Jeep Wrangler Unlimited 4xe
Plus de Watts
Attendue comme le messie, l’hybridation du Wrangler constitue une nouvelle étape dans la longue carrière de ce modèle mythique. Commençons par évacuer les sujets qui fâchent, puisque cette nouvelle motorisation n’est proposée qu’en Unlimited. Les moteurs essence et diesel disparaissant du catalogue français, ce Jeep n’est donc plus disponible sur notre marché qu’en châssis long. Garder le 3 portes en VU pour échapper au malus aurait pourtant permis de maintenir une offre plus large, et surtout de conserver un premier prix raisonnable, la facture devenant bien lourde avec une gamme du 4xe débutant à 68 200 €. Technologiquement, celui-ci se distingue des autres modèles hybrides rechargeables de la marque en plaçant le moteur électrique au coeur de la chaîne de transmission dans la boîte.Ainsi, en termes de propulsion, il s’inscrit en association avec le thermique et non en complément comme sur les Renegade ou Compass. Fort au cumul de 380 ch, il s’assure ainsi de passer le plus efficacement possible toute la puissance au sol comme de profiter de ses quatre roues motrices en « zéro émission ».
La même soif d’aventure
Disponible en trois finitions auxquelles il faut ajouter les inévitables séries spéciales, le 4xe se décline en
Sahara ou Overland pour une utilisation classique et dans la plus radicale version Rubicon. Cette dernière bénéficie toujours de la panoplie complète du parfait baroudeur. À sa gamme courte à la démultiplication encore raccourcie, s’ajoutent, comme de tradition, les blocages de pont avant et arrière, la barre stabilisatrice anté
désactivable ou une monte pneumatique spécifique. Aucune concession n’est donc faite à une hybridation qui ne compromet en rien les capacités en tout-terrain avec une hauteur de passage de gué inchangée et des modules électriques totalement étanches. Au contraire même, elle ouvre de nouveaux horizons en autorisant une conduite 100 % silencieuse ou presque, évoluer en électrique s’accompagnant malheureusement d’une désagréable empreinte sonore, il est vrai rendue obligatoire en dessous de 20 km/h par la réglementation européenne mais qui devrait, dans le cas présent, pouvoir être supprimée ne serait-ce, par exemple, qu’en courtes. Une gamme qui doit être sélectionnée pour profiter du contrôle de vitesse en descente. Une caractéristique propre à Jeep et qu’on ne cesse de critiquer, l’utilité de cette rassurante assistance électronique ne se limitant pas aux seules zones trialisantes. De retour sur asphalte, le 4xe ne manque également pas d’atouts, ses belles performances pouvant se conjuguer avec un appétit d’oiseau à condition de charger sa batterie. Située sous la banquette arrière et dotée d’une capacité de 17,3 kWh, elle permet de rouler sans consommer une goutte de carburant jusqu’à une quarantaine de kilorieure mètres avec le pied léger car le 4 cylindres turbo, même en mode Electric, vient à la rescousse sur le principe du kick down en cas de besoin, ou prend le relais automatiquement au dessus de 130 km/h. Pour optimiser l’autonomie verte, la régénération peut aussi être améliorée en augmentant le frein moteur d’une simple pression sur une touche prenant place sur une console centrale qui n’évolue que dans le détail. Dommage, car il y avait de la place pour améliorer grandement une ergonomie pour le moins contestable. Les habitués du Wrangler se réjouissent par contre de voir enfin apparaître une trappe à carburant se
verrouillant électriquement avec la centralisation, en lieu et place de l’antédiluvien bouchon à clé. Il n’est jamais trop tard pour bien faire !
Reconnaissable à quelques touches de bleu nichées par-ci par-là, le Wrangler Unlimited conserve l’intégralité de ses nombreuses qualités en devenant 4xe : une excellente nouvelle ! On peut néanmoins regretter que Jeep n’ait pas profité de l’occasion pour faire monter en gamme une finition intérieure de moins en moins en adéquation avec un prix de vente désormais très élevé.