Le Jeep de l’oncle « benne »
Il aurait pu s’appeler « Goldorak » pour faire plus « mâle », mais ses géniteurs trouvaient que ça ne faisait pas assez américain. Le patronyme « Terminator » étant déjà pris, va donc pour « Gladiator », un p’tit nom qui en dit long sur les prétentions de
Avec la chasse insensée au moindre gramme de CO2 émis par nos voitures, malheureusement étendue depuis l’année dernière aux pick-up double-cabine, il est clair que le timing de Jeep pour lancer cet inédit Gladiator chez nous n’est pas bon. Mais, et c’est heureux, le plan-produit de Jeep n’a que faire de la petite cuisine fiscale interne à la France, le Gladiator, construit à Toledo dans l’Ohio, ayant une vocation mondiale. En tout cas, à le voir, il donne envie d’être bûcheron de l’extrême ou de se mettre au quad pour justifier son achat. Car le robuste Gladiator a le parfait profil du 4x4 taillé pour le labeur… ou les loisirs en famille avec ses cinq places et sa grande benne, ce qui en fait le Jeep le plus long du marché. Car dans les grandes lignes il s’agit, ni plus, ni moins, d’un Jeep Wrangler de dernière génération, sur lequel on a greffé une benne. Outre une capacité de charge que l’on devine
impressionnante, et des aptitudes en hors-piste toujours exceptionnelles, naturellement préservées, cela veut dire que l’on peut ôter, comme sur tout Wrangler qui se respecte, les portières (en aluminium, donc légères !), mais également retirer le pare-brise et même le toit, pour en faire le seul pick-up cabriolet du marché. Une singularité unique qui ne sera malheureusement en rien un argument de vente chez nous, puisqu’il est interdit de démonter ces éléments ! Dévoilé au salon de Los Angeles 2018, le Gladiator devait faire son entrée européenne au salon de Genève en mars dernier, mais le Covid-19 est depuis passé par là. Pourtant, il est d’ores et déjà commercialisé aux USA depuis le printemps 2019, mais aussi au Moyen-Orient, ses marchés principaux. Chez l’oncle Sam, il adopte d’office un suave V6 essence 3.6 litres Pentastar de 285 ch, couplé avec une boîte mécanique à six rapports, ou une transmission automatique à huit rapports. Mais pour avoir une petite chance de percer sur le Vieux Continent, notamment en France, Jeep préfère judicieusement proposer un V6 3.0 l Ecodiesel de 260 ch, seul bloc disponible, livré d’office avec la transmission automatique. D’ailleurs, pour s’adapter aux exigences de notre marché, il troque ses pare-chocs en métal contre de gros boucliers en plastique, et il adopte des suspensions plus fermes, probablement utiles pour juguler le roulis. Et le Gladiator aura chez nous toute sa place, lorsqu’il aura droit à quelques aménagements judicieux. Une configuration professionnelle limitée à quatre places, pour tuer le vilain malus écologique, ne serait pas superflue. Mais Jeep planche sur d’autres options, comme l’introduction d’une inédite variante hybride rechargeable, d’ores et déjà annoncée ultérieurement, qui sera baptisée 4Xe. Et oui : sous ses allures guerrières, le Wrangler se fait plus moderne et vit avec son temps. D’ailleurs, l’intérieur est de moins en moins rustique, puisqu’il intègre la quatrième génération de système Uconnect, incluant les univers Apple CarPlay ou Androïd Auto, visibles sur un écran tactile de 7 ou 8,4’’ selon les quatre finitions disponibles (Sport, Sport S, Overland et Rubicon).A noter que cet écran multifonction pourra aussi servir aux caméras filmant l’environnement direct de la voiture, chose utile pour évoluer en franchissement. Des évolutions qu’il nous tarde de vérifier avant de le voir débouler dans nos concessions, à partir du mois de décembre prochain !