Land Rover Defender 90 D200 hard top
Retour aux sources
Certains reprochent au nouveau Defender de s’être embourgeoisé et beaucoup trop modernisé. Une critique pas totalement infondée, surtout pour un 110 commercialisé en premier et bénéficiant, par exemple, d’origine d’une suspension pneumatique. Avec ses trois portes et son empattement court, le 90, qui se contente lui en série de ressorts aciers, semble moins déconnecté de son glorieux ancêtre, qui plus est dans cette version utilitaire dénommée Hard Top. Une appellation qui pourrait prêter à confusion, la partie arrière restant désespérément fixe. Peinte en blanc, une option, comme les jantes tôle de dix-huit pouces, elle offre néanmoins à ce Land Rover un look un tantinet désuet qui lui va à merveille. Devant se contenter des seules places avant pour profiter de l’exonération de malus accordée aux VU, ce Defender peut cependant, contre supplément, s’offrir un troisième siège, envisageable sur longs parcours seulement pour de jeunes enfants. Au quotidien, il offre une solution de dépannage tout à fait acceptable à un adulte qui se sent par contre bien à l’étroit. Rabattu, son dossier devient un agréable accoudoir et libère le champ de vision pour un miroir central déjà plus grand que l’ouverture grillagée pratiquée dans la cloison de séparation. De quoi apprécier à sa juste valeur une autre option baptisée ClearSight. Il s’agit alors de diffuser les images d’une caméra filmant vers l’arrière depuis l’antenne de toit « requin », dans le rétroviseur qui conserve tout de même sa glace pour proposer l’alternative d’une utilisation classique.Ainsi, même chargé « jusqu’à la gueule », il s’avère toujours possible de conserver une rétrovision optimale grâce à la vidéo.
Un nouveau turbodiesel très convaincant
Jusqu’à présent, nous n’avions eu l’opportunité d’essayer sous le capot du dernier Defender que la version 4 cylindres du bloc Ingenium brûlant du gazole. Des plus satisfaisantes, cette motorisation vient néanmoins
de laisser la place à une nouvelle architecture qui conserve pourtant en entrée de gamme le dénomination D200. De quoi semer le doute, et pourtant quel changement ! Sans même parler d’une sonorité autrement plus agréable, ce 6 cylindres 3 l, bien qu’il affiche une puissance identique, délivre un supplément de couple conséquent en revendiquant 51 mkg dès 1250 tr/mn, contre seulement 43,8 mkg à 1 400 tr/mn pour le précédent 2 l. La réponse à l’accélérateur devenant bien plus vigoureuse, l’agrément en accord avec la boîte automatique à huit rapports y gagne beaucoup. Autre bonne surprise, la suspension acier, qu’il nous était donné de tester pour la première fois, se montre étonnamment confortable sur la route. La monte standard en 18’’ y est sans doute aussi pour quelque chose, mais dans cette configuration, les longs trajets n’ont vraiment rien d’un pensum. Capable de rouler bien au delà des limitations de vitesse, avec un bridage annoncé par le constructeur à 175 km/h, comme d’accélérations et de reprises suffisantes tout en affichant des consommations dans la bonne moyenne en fonction de son gabarit, notre 90 reste néanmoins un authentique baroudeur. Profitant évidemment d’une gamme courte, il s’appuie sur une bonne dose d’électronique pour faciliter la vie de son conducteur en évolution tout-terrain. Ainsi, l’ensemble de sa chaîne cinématique s’adapte aux conditions rencontrées grâce aux différents modes proposés par un Terrain Response qu’il n’est plus nécessaire de présenter. Ce dernier gère ainsi de manière totalement autonome le blocage du différentiel central ou la motricité en freinant telle ou telle roue pour éviter les fuites de couple. Si les puristes regrettent de ne plus gérer ces paramètres, force est de reconnaître que pour le plus grand nombre effacer une difficulté devient presque un jeu d’enfant. De même, le nouveau Defender est le dernier des Land Rover à recevoir un contrôle de vitesse en descente dont l’allure ajustable permet de s’engager dans les pires déclivités avec un maximum de sérénité. Avec sa garde au sol annoncée pour 225 mm, il s’assure d’excellentes capacités 4x4 sans autre artifice que des ressorts acier. Un retour aux valeurs de base du tout-terrain, à l’image d’un habitacle qui offre l’essentiel pour les standards actuels, en proposant les vitres électriques, la climatisation ou un ensemble multimédia complet, mais sans « chichi ».
Très séduisant pour son look et l’agrément du nouveau D200, le 90 Hard Top se présente aussi comme la plus économique des alternatives pour rouler en Defender en se pliant aux contraintes du véhicule utilitaire, pour échapper à la fiscalité punitive d’un malus qui représenterait sinon 50 % du prix d’achat.