Suzuki Samurai 413
Le retour d’un guerrier de légende.
Alors que Suzuki commercialise un séduisant Jimny moderne qui se revendique descendant du Samurai, retrouver cette légende de l’histoire du tout-terrain – le vrai – est plutôt très intéressant. Il faut dire que la fiscalité place immédiatement dans la prohibition le nouveau et fait exploser en prix l’original. Notre exemplaire vient à la fois d’être entièrement restauré, mais également préparé et soigneusement modernisé. Posé sur le green, ce Samurai 413 de 1996 se fait remarquer par son incroyable côté moderne qui bonifie encore le pouvoir de séduction originel du 4x4 de poche. Sa belle teinte gris Daytona est celle d’une Audi RS6 et le résultat est bluffant – il est aussi bien peint. Mettre une teinte moderne sur un 4x4 vintage est toujours risqué, et nous connaissons tous des naufrages en matière de bon goût.Avec notre « Sam », mission réussie, surtout avec la capote noire et ses vitres arrière fumées, ainsi qu’une bonne sélection des accessoires pour mettre à jour la formule. Les phares LED ou la barre de lumière sur le pare-brise permettent au Suzuki d’avoir une présentation actuelle. La modernité passe aussi par un très bon niveau de finition, qui lui confère un aspect neuf ; il faut dire que rien n’a été laissé de côté pour cette restauration, avec une visserie neuve ou même un discret sticker noir sur le capot, mais aussi avec un pare-chocs fait maison compact et élégant. Les choix techniques enfin influencent directement l’apparence extérieure de notre Suzuki, et le compromis entre le look et l’efficacité a été trouvé avec un kit lames de 7,5 cm et une rehausse de caisse légère de deux centimètres. Pour les roues, c’est du vingt-neuf pouces avec des jantes de couleur mat de 6,5x15 et des pneus BF en 215x75x15. Pour améliorer la largeur des voies, qui restent le point sensible du Santana des élargisseurs de trois centimètres ont été montés. Du coup, les grosses roues sortent de la caisse, ce qui impose le montage d’extensions d’ailes de quatre centimètres (Alaplast) sans totalement éviter les projections de terre sur la carrosserie ou à l’intérieur en tout-terrain décapoté. Pour la roue de secours qui est de même dimension, son montage à sa place d’origine sur la porte du coffre a imposé le renforcement structurel de tout le hayon.
Restauré en profondeur
Si le résultat final apparaît très soigné, en secret un vrai travail de restauration en profondeur a été fait. Le châssis a été mis à nu, sablé et repeint à la peinture époxy pour offrir une base parfaite. La caisse démontée a été pour sa part partiellement sablée afin de préserver les panneaux en bon état, mais le soubassement n’a pas échappé à la grenaille, ce qui a révélé évidemment de gros dégâts avec la corrosion. Après un passage chez LMC La Métallerie Créative, au Manoir, dans l’Eure, elle a retrouvé une nouvelle jeunesse alors que son cas était jugé désespéré. Certaines parties ont été refaites et d’autres ont été également renforcées par l’utilisation de tôle plus épaisse, ou simplifiées, grâce à l’expertise reconnue de cet atelier. Les passages de roues arrière, les bas de caisse, le support batterie ou les bords d’ailes ont ainsi été complètement refaits et optimisés en éliminant les cavités qui piègent la boue. Ensuite la caisse a bénéficié d’une couche d’antirouille aux endroits stratégiques et une peinture antichoc grise a été choisie pour l’intérieur et le dessous. Un arceau arrière 4 points d’origine Suzuki a été ajouté afin de sécuriser les sorties en famille. Le petit 4 cylindres a bénéficié d’une grosse révision par un remplacement poussé des consommables et des joints.Alors qu’un collecteur 4 en 2 en 1 en inox a été retenu afin d’améliorer le couple à bas régime, évidemment le cata est passé à la trappe.Au niveau de la transmission,un embrayage renforcé a été monté alors que la boîte de transfert a été révisée et a bénéficié d’un rapport plus court de 4/16 grâce à un kit pignons. En toute logique à ce niveau de restauration, chaque détail qui n’était pas parfait a été remplacé au niveau des pivots, des joints, des liaisons, des supports de boîte ou des trois fixations de caisse. La sécurité a aussi été soigné avec le remplacement des pièces hydrauliques du système de freinage.
Plein de petits détails
Très largement modernisé et avec ses grosses roues, notre Suzuki ne pou
vait conserver la lourde direction et le montage d’une assistance hydraulique a été réalisé. Le support a été usiné dans la masse par TRS Parts afin d’utiliser une courroie identique à celle de l’alternateur, avec une double poulie sur le moteur. À l’intérieur, le tableau de bord est pratiquement la seule pièce encore d’origine : toutes les garnitures ont été démontées, le plancher peint à la Raptor dispose désormais simplement de tapis en caoutchouc, alors que les panneaux de portes ont été fabriqués en alu strié. Si la banquette pour les deux petites places arrière est d’origine, les sièges avant ont été prélevés sur une Golf 7 et se montrent beaucoup plus confortables. Un éclairage LED puissant monté sous l’arceau central éclaire enfin tout l’habitacle, alors que le système audio bénéficie de deux HP supplémentaires à l’arrière. Enfin, le montage et l’intégration d’un treuil MasterForest de 2,7 tonnes avec télécommande sans fil et câble plasma complètent l’incroyable préparation de ce Samurai que l’on verra sur la route et dans les zones pendant 25 nouvelles années. ■