Alternative vertueuse
Pour la famille et les loisirs chez Toyota, depuis des décennies le Land Cruiser long incarnait le compagnon idéal dont les capacités tout-terrain n’étaient pour beaucoup qu’accessoires. Avec l’avènement d’un malus devenu totalement prohibitif, la donne
Conçu pour le marché nord-américain où il apparaît en 2000, l’Highlander arrive enfin sur le Vieux Continent avec la présentation d’une quatrième génération qui se caractérise par sa motorisation hybride. Une première pour ce Toyota qui se permet ainsi de contenir ses émissions de CO2 à un niveau de malus raisonnable malgré un gabarit pour le moins imposant. En effet, homologué pour 158 ou 160 g/km avec le toit ouvrant, l’unique équipement disponible en option, ce ne sont au maximum que 1 504 € de taxe écologique qui s’ajoutent aux 62500 € affichés au catalogue pour ce modèle, proposé en une seule et unique finition haut de gamme à la dotation généreuse. Une politique du tout-compris qui fait de ce 7 places un écrin de confort que le moelleux de ses suspensions vient confirmer. Une caractéristique commune aux véhicules en provenance de l’autre côté de l’Atlantique et qui colle parfaitement dans nos contrées à la philosophie de ce 4x4 à la vocation indiscutablement familiale. Il suffit de pénétrer à bord pour s’en convaincre, tant son aménagement « à l’américaine » revêt d’aspects pratiques tout en bénéficiant, bonne surprise, d’un niveau de finition tout à fait aux standards européens. Particulièrement spacieux, l’Highlander permet à chacun de prendre ses aises, même sur une troisième rangée de sièges, certes un peu moins accueillante pour les grands formats, mais dont la banquette modulable en 2/31/3 traduit l’existence sur certains marchés d’une homologation pour huit personnes. D’ailleurs, un autocollant placé en bas de l’assise rappelle à ceux qui pourraient être tentés de l’utiliser même occasionnellement que cette huitième place n’est pas homologuée chez nous, ne serait-ce qu’en raison de l’absence d’une ceinture de sécurité. Une configuration ne condamnant pas pour autant un coffre qui au minimum peut se targuer d’annoncer encore 268 l de contenance pour devenir gigantesque en maximisant le volume d’un espace bénéficiant d’un plancher totalement plat. Évidemment, en profitant de
toutes les possibilités de modularité disponible à l’image d’une deuxième rangée coulissant en profondeur sur 180 mm, les combinaisons sont nombreuses pour répondre à la plupart des besoins.
Une autre idée de l’agrément routier
Reprenant le schéma d’hybridation d’un RAV4 en augmentant principalement la puissance du moteur électrique associé sur l’essieu avant avec le 2,5 l atmosphérique pour offrir au total près de 250 ch, l’Highlander ne fait pourtant, absolument pas de la performance son credo. La présence d’une boîte CVT est là pour nous le rappeler, ses vocalises en écrasant l’accélérateur faisant plus de bruit que d’étincelles côté chrono. Néanmoins, la réponse instantanée de l’électricité apporte un réel agrément au quotidien en sollicitant moins le bloc thermique. D’ailleurs, les consommations de cet hybride simple, la batterie plus imposante d’une version rechargeable étant incompatible avec une troisième rangée de sièges, apparaissent tout simplement étonnantes, ce beau bébé affichant plus de 2,1 t sur la balance demandant moins de 9 l/100 km en moyenne, qui plus est de super sans plomb. Bien sûr, cette valeur augmente logiquement sur autoroute ou en tractant, ce 4x4 pouvant atteler une remorque freinée jusqu’à 2 000 kg, mais force est de constater que Toyota maîtrise à la perfection ce type de motorisation. Très loin de toute notion de sportivité, son comportement ne se montre pas pour autant pataud, son train avant faisant preuve d’une certaine précision quand son amortissement contrôle efficacement les mouvements de caisse. Sécurisant en toutes circonstances grâce aux quatre roues motrices offertes par un moteur électrique arrière qui pourrait cependant être un peu plus vigoureux, l’Highlander voit, en revanche, son rayon d’action en dehors de l’asphalte se réduire à celui d’un strict tout-chemin malgré la présence d’un mode Trail, sûrement bénéfique, mais ne pouvant pas faire grand-chose pour le transformer en franchisseur. D’ailleurs, chez Toyota, ce rôle est confié depuis bien longtemps au Land Cruiser.
Pouvant être présenté techniquement comme un gros RAV4, l’Highlander se positionne aujourd’hui en alternative à la longue lignée de baroudeurs de la marque japonaise, fréquemment choisis surtout pour leur grande polyvalence. Grâce à son hybridation, sept vraies places et un volume de chargement record ne sont plus forcément synonymes de malus maximum pour un 4x4.