut pas changer, c’est un habitacle tout en hauteur n’apparaissant pas très généreux, bien que cubique, en largeur aux coudes pour un tel gabarit. Une conception « à l’ancienne » que l’on retrouve avec une porte de coffre si étroite qu’elle limite drastiquement les possibilités de chargement. D’ailleurs, en étant désormais cloisonné sur toute sa longueur de parois latérales verticales au niveau des passages de roues, le coffre perd aussi un peu de contenance au profit de l’isolation phonique. Mais peu importe, ce G 500 n’ayant vraiment plus rien à voir avec un utilitaire.
Le grand luxe pour barouder
En effet, son aménagement intérieur se veut à la fois exclusif et high-tech. Recouvert d’une sellerie cuir magnifique, les sièges se chargent de compenser au mieux, une suspension qui,
en snobant les roues indépendantes, manque indiscutablement de moelleux. Si, à l’avant, on dispose contre supplément de renforts pouvant se gonfler automatiquement à droite ou à gauche pour compenser le roulis, les passagers arrière profitent enfin d’une banquette confortable dont le dossier se règle même en inclinaison. Une révolution pour ce Mercedes, qui n’avait pas bougé sur ce point depuis des décennies.Tout le contraire d’une dotation qui ne cesse de se moderniser année après année. C’est au tour de la planche de bord de connaître le changement le plus spectaculaire en passant au tout digital. L’association des deux larges écrans HD, l’un avec l’instrumentation, l’autre pour l’installation multimédia, fait véritablement son petit effet. Moins voyantes mais tout autant dans l’air du temps, les assistances à la conduite se multiplient mais s’inscrivent pour la plupart encore sur la liste des options sous forme de pack. Pour sa part, toujours d’origine, l’impressionnant arsenal dédié au tout-terrain reste heureusement fidèle au poste. En complément de l’indispensable gamme courte, le G demeure l’un des très rares 4x4 de série à disposer de trois blocages de ponts. De quoi assurer une motricité optimale en toutes circonstances. Du haut de ses 235 mm de garde au sol, ce Mercedes repousse les limites... à condition de ne pas avoir peur de rayer sa profonde peinture métallisée ou d’endommager des jantes alliages toujours chaussées, quelles que soient leurs dimensions, de pneumatiques M+S. De retour sur le bitume, on note la présence d’un sélecteur de mode de conduite. De ses trois positions, Eco séduit en augmentant la progressivité de la pédale d’accélérateur, supprimant ainsi les à-coups de boîte parfois ressentis. Douce et réactive, cette dernière compte désormais neuf rapports. La vitesse de pointe atteinte en sixième montre, comme de coutume, que les surmultipliées suivantes ont pour mission de diminuer la consommation. Le nouveau V8, profitant également du Stop & Start, ne permet pourtant pas de descendre sous les 20 l/100 km en moyenne. Mais cela compte-t-il vraiment dans la décision d’achat d’un 4x4 dépassant largement les 100 000 € et malussé au plus fort ? J’en doute !
Quel plaisir de regoûter de temps en temps aux charmes d’un G devenu indémodable, d’autant que Mercedes fait tout ce qu’il faut pour qu’il reste dans le coup.