Mitsubishi Eclipse Cross PHEV
Format européen
Double évolution pour un Eclipse Cross apparu sur la pointe des pieds dans l’Hexagonale à la fin 2017. Mécaniquement peu en phase avec la demande française de l’époque, il ne brillait pas non plus par son environnement intérieur. Redessiné à l’avant comme à l’arrière et inaugurant une version PHEV qui devient dans le même temps l’unique motorisation proposée, ce Mitsubishi fait sa métamorphose pour trouver enfin sa place sur notre marché. La belle carrière commerciale d’un Outlander pareillement propulsé peut laisser bon espoir, même si la concurrence s’est depuis réveillée. Néanmoins, la technologie retenue par le constructeur japonais reste très particulière puisque nous sommes bien en présence d’une voiture électrique disposant d’un moteur thermique le plus souvent simple producteur de courant. En effet, ce dernier se comporte comme un générateur puisque, en l’absence de boîte de vitesse, il n’entraîne les roues avant en prise directe au travers d’un classique embrayage qu’à partir de 135 km/h. Disposant de deux propulseurs « zéro émission », un sur chaque train, nous sommes bien en présence d’un 4 roues motrices. D’ailleurs, profitant de leur grande expérience en ce domaine, les ingénieurs de la marque ont développé un module de gestion de la transmission proposant cinq modes de conduite. En Normal, par défaut, la répartition de couple est fixée de base à 55/45 % tout en évoluant constamment pour favoriser d’abord l’efficience. Le mode Eco va encore plus loin dans ce domaine en abaissant le rendement des moteurs électriques comme l’efficacité de la climatisation. Au contraire en Tarmac, priorité est donnée à la vivacité quand en Snow est privilégié le train avant tout en limitant son patinage. Enfin en Gravel, le bon choix en dehors de l’asphalte, la force motrice est également répartie alors que l’ABS autorise de légers blocages pour mieux ralentir sur les terrains meubles. Néanmoins cela ne transfigure pas totalement l’Eclipse Cross PHEV qui ne devient pas, d’un coup de baguette magique, ultra-dyna
mique sur asphalte, ni un authentique baroudeur en tout-terrain. Dans tous les cas, il distille un caractère bien tranquille à l’image de performances juste dans la moyenne. Son objectif n’étant clairement pas d’affoler les aiguilles du chrono, apprécions un comportement sûr et rassurant en toutes circonstances. Plutôt souple sur route, son amortissement qui n’incite vraiment pas à l’attaque, déçoit à basse vitesse en laissant apparaître alors une certaine sécheresse conséquence évidente d’un tarage conçu pour supporter un poids qui frôle les 2 tonnes. Car même si elle est située sous le plancher de l’habitacle pour offrir un centre de gravité optimisé, la batterie de 13,8 KWh n’est assurément pas étrangère à cet embonpoint.
Le grand écart en termes de consommation
Autorisant jusqu’à cinquante kilomètres d’autonomie en ville sur un mode EV qui ne reste pas forcément en tout électrique si la pression sur l’accélérateur se fait trop importante, elle assure surtout une belle sobriété en fonctionnement hybride.Tant qu’il conserve un minimum de charge, on peut même dire que ce Mitsubishi affiche un appétit d’oiseau. Ensuite, cela devient très variable en fonction du type de parcours emprunté. Ainsi, sur autoroute, la moyenne en s’approchant des 10 l/100 km réduit l’autonomie à moins de 350 km par la faute d’un réservoir de faible contenance, qui plus est très long à remplir totalement, les derniers litres d’un plein imposant d’effleurer la poignée du pistolet pour réduire au minimum le débit ! Heureusement sur route, ce PHEV redevient plus raisonnable en descendant autour des 7l/100 km, grâce à une augmentation significative des phases de propulsion « verte ». À bord de ce haut de gamme Instyle, si on apprécie une sellerie gris clair qui profite de la luminosité apportée par le double toit vitré s’ouvrant au -dessus des places avant, force est de constater que le reste n’apparaît exempt de tout reproche.Une finition pas encore tout à fait au niveau ne profite pas à un habitacle dont l’apparence souffre également d’équipements pas vraiment «dernier cri» à l’image d’un écran central de petite taille au système de navigation vieillissant ou d’un affichage tête haute ne projetant pas ses informations directement sur le pare-brise. De même, on reste un peu dubitatif devant un coffre dont le volume apparaît limitée pour des vacances en famille. Enfin, affiché entre 40 et 50 000 € selon la finition choisie, ce Mitsubishi répond, bonne nouvelle, aux critères d’attribution du bonus ramené depuis le 1er juillet à 1 000 €.
Affichant un gabarit de compact 4x4 au look dynamique, l’Eclipse Cross se montre esthétiquement bien plus séduisant qu’un Outlander s’appuyant essentiellement sur son hybridation pour convaincre. L’avenir devrait donc enfin sourire au nouveau PHEV de la marque aux trois diamants.