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Le berceau métallo de Christophe Côme

- PAR PIERRE LÉONFORTE.

Pour bercer le sommeil de sa fille Olive, l’artiste designer s’est livré à un exercice mobilier entre brutalisme et douceur.

DÉFINITION

Berceau!: petit lit de bébé que l’on peut faire ou non se balancer. Du couffin de Moïse au berceau du roi de Rome, l’exercice a bercé d’illusions l’humanité et l’histoire. En osier ou en fer, en bois ou en cuivre, garni d’un matelas de varech ou d’une paillasse de baies d’avoine, d’un oreiller de crin et d’une parure de batiste, comme le recommanda­it le très docte Larousse Ménager illustré de 1926, le berceau reprend du service, avec, penché au-dessus, un père aimant, plus vulcain du meuble d’art que fée-ricultrice.

DESTINATIO­N

C’est pour sa fille Olive que Christophe Côme a dessiné et fabriqué ce berceau, pièce unique pesant 25 kg et réalisée en acier patiné et verre, main dans la main avec un ferronnier d’art. Par verre, entendre et voir ces énormes et pleins cabochons dont Côme éclaire son travail. Des «)lentilles)» prototypal­es de verre moulé mises au point voilà plus de quinze ans pour l’industrie automobile juste avant l’invention du phare à leds. Et dont Côme a raflé un joli stock. Sa signature, sa ponctuatio­n aussi.

PRÉDISPOSI­TION

Né à Saint-Lô, Côme est une Balance millésime 1965. D’où le berceau oscillant. D’où ce formidable exercice d’équilibre entre masses et vides, ombre et lumière, abscisses et ordonnées, cercles et tubes. Une mathématiq­ue tout en fantaisie et alliances entre fer, terre et verre, conjugaiso­n forgée, oxydée, martelée, biscuitée, émaillée, polie, coulée. Un vocabulair­e articulé percé de lueurs fulgurante­s, exprimé par un talent à la fois pragmatiqu­e et rêveur, quasi sur le fil, et dont les collection­neurs s’arrachent les créations «)funambules)», jusqu’à Peter Marino pour les magasins Chanel.

EXPOSITION CHRISTOPHE CÔME, du 11 septembre 2014 au 30 mars 2015 à la IBU GALLERY, 166, galerie de Valois, 75001 Paris, tél. : 01 42 60 06 41, WWW. IBUGALLERY. FR et WWW.COME. FR

EXPOSITION

Sculpteur-verrier, mais il préfère se présenter comme fabricant de mobilier d’art, Christophe Côme voyage dans le monde entier. À New York, la galeriste Cristina Grajales l’a porté au pinacle. C’est avec son soutien qu’il expose 15 grandes pièces pour la première fois à Paris depuis près de dix ans. La dernière fois, ce fut chez Neotu, ce qui situe. Le gaillard travaille ici dans un atelier proche de la gare du Nord, avec production en autoéditio­n grâce à l’aide de ces artisans d’art qu’il révère. En lui ouvrant leur Ibu Gallery, les soeurs Poilâne accueillen­t aussi Aurore et Bruno de La Morinerie. Soit sa soeur, illustratr­ice, et son oncle, céramiste. Côme par hasard…

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