Hyundai Santa Fe 2.0 CRDi 185 HTRAC vs Skoda Kodiaq 7 places 2.0 TDI 190 DSG7 4x4
Hyundai Santa Fe 2.0 CRDi 185 HTRAC BVA8 vs Skoda Kodiaq 7 places 2.0 TDI 190 DSG7 4x4
Duel des familles
Très en vogue de l’autre côté de l’Atlantique, les 4x4 sept places concernent avant tout les familles nombreuses sur le Vieux Continent. Justement, en réintroduisant dans l’Hexagone un Santa Fe de plus en plus aux standards américains, Hyundai offre une proposition différente loin d’être dénuée d’intérêt face à la référence que constitue le Kodiaq.
Ecartée dans un premier temps du marché français, la quatrième génération du Santa Fe, présentée il y a tout juste un an au salon de Genève, fait un retour sur la pointe des pieds dans les concessions tricolores. Moins pénalisé par les nouvelles normes d’émission de CO2 et le dernier barème du malus, ce « gros » 4x4 retrouve le chemin des show rooms dans une unique version haut de gamme propulsée par un turbodiesel de 185 ch accouplé à une boîte automatique, et avec comme seule option la peinture métallisée. Tout le reste s’affiche de série, y compris les sept places. De son côté, Skoda s’évertue, au sein du groupe Volkswagen, à proposer le meilleur rapport prix/équipement. Le Kodiaq se positionne donc comme un coriace concurrent à qui il faut donner une configuration approchante. Justement, pour élever son niveau de jeu, il se décline désormais dans une finition supérieure baptisée Laurin & Klement, en l’honneur des deux créateurs du constructeur tchèque racheté par Skoda durant l’entre-deux-guerres pour créer sa branche automobile. Avec comme groupe motopropulseur le 2.0 TDI de 190 ch accouplé à une DSG7, la confrontation semble équilibrée. Pourtant, le Kodiaq montre d’entrée sa supériorité face au chrono lors de notre incontournable séance de mesures à Montlhéry. Si la technologie du double embrayage, avec ses passages de rapports éclairs, semble plus à son aise dans cet exercice que la classique boîte à convertisseur d’un Santa Fe, dont la gestion se montre en outre un peu paresseuse, cela ne peut être la seule explication. Un petit détour par la balance apporte une réponse plus satisfaisante, le 4x4 coréen affichant une surcharge pondérale qui, combinée à une poignée de chevaux en moins, n’arrange assurément pas les choses. Logiquement, les relevés de consommation s’en ressentent, le CRDi ne parvenant pas à descendre sa moyenne sous les 9 l/100 km, quand le TDI d’origine allemande fait preuve, lui, d’une belle sobriété en fonction du gabarit affiché.
Un Hyundai visuellement plus imposant
De belles dimensions, le Kodiaq l’est assurément. Néanmoins, à ses côtés
le Santa Fe dont les mensurations ne sont pas si éloignées, semble bien plus volumineux. La sensation se confirme en s’installant à bord. L’intérieur apparaît plus accueillant, les quelques centimètres supplémentaires en largeur faisant toute la différence. Si c’est surtout un accoudoir central plus épais que l’on remarque aux places avant, la banquette arrière accueille, pour sa part, très correctement trois adultes de bonne corpulence, un challenge compliqué dans le Kodiaq. De même, lorsqu’il s’agit de transporter sept personnes, le Hyundai se montre à nouveau à son avantage (voir encadré). Reste à rétablir la vérité sur les chiffres diffusés par les deux constructeurs en ce qui concerne les volumes de coffre. En effet, si Skoda se situe manifestement dans le vrai en annonçant une contenance maximum au-dessus des 2 000 l, impossible d’imaginer que le Santa Fe puisse en revendiquer près de 400 de moins dans la même configuration. Sûrement une histoire de norme de calcul différente, à laquelle nous avons d’ailleurs déjà été confrontés avec ce constructeur. Mais qu’importe, car il faut être aveugle pour ne pas voir que leurs capacités de chargement respectives sont très similaires et surtout importantes.
Plus spacieux mais moins confortable
Offrant une meilleure habitabilité, le Santa Fe ne confirme pourtant pas sa supériorité une fois en route, son amortissement faisant preuve d’une certaine sécheresse sur les irrégularités du bitume. Dommage car son turbodiesel se montre relativement discret et les bruits de roulement bien filtrés.Tout aussi attentif au bien-être de ses occupants, le Skoda profite de son excellent accord de suspension pour se montrer à la fois plus agréable et rigoureux. Un comportement d’excellente facture qui fait de l’ombre à un 4x4 coréen dont la tenue de route s’avère pourtant globalement efficace et sécurisante, la transmission semi-permanente HTRAC optimisant l’adhérence en toutes circonstances. Le Santa Fe propose même de s’adapter à l’humeur de son conducteur en lui donnant le choix entre quatre profils de conduite. Si Confort, Eco ou Sport sont des positions dont la dénomination suffit à elle-même, Smart apparaît plus énigmatique. Il s’agit d’une programmation qui opte automatiquement pour celle des trois premières qui convient le mieux à la situation. En roulant à vitesse constante, Eco, qui fonctionne le plus souvent possible en simple traction pour optimiser la consommation, est logiquement privilégié jusqu’au moment où, pour effectuer un dépassement, vous écrasez vigoureusement l’accélérateur avec pour conséquence de passer instantanément en Sport, pour revenir ensuite à un mode plus sage. Malheureusement pour Hyundai, notre Kodiaq se montre en la matière encore plus prolifique avec six programmes, disponibles au travers d’un bouton ou directement sur
l’écran tactile, dont un dédié à la neige et un autre personnalisable sur plusieurs paramètres. Et ce n’est pas fini, puisque le Laurin et Klement y ajoute de série une touche Off Road. à la signification, cette fois, sans équivoque.
Un Kodiaq plus doué pour le tout-terrain
Si aucun de nos protagonistes du jour ne se prend pour un baroudeur, force est de constater qu’ils ne traitent pas leurs aptitudes TT à la légère.Ainsi, au sein du mode spécifique que nous venons d’évoquer, le Skoda intègre un perfectionné contrôle de vitesse en descente ajustable entre 2 et 30 km/h. Pour ce faire, il maintient l’allure d’entrée dans la pente, le conduc- teur ayant le loisir de l’augmenter en accélérant légèrement ou au contraire de la réduire en freinant... si l’adhérence le permet ! Car la logique veut que l’on parte immédiatement en luge lorsqu’on freine dans une déclivité glissante. On entrevoit là le talon d’Achille de ce système de régulation auquel nous préférons la définition de la vitesse d’évolution avec les touches du cruise control, comme sur les BMW ou Land Rover. Un choix que Hyundai n’a pas eu à faire, son HDC conservant automatiquement, mais sans aucune modification possible, l’aiguille du compteur juste en dessous des 10 km/h. Un manque de perfectionnement que l’on retrouve également avec un interrupteur Lock, dont l’appellation s’avère quelque peu usurpée puisqu’il ne bloque pas véritablement la répartition, son enclenchement provoquant seule-
ment une augmentation substantielle du pourcentage de couple renvoyé vers l’essieu arrière. Le 4x4 tchèque bénéficiant d’une garde au sol « un poil » supérieure et de protections de soubassement supplémentaires en option, le Santa Fe souffre indiscuta- blement de la comparaison.Il en est de même lorsqu’on s’attarde sur leurs finitions intérieures. Pourtant, il n’y a pas grand-chose à reprocher à un Hyundai dont les progrès dans ce domaine sont indéniables. Mais il existe toujours une classe d’écart avec les meilleures réalisations auxquelles Skoda peut désormais se frotter, sans rougir de sa qualité de fabrication comme de l’apparence très valorisante des matériaux utilisés dans ce haut de gamme, fleuron de la marque en termes de dotation.
Concours d’équipement
Hyundai France appliquant la politique du « tout compris » en ne retenant pour notre marché que la version Executive du Santa Fe, on assiste donc à une déferlante de luxe et de techno- logie. Du toit ouvrant panoramique à l’installation multimédia en passant par la sellerie cuir, il ne leur manque pas grand-chose. Plus généreux mais aussi un peu moins high-tech, le 4x4 coréen compense néanmoins un prix de base légèrement supérieur par la présence en série d’une banquette arrière chauffante, de sièges avant qui y ajoutent une ventilation intégrée ou de l’affichage tête haute. Un avantage qui fond comme neige au soleil quand on tient compte d’un malus plus important. Cependant, n’oublions pas
que pour les familles d’au moins trois enfants il existe une mesure d’aide fiscale permettant de retrancher 20 g de CO2 par bambin à charge. Le calcul est vite fait : dans les deux cas, la taxe écologique ne devient plus qu’un mauvais souvenir. Reste au Santa Fe à allonger son dernier atout, une garantie de cinq ans avec kilométrage illimité, ce qui n’a vraiment rien d’anodin face à la complexité technique des productions actuelles.
Si objectivement la prestation d’ensemble du Kodiaq se situe un cran au-dessus en termes de rendement, de comportement, de confort et même de finition, le Santa Fe se sort avec les honneurs d’une confrontation d’un très bon niveau. Et quoi qu’il en soit, s’il vous faut régulièrement plus de cinq places, il n’y a pas photo, ce Hyundai est fait pour vous.