Volkswagen Touareg R 3.0 TSI eHybrid
Un R plus écolo
Paradoxe de la nouvelle gamme du Touareg, elle n’a jamais été aussi peu émettrice de CO2 alors quelle affiche dans le même temps des chiffres de rendement réellement impressionnants. Records même, puisque, avec 462 ch sous le capot, notre version R devient tout simplement, la Volkswagen la plus puissante du marché. Cet exploit, elle le doit à un système d’hybridation qui mérite quelques précisions. Il convient tout d’abord de remarquer que la suralimentation du V6 TSI qui est utilisé comme base abandonne le compresseur au profit d’un turbo. Un choix somme toute logique, l’avantage du premier étant de privilégier le couple dès les plus bas régimes, domaine dans lequel un moteur électrique se montre encore plus efficace. Ce dernier, logé dans la boîte automatique est d’ailleurs mis à contribution pour offrir le supplément de rendement revendiqué par notre modèle d’essai. En effet, si le 3 l essence avoue dans tous les cas 340 ch, c’est à la force verte que revient la tâche d’offrir au cumul 381 ch à la version eHybrid et 462 ch au R. Pourtant, le bloc électrique, fort de 136 ch, reste identique. C’est donc uniquement dans la combinaison des deux modes de propulsion que se fait la différence. Néanmoins, l’intérêt d’un hybride rechargeable étant aussi d’offrir de l’autonomie « zéro émission », grâce à sa batterie de 17 KWh, ce Touareg réussit en ville et avec le pied pas trop lourd à parcourir une bonne quarantaine de kilomètres. Mais attention, à la moindre sollicitation importante, même en mode électrique, le thermique se réveille pour prêter main forte. Unique solution, rouler l’oeil rivé à l’indicateur de puissance intégrée au compte-tours pour ne pas dépasser le seuil à partir duquel le V6 redonne de la voix.
Plus confortable que sportif
Capable de performances de premier plan, ce R usurpe cependant en partie sa dénomination car il n’apprécie pas d’être poussé dans ses derniers
retranchements. Certes, sa suspension pneumatique de série tente de lui préserver un semblant de dynamisme, mais les lois de la physique reprennent rapidement le dessus quand on affiche plus de 2,5 t sur la balance. C’est par contre en termes de confort qu’on apprécie vraiment de rouler sur coussins d’air. Capable d’absorber toutes les inégalités, le Touareg est un régal d’agrément pour l’ensemble de ses occupants. « Manger du kilomètre » devient un plaisir d’autant que l’espace intérieur ne manque pas, tout en profitant d’une finition au-dessus de tout soupçon. Dans cet univers voluptueux, un équipement « dernier cri » renforce le sentiment d’exclusivité, la liste des options permettant de s’offrir de petits plaisirs supplémentaires comme des sièges avant massants. Contre supplément, on trouve également un attelage se mettant en place électriquement et associé à une assistance électronique capable d’effectuer des manoeuvres de façon autonome quel que soit le gabarit de la remorque. Ultra-pratique d’autant que ce Volkswagen, en passant à l’hybride rechargeable ne dégrade pas des capacités de traction maximum, son homologation demeurant à 3,5 t. Cette électrification réduit néanmoins quelque peu le volume du coffre – qui reste heureusement conséquent – par la faute d’une batterie qui supprime tout rangement sous un plancher très légèrement relevé, comme l’assise arrière. En fait, le plus contrariant prend la forme de la valise contenant les deux types de câble de recharge fournis d’origine et dont on se demande bien où on pourrait la ranger pour qu’elle soit moins envahissante tout en restant facile d’accès. Car, pour profiter pleinement d’une technologie permettant au passage d’échapper au malus, il ne faut pas hésiter à se brancher le plus souvent possible. Sinon, lorsque la batterie est vide, il devient alors quasi impossible de descendre en moyenne sous les 10 l/100 km. Idéal en tout-terrain avec son couple maximum délivré instantanément, le moteur électrique situé entre le V6 et la pignonnerie de boîte profite bien des huit rapports et s’associe avec une transmission intégrale parfaitement gérée en fonction du mode sélectionné. En Offroad l’enclenchement du contrôle de vitesse en descente est évidemment un plus. Doté de roues en 22’’, une option pour le moins radicale, notre Touareg n’a pourtant pas rechigné à effacer quelques difficultés, sa hauteur de caisse réglable favorisant ses aptitudes au franchissement.
Il faut se faire une raison : le turbodiesel, qui reste pourtant la motorisation la mieux adaptée à ce type de 4x4, n’a plus le droit de cité. Alors réjouissons-nous que le Touareg hybride rechargeable conserve les principales qualités de ses prédécesseurs, même si cela se fait au prix fort en termes d’achat comme de coût d’usage.