Land Rover Defender 110 P525 V8
Parce qu’il le vaut bien
En se montrant moins rustique, au point d’apparaître plus comme le successeur d’un Discovery que d’un Defender, le nouveau-venu prend le risque de s’éloigner de ses fondamentaux et plus encore de son positionnement. Il est vrai que ce nouveau Land Rover fait table rase du passé et cède aux sirènes de la modernité en adoptant une coque autoporteuse, quatre roues indépendantes et même une suspension pneumatique, au risque de ne pas plaire aux puristes, adeptes de plus de simplicité. Ces derniers ne se sentiront de toutes façons pas concerné par le modèle essayé dans ces pages, même si le Defender V8 classique représente pour beaucoup de fanatiques de ce modèle une sorte de graal. Le Defender V8 nouvelle génération est pourtant un engin de rêve que beaucoup aimeraient pouvoir trouver dans leur garage. Mais le rêve s’affiche non seulement à un prix conséquent, et il en plus sujet à la tranche la plus élevée du malus écologique tel qu’on le pratique dans l’Hexagone. De quoi refroidir plus d’un client potentiel. Et pourtant, certains acheteurs n’hésitent pas à franchir le pas, les soixante-dix modèles attribués au marché français ayant déjà trouvé preneurs. Ces derniers ont certes les moyens, mais surtout beaucoup de chance ! Et pas seulement parce qu’ils disposent d’un gros moteur V8 ! Suralimenté par un compresseur, il développe la respectable puissance de 525 ch pour un couple de 63,7 mkg, ce qui permet au Defender 110 de signer un 5,4 s sur le 0 à 100 km/h, et d’atteindre 254 km/h en vitesse de pointe. Pour un 4x4 de ce type, même moderne, de telles performances impose quelques modifications techniques. Le train arrière a
ainsi droit à un différentiel piloté électroniquement alors que la suspension a été durcie. Les barres antiroulis sont optimisées et les freins redimensionnés pour stopper plus efficacement un engin qui accuse tout de même plus de 2,6 t sur la balance. Le sélecteur de mode de conduite, le fameux Terrain Response, évolue lui aussi avec l’apparition d’une configuration Dynamic, dédiée à une conduite sportive. Sur le marché français, le lancement du Defender V8 se fera au travers d’une série limitée baptisée Carpathian Edition. Quoi qu’il en soit, le V8 reçoit nombre d’améliorations esthétiques.
Toit et capot noir, badges spécifiques, échappement à quatre sorties, jantes alliage de vingt-deux pouces abritant de gros étriers de frein de couleur bleue. L’intérieur se veut également plus chic en adoptant une sellerie en cuir noir Ebony Windsor, et de l’alcantara vient habiller le volant. Malgré la présence d’un film protecteur satiné appliqué sur la carrosserie, certains propriétaires hésiteront certainement à s’aventurer loin du bitume au volant d’un véhicule s’affichant à 131339€ pour la version longue 110, à laquelle il convient d’ajouter les 30 000 € du malus. Pourtant, tout V8 qu’il soit, ce Land Rover reste avant tout un Defender conservant intactes toutes ses capacités en tout-terrain.
Efficace sur route et en tout-terrain
En effet, ce Defender conserve un bel arsenal pour se défaire des difficultés, à commencer par sa suspension pneumatique à hauteur variable lui procurant une garde au sol maximale de 293 mm, ses courts porte-à-faux, sa gamme courte et bien sûr le fameux Terrain Response offrant plein de modes pour dominer toutes les surfaces. Cerise sur le gâteau, on dispose d’un contrôle de vitesse en descente et même d’un
régulateur d’allure en franchissement. Sur la route, on apprécie l’agrément offert par le moteur. De la puissance et du couple qui permettent à la fois de rouler à sa main sur voie rapide et de s’autoriser une moyenne soutenue sur parcours plus sinueux. Là, le mode Dynamic montre son utilité, tout comme le système de freinage Brembo.
Quel bonheur d’avoir la chance de prendre le volant de ce Defender V8, toujours performant en tout-terrain et à l’aise sur la route. Son prix et sa fiscalité vont hélas en faire une rareté dans nos contrées.