Nissan X-Trail dCi 150 All-Mode 4x4-i Tekna 7 places
Uniformisation mécanique
Profitant d’un développement indépendant, les premiers X-Trail possédaient leurs propres personnalités. Cette dernière génération se contente pour sa part de dériver du Qashqai, dont elle remplace dans les faits la précédente déclinaison à l’empattement allongé, appelée +2. Néanmoins, en profitant en exclusivité d’un vigoureux 2 l turbodiesel fort de 177 ch, ce tout-chemin proche des 4,70 m de long conservait un atout de poids dans sa manche pour maintenir son statut au sein de la gamme du constructeur japonais. Une position tout d’abord mise à mal en 2018 par le restyling d’un Qashqai fabriqué au RoyaumeUni pour un marché européen dont la nouvelle version Tekna+ permettait de hausser le ton en termes de finition intérieure. Malheureusement, la destinée plus mondiale du X-Trail ne justifiait pas la transposition de cette finition supérieure et des améliorations allant de pair sur ses chaînes de production. Enfin, forme de coup de grâce pour un modèle devenu sur notre marché une simple variante, l’obligation de respecter des normes antipollution toujours plus sévères lui retire sa spécificité mécanique, puisqu’en 4x4 il reçoit désormais le même 1,7 l dCi avouant 150 ch que le Qashqai. Le mimétisme entre ces deux Nissan étant de mise côté transmission AllMode depuis belle lurette, il ne reste
pas grand-chose de spécifique sur le plan technique au dernier X-Trail. Heureusement, cela ne nuit pas à son agrément de conduite, ce moderne turbodiesel affichant des performances somme toute convenables. Bien suspendus, les trains roulants profitent de la bonne gestion d’une transmission intégrale semi-permanente qu’il est impératif de laisser en mode Auto pour offrir un comportement sain et sécurisant, à défaut de proposer ce serait-ce qu’un brin de sportivité. D’ailleurs, mieux vaut ne pas tirer sur un moteur qui devient alors bruyant et dont la qualité première n’est pas la sobriété en affichant une moyenne de 8,7 l/100 km, une valeur située désormais au-dessus des standards dans cette catégorie.
Sept places et surtout un plus grand coffre
Une habitabilité plus généreuse constitue donc désormais l’unique attrait distinctif de ce Nissan qui le paie logiquement en terme d’émission de CO2 avec pour conséquence directe un malus loin d’être anodin. Il vaut mieux donc être sûr d’avoir besoin de deux places supplémentaires d’autant que très étriquées, ces dernières ne peuvent rendre des services que de façon très occasionnelle même pour un enfant. Au quotidien, reste un espace de chargement plus volumineux qui renforce la vocation familiale et loisir de ce Nissan, d’autant qu’une banquette 2/3-1/3 coulissante augmente le nombre de configurations possibles. Capable de s’aventurer sur tous les types de surface grâce à un blocage central renforçant la motricité, ce 4x4 n’a cependant rien d’un baroudeur, son rayon d’action se limitant au tout-chemin. A bord, si on ne manque pas d’espace, on remarque rapidement la piètre qualité de certains plastiques n’offrant pas à l’ensemble un aspect très valorisant, surtout dans cette teinte beige claire qui accentue visuellement la médiocrité des matériaux. Heureusement, la dotation complète de cette finition supérieure fait quelque peu passer la pilule, puisqu’on profite en série d’une sellerie cuir, du toit ouvrant panoramique, des sièges avant électriques et chauffants, un dernier équipement qui concerne aussi la banquette centrale comme le volant, ou de caméras offrant une vision à 360° sur l’écran toujours trop petit bien que légèrement agrandi d’un système multimédia actualisé. Mais à plus de 40 000 €, il existe des propositions équivalentes autrement plus alléchantes sur le marché, ce 4x4 japonais, sans démériter, souffrant désormais clairement du poids des années.
Un nouveau moteur, qui plus est moins puissant, ne garantit pas la cure de jouvence dont le X-Trail aurait pourtant bien be
soin. Il est donc grand temps que Nissan se penche sur son cas, même son petit frère Qashqai étant désormais mieux loti.