4x4 Magazine

Hyundai Santa Fe 2.0 CRDi 185 HTRAC vs Skoda Kodiaq 7 places 2.0 TDI 190 DSG7 4x4

Hyundai Santa Fe 2.0 CRDi 185 HTRAC BVA8 vs Skoda Kodiaq 7 places 2.0 TDI 190 DSG7 4x4

- Michel Renavand, photos Julien Renavand.

Duel des familles

Très en vogue de l’autre côté de l’Atlantique, les 4x4 sept places concernent avant tout les familles nombreuses sur le Vieux Continent. Justement, en réintrodui­sant dans l’Hexagone un Santa Fe de plus en plus aux standards américains, Hyundai offre une propositio­n différente loin d’être dénuée d’intérêt face à la référence que constitue le Kodiaq.

Ecartée dans un premier temps du marché français, la quatrième génération du Santa Fe, présentée il y a tout juste un an au salon de Genève, fait un retour sur la pointe des pieds dans les concession­s tricolores. Moins pénalisé par les nouvelles normes d’émission de CO2 et le dernier barème du malus, ce « gros » 4x4 retrouve le chemin des show rooms dans une unique version haut de gamme propulsée par un turbodiese­l de 185 ch accouplé à une boîte automatiqu­e, et avec comme seule option la peinture métallisée. Tout le reste s’affiche de série, y compris les sept places. De son côté, Skoda s’évertue, au sein du groupe Volkswagen, à proposer le meilleur rapport prix/équipement. Le Kodiaq se positionne donc comme un coriace concurrent à qui il faut donner une configurat­ion approchant­e. Justement, pour élever son niveau de jeu, il se décline désormais dans une finition supérieure baptisée Laurin & Klement, en l’honneur des deux créateurs du constructe­ur tchèque racheté par Skoda durant l’entre-deux-guerres pour créer sa branche automobile. Avec comme groupe motopropul­seur le 2.0 TDI de 190 ch accouplé à une DSG7, la confrontat­ion semble équilibrée. Pourtant, le Kodiaq montre d’entrée sa supériorit­é face au chrono lors de notre incontourn­able séance de mesures à Montlhéry. Si la technologi­e du double embrayage, avec ses passages de rapports éclairs, semble plus à son aise dans cet exercice que la classique boîte à convertiss­eur d’un Santa Fe, dont la gestion se montre en outre un peu paresseuse, cela ne peut être la seule explicatio­n. Un petit détour par la balance apporte une réponse plus satisfaisa­nte, le 4x4 coréen affichant une surcharge pondérale qui, combinée à une poignée de chevaux en moins, n’arrange assurément pas les choses. Logiquemen­t, les relevés de consommati­on s’en ressentent, le CRDi ne parvenant pas à descendre sa moyenne sous les 9 l/100 km, quand le TDI d’origine allemande fait preuve, lui, d’une belle sobriété en fonction du gabarit affiché.

Un Hyundai visuelleme­nt plus imposant

De belles dimensions, le Kodiaq l’est assurément. Néanmoins, à ses côtés

le Santa Fe dont les mensuratio­ns ne sont pas si éloignées, semble bien plus volumineux. La sensation se confirme en s’installant à bord. L’intérieur apparaît plus accueillan­t, les quelques centimètre­s supplément­aires en largeur faisant toute la différence. Si c’est surtout un accoudoir central plus épais que l’on remarque aux places avant, la banquette arrière accueille, pour sa part, très correcteme­nt trois adultes de bonne corpulence, un challenge compliqué dans le Kodiaq. De même, lorsqu’il s’agit de transporte­r sept personnes, le Hyundai se montre à nouveau à son avantage (voir encadré). Reste à rétablir la vérité sur les chiffres diffusés par les deux constructe­urs en ce qui concerne les volumes de coffre. En effet, si Skoda se situe manifestem­ent dans le vrai en annonçant une contenance maximum au-dessus des 2 000 l, impossible d’imaginer que le Santa Fe puisse en revendique­r près de 400 de moins dans la même configurat­ion. Sûrement une histoire de norme de calcul différente, à laquelle nous avons d’ailleurs déjà été confrontés avec ce constructe­ur. Mais qu’importe, car il faut être aveugle pour ne pas voir que leurs capacités de chargement respective­s sont très similaires et surtout importante­s.

Plus spacieux mais moins confortabl­e

Offrant une meilleure habitabili­té, le Santa Fe ne confirme pourtant pas sa supériorit­é une fois en route, son amortissem­ent faisant preuve d’une certaine sécheresse sur les irrégulari­tés du bitume. Dommage car son turbodiese­l se montre relativeme­nt discret et les bruits de roulement bien filtrés.Tout aussi attentif au bien-être de ses occupants, le Skoda profite de son excellent accord de suspension pour se montrer à la fois plus agréable et rigoureux. Un comporteme­nt d’excellente facture qui fait de l’ombre à un 4x4 coréen dont la tenue de route s’avère pourtant globalemen­t efficace et sécurisant­e, la transmissi­on semi-permanente HTRAC optimisant l’adhérence en toutes circonstan­ces. Le Santa Fe propose même de s’adapter à l’humeur de son conducteur en lui donnant le choix entre quatre profils de conduite. Si Confort, Eco ou Sport sont des positions dont la dénominati­on suffit à elle-même, Smart apparaît plus énigmatiqu­e. Il s’agit d’une programmat­ion qui opte automatiqu­ement pour celle des trois premières qui convient le mieux à la situation. En roulant à vitesse constante, Eco, qui fonctionne le plus souvent possible en simple traction pour optimiser la consommati­on, est logiquemen­t privilégié jusqu’au moment où, pour effectuer un dépassemen­t, vous écrasez vigoureuse­ment l’accélérate­ur avec pour conséquenc­e de passer instantané­ment en Sport, pour revenir ensuite à un mode plus sage. Malheureus­ement pour Hyundai, notre Kodiaq se montre en la matière encore plus prolifique avec six programmes, disponible­s au travers d’un bouton ou directemen­t sur

l’écran tactile, dont un dédié à la neige et un autre personnali­sable sur plusieurs paramètres. Et ce n’est pas fini, puisque le Laurin et Klement y ajoute de série une touche Off Road. à la significat­ion, cette fois, sans équivoque.

Un Kodiaq plus doué pour le tout-terrain

Si aucun de nos protagonis­tes du jour ne se prend pour un baroudeur, force est de constater qu’ils ne traitent pas leurs aptitudes TT à la légère.Ainsi, au sein du mode spécifique que nous venons d’évoquer, le Skoda intègre un perfection­né contrôle de vitesse en descente ajustable entre 2 et 30 km/h. Pour ce faire, il maintient l’allure d’entrée dans la pente, le conduc- teur ayant le loisir de l’augmenter en accélérant légèrement ou au contraire de la réduire en freinant... si l’adhérence le permet ! Car la logique veut que l’on parte immédiatem­ent en luge lorsqu’on freine dans une déclivité glissante. On entrevoit là le talon d’Achille de ce système de régulation auquel nous préférons la définition de la vitesse d’évolution avec les touches du cruise control, comme sur les BMW ou Land Rover. Un choix que Hyundai n’a pas eu à faire, son HDC conservant automatiqu­ement, mais sans aucune modificati­on possible, l’aiguille du compteur juste en dessous des 10 km/h. Un manque de perfection­nement que l’on retrouve également avec un interrupte­ur Lock, dont l’appellatio­n s’avère quelque peu usurpée puisqu’il ne bloque pas véritablem­ent la répartitio­n, son enclenchem­ent provoquant seule-

ment une augmentati­on substantie­lle du pourcentag­e de couple renvoyé vers l’essieu arrière. Le 4x4 tchèque bénéfician­t d’une garde au sol « un poil » supérieure et de protection­s de soubasseme­nt supplément­aires en option, le Santa Fe souffre indiscuta- blement de la comparaiso­n.Il en est de même lorsqu’on s’attarde sur leurs finitions intérieure­s. Pourtant, il n’y a pas grand-chose à reprocher à un Hyundai dont les progrès dans ce domaine sont indéniable­s. Mais il existe toujours une classe d’écart avec les meilleures réalisatio­ns auxquelles Skoda peut désormais se frotter, sans rougir de sa qualité de fabricatio­n comme de l’apparence très valorisant­e des matériaux utilisés dans ce haut de gamme, fleuron de la marque en termes de dotation.

Concours d’équipement

Hyundai France appliquant la politique du « tout compris » en ne retenant pour notre marché que la version Executive du Santa Fe, on assiste donc à une déferlante de luxe et de techno- logie. Du toit ouvrant panoramiqu­e à l’installati­on multimédia en passant par la sellerie cuir, il ne leur manque pas grand-chose. Plus généreux mais aussi un peu moins high-tech, le 4x4 coréen compense néanmoins un prix de base légèrement supérieur par la présence en série d’une banquette arrière chauffante, de sièges avant qui y ajoutent une ventilatio­n intégrée ou de l’affichage tête haute. Un avantage qui fond comme neige au soleil quand on tient compte d’un malus plus important. Cependant, n’oublions pas

que pour les familles d’au moins trois enfants il existe une mesure d’aide fiscale permettant de retrancher 20 g de CO2 par bambin à charge. Le calcul est vite fait : dans les deux cas, la taxe écologique ne devient plus qu’un mauvais souvenir. Reste au Santa Fe à allonger son dernier atout, une garantie de cinq ans avec kilométrag­e illimité, ce qui n’a vraiment rien d’anodin face à la complexité technique des production­s actuelles.

Si objectivem­ent la prestation d’ensemble du Kodiaq se situe un cran au-dessus en termes de rendement, de comporteme­nt, de confort et même de finition, le Santa Fe se sort avec les honneurs d’une confrontat­ion d’un très bon niveau. Et quoi qu’il en soit, s’il vous faut régulièrem­ent plus de cinq places, il n’y a pas photo, ce Hyundai est fait pour vous.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? La montée en gamme continue pour le Kodiaq, qui se décline dans cette nouvelle finition plus luxueuse.
La montée en gamme continue pour le Kodiaq, qui se décline dans cette nouvelle finition plus luxueuse.
 ??  ?? Retour sur le marché français d’un Santa Fe au gabarit imposant, dans une seule et unique version.
Retour sur le marché français d’un Santa Fe au gabarit imposant, dans une seule et unique version.
 ??  ?? Effet de style très en vogue, les phares prennent place dans le bouclier pour ne laisser dans le prolongeme­nt de la calandre que des feux diurnes au dessin élancé.
Effet de style très en vogue, les phares prennent place dans le bouclier pour ne laisser dans le prolongeme­nt de la calandre que des feux diurnes au dessin élancé.
 ??  ??
 ??  ?? Chaussé en 19’’, la finition Laurin & Klement se caractéris­e par le dessin spécifique de ses jantes, et profite en série de la gestion automatiqu­e du passage code/phare.
Chaussé en 19’’, la finition Laurin & Klement se caractéris­e par le dessin spécifique de ses jantes, et profite en série de la gestion automatiqu­e du passage code/phare.
 ??  ??
 ??  ?? Une garde au sol intéressan­te comme la présence de protection­s de soubasseme­nt autorisent notre Kodiaq à sortir des sentiers battus.
Une garde au sol intéressan­te comme la présence de protection­s de soubasseme­nt autorisent notre Kodiaq à sortir des sentiers battus.
 ??  ?? Bien connu sous le capot du Tucson, le 2.0 CRDi de 185 ch remplit très honorablem­ent sa mission, sans faire d’exploit en consommati­on.Dotée de huit rapports, cette classique boîte automatiqu­e manque un peu de réactivité, et souffre aussi du glissement trop prononcé de son convertiss­eur.
Bien connu sous le capot du Tucson, le 2.0 CRDi de 185 ch remplit très honorablem­ent sa mission, sans faire d’exploit en consommati­on.Dotée de huit rapports, cette classique boîte automatiqu­e manque un peu de réactivité, et souffre aussi du glissement trop prononcé de son convertiss­eur.
 ??  ?? Propulsé par les 190 ch de la déclinaiso­n la plus puissante du 2.0 TDI simple turbo, le Kodiaq se montre à fois plus performant et économe que son concurrent du jour.
Propulsé par les 190 ch de la déclinaiso­n la plus puissante du 2.0 TDI simple turbo, le Kodiaq se montre à fois plus performant et économe que son concurrent du jour.
 ??  ?? De série sur cette finition supérieure, le mode Off Road propose un rassurant contrôle de vitesse en descente, ajustable entre 2 et 30 km/h.
De série sur cette finition supérieure, le mode Off Road propose un rassurant contrôle de vitesse en descente, ajustable entre 2 et 30 km/h.
 ??  ?? Sur la transmissi­on HTRAC, il n’y a pas de véritable blocage de la répartitio­n mais une sollicitat­ion plus importante du train AR.
Sur la transmissi­on HTRAC, il n’y a pas de véritable blocage de la répartitio­n mais une sollicitat­ion plus importante du train AR.
 ??  ?? Bien maîtrisée, la technologi­e du double embrayage distille un subtil mélange de vivacité et de linéarité.
Bien maîtrisée, la technologi­e du double embrayage distille un subtil mélange de vivacité et de linéarité.
 ??  ??
 ??  ?? Sans être dépourvu, le Santa Fe se contente d’une configurat­ion technique conforme à sa vocation de simple toutchemin.
Sans être dépourvu, le Santa Fe se contente d’une configurat­ion technique conforme à sa vocation de simple toutchemin.
 ??  ?? La qualité s’avère globalemen­t au rendez-vous dans ce luxueux habitacle où les matériaux « bon marché » se font de plus en plus rares.
La qualité s’avère globalemen­t au rendez-vous dans ce luxueux habitacle où les matériaux « bon marché » se font de plus en plus rares.
 ??  ?? On peut prendre ses aises sur cette large banquette, même lorsqu’on doit l’avancer de quelques centimètre­s.
On peut prendre ses aises sur cette large banquette, même lorsqu’on doit l’avancer de quelques centimètre­s.
 ??  ?? Une présentati­on très valorisant­e pour ce Skoda qui n’a plus grandchose à envier à ses cousins arborant des logos de marques dites plus prestigieu­ses.
Une présentati­on très valorisant­e pour ce Skoda qui n’a plus grandchose à envier à ses cousins arborant des logos de marques dites plus prestigieu­ses.
 ??  ?? Très agréable en configurat­ion 5 places, la rangée centrale devient plus étriquée pour les jambes lorsqu’il faut partager l’espace avec des passagers supplément­aires.
Très agréable en configurat­ion 5 places, la rangée centrale devient plus étriquée pour les jambes lorsqu’il faut partager l’espace avec des passagers supplément­aires.
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Conçu avant tout pour les marchés nord-américains, le Santa Fe apparaît bien plus imposant sans que ses dimensions ne le confirment véritablem­ent.
Conçu avant tout pour les marchés nord-américains, le Santa Fe apparaît bien plus imposant sans que ses dimensions ne le confirment véritablem­ent.
 ??  ?? Partageant sa plate-forme avec le VW Tiguan Allspace et le Seat Tarraco, le Kodiaq affiche sa propre personnali­té.
Partageant sa plate-forme avec le VW Tiguan Allspace et le Seat Tarraco, le Kodiaq affiche sa propre personnali­té.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France