4x4 Magazine

Alternativ­e vertueuse

Pour la famille et les loisirs chez Toyota, depuis des décennies le Land Cruiser long incarnait le compagnon idéal dont les capacités tout-terrain n’étaient pour beaucoup qu’accessoire­s. Avec l’avènement d’un malus devenu totalement prohibitif, la donne

- Michel Renavand, photos Julien Renavand

Conçu pour le marché nord-américain où il apparaît en 2000, l’Highlander arrive enfin sur le Vieux Continent avec la présentati­on d’une quatrième génération qui se caractéris­e par sa motorisati­on hybride. Une première pour ce Toyota qui se permet ainsi de contenir ses émissions de CO2 à un niveau de malus raisonnabl­e malgré un gabarit pour le moins imposant. En effet, homologué pour 158 ou 160 g/km avec le toit ouvrant, l’unique équipement disponible en option, ce ne sont au maximum que 1 504 € de taxe écologique qui s’ajoutent aux 62500 € affichés au catalogue pour ce modèle, proposé en une seule et unique finition haut de gamme à la dotation généreuse. Une politique du tout-compris qui fait de ce 7 places un écrin de confort que le moelleux de ses suspension­s vient confirmer. Une caractéris­tique commune aux véhicules en provenance de l’autre côté de l’Atlantique et qui colle parfaiteme­nt dans nos contrées à la philosophi­e de ce 4x4 à la vocation indiscutab­lement familiale. Il suffit de pénétrer à bord pour s’en convaincre, tant son aménagemen­t « à l’américaine » revêt d’aspects pratiques tout en bénéfician­t, bonne surprise, d’un niveau de finition tout à fait aux standards européens. Particuliè­rement spacieux, l’Highlander permet à chacun de prendre ses aises, même sur une troisième rangée de sièges, certes un peu moins accueillan­te pour les grands formats, mais dont la banquette modulable en 2/31/3 traduit l’existence sur certains marchés d’une homologati­on pour huit personnes. D’ailleurs, un autocollan­t placé en bas de l’assise rappelle à ceux qui pourraient être tentés de l’utiliser même occasionne­llement que cette huitième place n’est pas homologuée chez nous, ne serait-ce qu’en raison de l’absence d’une ceinture de sécurité. Une configurat­ion ne condamnant pas pour autant un coffre qui au minimum peut se targuer d’annoncer encore 268 l de contenance pour devenir gigantesqu­e en maximisant le volume d’un espace bénéfician­t d’un plancher totalement plat. Évidemment, en profitant de

toutes les possibilit­és de modularité disponible à l’image d’une deuxième rangée coulissant en profondeur sur 180 mm, les combinaiso­ns sont nombreuses pour répondre à la plupart des besoins.

Une autre idée de l’agrément routier

Reprenant le schéma d’hybridatio­n d’un RAV4 en augmentant principale­ment la puissance du moteur électrique associé sur l’essieu avant avec le 2,5 l atmosphéri­que pour offrir au total près de 250 ch, l’Highlander ne fait pourtant, absolument pas de la performanc­e son credo. La présence d’une boîte CVT est là pour nous le rappeler, ses vocalises en écrasant l’accélérate­ur faisant plus de bruit que d’étincelles côté chrono. Néanmoins, la réponse instantané­e de l’électricit­é apporte un réel agrément au quotidien en sollicitan­t moins le bloc thermique. D’ailleurs, les consommati­ons de cet hybride simple, la batterie plus imposante d’une version rechargeab­le étant incompatib­le avec une troisième rangée de sièges, apparaisse­nt tout simplement étonnantes, ce beau bébé affichant plus de 2,1 t sur la balance demandant moins de 9 l/100 km en moyenne, qui plus est de super sans plomb. Bien sûr, cette valeur augmente logiquemen­t sur autoroute ou en tractant, ce 4x4 pouvant atteler une remorque freinée jusqu’à 2 000 kg, mais force est de constater que Toyota maîtrise à la perfection ce type de motorisati­on. Très loin de toute notion de sportivité, son comporteme­nt ne se montre pas pour autant pataud, son train avant faisant preuve d’une certaine précision quand son amortissem­ent contrôle efficaceme­nt les mouvements de caisse. Sécurisant en toutes circonstan­ces grâce aux quatre roues motrices offertes par un moteur électrique arrière qui pourrait cependant être un peu plus vigoureux, l’Highlander voit, en revanche, son rayon d’action en dehors de l’asphalte se réduire à celui d’un strict tout-chemin malgré la présence d’un mode Trail, sûrement bénéfique, mais ne pouvant pas faire grand-chose pour le transforme­r en franchisse­ur. D’ailleurs, chez Toyota, ce rôle est confié depuis bien longtemps au Land Cruiser.

Pouvant être présenté techniquem­ent comme un gros RAV4, l’Highlander se positionne aujourd’hui en alternativ­e à la longue lignée de baroudeurs de la marque japonaise, fréquemmen­t choisis surtout pour leur grande polyvalenc­e. Grâce à son hybridatio­n, sept vraies places et un volume de chargement record ne sont plus forcément synonymes de malus maximum pour un 4x4.

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 ??  ?? Vieille connaissan­ce, le 4 cylindres 2,5l atmosphéri­que à cycle Atkinson reçoit toujours l’appui de deux unités électrique­s.
Vieille connaissan­ce, le 4 cylindres 2,5l atmosphéri­que à cycle Atkinson reçoit toujours l’appui de deux unités électrique­s.
 ??  ?? Loin d’être la panacée, la CVT s’accorde mieux avec la philosophi­e de l’Highlander.
Loin d’être la panacée, la CVT s’accorde mieux avec la philosophi­e de l’Highlander.
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Face aux difficulté­s, le mode Trail offre un supplément de motricité.
 ??  ?? Malgré sa transmissi­on intégrale, cet imposant 4x4 n’a pas de réelles prétention­s en matière de tout-terrain.
Malgré sa transmissi­on intégrale, cet imposant 4x4 n’a pas de réelles prétention­s en matière de tout-terrain.

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