Enorme capital sympathie
Objectivement, le nouveau Jimny souffre de sacrées lacunes au quotidien. Mais il suffit d’en prendre le volant pour adorer ce 4x4 de poche.
Comment de ne pas succomber au charme du nouveau Jimny ! On peut même lui prédire une carrière citadine parallèle, ce petit gabarit au rayon de braquage ultra-court et à la carrosserie d’apparence invulnérable pouvant devenir l’arme absolue pour se garer dans un trou de souris ou se faufiler dans la jungle urbaine. Mais il faut alors composer avec un coffre symbolique dont l’ouverture latérale n’apparaît pas des plus pratiques, ou avec deux places arrière tout juste acceptables pour de jeunes enfants et accessibles uniquement du côté passager. L’illusion créée par une dotation plutôt complète sur le papier en version Pack se heurte à la réalité, beaucoup moins éclatante, d’une qualité de finition comme de matériaux bien médiocre et d’un équipement trop basique. Heureusement, le nouveau Jimny se modernise en disposant de plusieurs assistances électroniques à la conduite. Pas de quoi transcender un comportement routier demandant toujours un peu plus de retenue et d’attention qu’à l’accoutumée. La
faute à deux essieux rigides et à une transmission 4x2/4x4 sans différentiel central, qui ne seront jamais la panacée sur l’asphalte. Néanmoins, les progrès sont sensibles grâce à un châssis renforcé, à des voies élargies et à un accord de suspension revu, un ensemble de petites choses améliorant la tenue de route tout en contrôlant mieux les mouvements de caisse. De même, la direction désormais à assistance électrique s’avère moins floue. Quoi qu’il en soit, les performances modestes du nouveau 4 cylindres 1,5 l essence n’invitent pas à hausser le rythme, d’autant qu’il se montre bruyant à haut régime.
ADN tout-terrain
En déficit d’efficacité et de confort sur route, ce Suzuki prend sa revanche lorsqu’on aborde son domaine de prédilection : les évolutions hors piste. Dotée évidemment d’une gamme courte, sa basique transmission 4x2/4x4 dépourvue de différentiel central devient un atout en renforçant la motricité, les dernières éventuelles fuites de couple étant limitées par l’antipatinage au travers du système de freinage. Son format réduit lui permet également de passer dans un mouchoir de poche, ses angles d’entrée, de sortie et une garde au sol favorables faisant le reste en franchissement, où un poids mesuré reste aussi un avantage. Et parce qu’un peu de technologie ne fait pas de mal, Suzuki lui offre un contrôle de vitesse en descente... à allure fixe, il ne faut pas trop en demander ! Sa bonne bouille et la facilité avec laquelle on l’exploite en TT génère une telle bienveillance qu’on en oublierait presque ses « quelques » défauts.