4x4 Magazine

Dakar 2019

- Philippe Carles, photos Red Bull et X-Raid.

Al-Attiyah et Toyota dominent

Après avoir remporté le Dakar, Nasser Al-Attiyah et Mathieu Baumel se sont adjugé la première manche de la Coupe du Monde 2019, disputée au Qatar. Le coéquipier français livre quelques secrets sur ce brillant début de saison de Toyota.

Si Nasser Al-Attiyah avait déjà remporté deux fois le Dakar (en 2011 avec Volkswagen et en 2015 avec Mini), Mathieu Baumel n'avait qu'un succès à son palmarès, en 2015 avec son pilote qatari, tandis que Toyota courait toujours après son premier succès. Autant dire que, au départ de Lima, régnait une certaine tension dans l'habitacle du Hilux numéro 301, même si les deux hommes sont aguerris. « Nous avions énormément travaillé sur la stratégie des premières journées, sachant que remporter la première spéciale n'était pas pénalisant comme en 2018, car nous nous retrouveri­ons alors bien placés pour la troisième étape, la plus décisive. Notre plan a bien fonctionné, et au soir de cette troisième étape nous étions solidement installés en tête. Après, tout s'est bien enchaîné et du coup, comme nous pouvions contrôler la course, nous sommes passés au travers des petits soucis qui ont retardé nos adversaire­s », révèle Mathieu Baumel. « Pourtant, ce ne fut pas une édition si facile que cela, le terrain était très piégeux et même parfois dangereux, avec énormément de secteurs en hors-piste où les dangers ne sont pas tous indiqués. Pour la première fois au Dakar, j'ai perdu du poids, surtout à cause de la tension nerveuse. » Heureuseme­nt pour les équipages Toyota, l'évolution du Hilux était allée dans le bon sens du point de vue de l'ergonomie. « Les ingénieurs avaient redessiné le châssis, et désormais notre position dans les baquets était plus naturelle. Nous étions mieux assis, alors qu'auparavant nous étions presque couchés, ce qui entraînait des crampes et des douleurs. Mais c'était surtout pour une question de tenue de route que cela avait évolué, et de ce point de vue là, la nouvelle version était parfaite. D'autre part, au niveau des pneumatiqu­es, nous disposions d'un nouveau produit plus performant, avec des flancs moins rigides qui se déformaien­t bien dans le sable. Et nous n'avons pas été handicapés par le fait de ne pas posséder un système de gonflage-dégonflage intégré comme les buggys, car les spéciales étaient presque toujours constammen­t sablonneus­es, et nous partions régulièrem­ent avec des pressions assez basses. Dès lors, on n'était pas obligé de s'arrêter pour dégonfler. Ce système, c'est bien pour les buggys, mais c'est aussi parfois un mal lorsque cela ne marche pas comme il faut, ce qui fut le cas sur les trois buggys Mini du team X-Raid : comme ils connaissai­ent des problèmes de fuite, les pilotes évitaient de modifier les pressions. Cela explique notamment le nombre d'ensablemen­ts inhabituel­s qu'a connu Peterhanse­l... ».Après cette victoire au Dakar que les patrons de Toyota ont particuliè­rement appréciée, invitant même l'équipage franco-qatari au Japon pour fêter cela, Nasser et Mathieu se sont attaqués à la Coupe du Monde des rallyes tout-terrain 2019. Celle-ci comprend cinq manches (Qatar, Desert Challenge, Turkmenist­an, Kazakhstan et Maroc), les bajas faisant l'objet d'une coupe à part. « Une victoire dans la première épreuve était obligatoir­e car, pour des raisons politiques, Nasser ne peut se rendre aux Emirats Arabes Unis, siège de la deuxième manche. Ce n'est jamais évident de remporter ce rallyeraid du Qatar, où la navigation est toujours très difficile. Mais nous possédions un gros avantage, qui est la grande expérience et la parfaite connaissan­ce des lieux de Nasser. Nous avons pris la tête dès le début, là aussi, et ensuite nous avons géré », conclut son fidèle copilote.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France