Pour la beauté du geste !
Avant de devoir prochainement se convertir à l’électrique, le nouveau Defender va, dans un sursaut d’orgueil, adopter un bon vieux gros V8 thermique ! Pour que fumer reste un vrai plaisir et une liberté !
Contrairement aux Jeep Wrangler et Mercedes Classe G, deux icones du design qui évoluent subtilement par petites touches, le nouveau Defender apparu en 2020 prend au contraire le risque de tout chambouler.Y compris son positionnement, en étant de moins en moins rustique, pour embrasser le luxe et la modernité à travers une coque autoporteuse, une suspension pneumatique et des roues indépendantes. Forcément, même si le Defender se décline toujours en deux longueurs, à travers une version 3 portes « 90 » et une 5 portes « 110 », cet embourgeoisement risque de ne pas plaire aux puristes, adeptes d’aventure au grand air et de plus de simplicité. Pragmatique, le « new Defender » essaye néanmoins de vivre avec son temps, car en plus de proposer des moteurs Ingenium essence et diesel – déjà fortement pénalisés par les malus – il propose judicieusement une version hybride rechargeable permettant de rouler quarante-trois kilomètres en mode électrique, forcément bien plus fréquentable. Mais au moment où il commençait tout juste à se racheter une conduite, voilà qu’il nous fait une petite rechute, en craquant carrément pour ce que Bruxelles voudrait clouer définitivement au pilori : un bon gros moteur V8 ! En étant suralimenté par un compresseur, il développe ainsi pas moins de 525 ch (et 63,7 mkg !), ce qui permet au « petit » Defender 90 de cavaler en 5,2 secondes sur l’exercice du 0 à 100 km/h, la vitesse de pointe faisant un bond à 240 km/h ! Cela suppose bien sûr quelques modifications techniques d’importance.Ainsi, l’essieu arrière bénéficie d’un nouveau différentiel piloté électroniquement. Quant à la suspension, elle a été raffermie et recalibrée, les barres antiroulis ont été redimensionnées et les freins, agrandis pour cette fusée autant lourde que haute sur pattes. Quant au sélecteur de mode de conduite Terrain Response, il s’est vu adjoindre une configuration additionnelle baptisée Dynamic, dédiée à une conduite sportive. Pour saluer l’arrivée de ce fleuron de la gamme Defender, outre l’introduction de nouveaux ensembles Bright Pack, Bright Pack étendu et Black Pack permettant de personnaliser la voiture, notons la venue d’une série limitée de lancement V8 Carpathian Edition, disponible uniquement sur commande spéciale. Pour se différencier, ce Defender V8 pour le moins élitiste dispose d’un grand nombre d’améliorations esthétiques extérieures. Outre un toit et un capot noir, il reçoit des badges spécifiques, un échappement à quatre sorties caractéristiques, des jantes alliage de vingt-deux pouces (à finition Satin Dark Grey) abritant de gros étriers bleus Xénon.Voilà qui apporte assurément un vrai surplus de personnalité. L’intérieur est lui aussi plus chic que jamais, en s’habillant d’un cuir noir Ebony Windsor, tandis qu’en plus de seuils de porte éclairés, de l’alcantara vient recouvrir la jante du volant. Sur demande, la planche de bord peut même recevoir un écran tactile incurvé de 11,4’’ ! Forcément, après un tel traitement, on hésitera légitimement à traîner dans la boue un tel engin, même si Land Rover précise qu’un film protecteur satiné vient protéger la carrosserie. Pas sûr que cela soit suffisant pour motiver ceux qui débourseront 127 739 € pour le Defender 90 V8 Carpahian Edition, et 131 339 € pour la version longue 110, à faire un franchissement avec. Il s’agit bien sûr de tarifs minimums, ne tenant pas compte d’un malus maximum porté à 30 000 €, rançon de rejets de CO2 de 327 g/km avec une consommation moyenne annoncée à 14,5 l/100 km. Oui, fumer en 2021 est bien devenu un luxe…