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Le mood Laura Gonzalez

Connue pour les bars, les boîtes de nuit et les hôtels qu’elle a conçus, la jeune architecte parisienne évolue aujourd’hui vers une nouvelle élégance. Comme dans cet appartemen­t, intime et néanmoins pensé pour recevoir famille et amis.

- Thibaut Mathieu RÉALISATIO­N Marion Bley TEXTE Yannick Labrousse PHOTOS

La jeune architecte parisienne, réputée pour ses conception­s de bars et d’hôtels, a repensé joliment un appartemen­t à vivre en famille et entre amis.

La vie – c’est ce qu’exprime Laura Gonzalez, grande brune souriante à la personnali­té solaire. Fille unique d’un couple soudé et ouvert sur l’extérieur, cultivé et recevant beaucoup, elle a grandi entre les salles de ventes et les exposition­s. D’où son insatiable curiosité pour les meubles, les oeuvres d’art et les objets. En cinquième année d’architectu­re, elle ouvre sa propre agence, Pravda Arkitect, et signe ses premiers chantiers, dont le mythique Bus Palladium, qui la lance dans le monde de la nuit et de l’hospitalit­é – pas étonnant quand on connaît sa personnali­té joyeuse et festive. Aujourd’hui, elle opère un tournant vers une certaine « élégance précieuse » en signant des boutiques pour Cartier, Pierre Hermé ou Christian Louboutin, tout en continuant à accompagne­r quelques projets privés. Comme cet appartemen­t de la colline de Passy, à Paris, qu’elle a reconfigur­é et aménagé dans le style classique revisité, qu’elle revendique comme sa signature. Avec, toujours, l’idée que l’espace doit être accueillan­t, facile à vivre pour une famille avec enfants (et chien) qui aime recevoir. L’occasion de tracer, en dix mots, l’univers de cette créatrice bien dans son temps.

Carrière.

« J’ai 34 ans et j’ai créé Pravda Arkitect, mon entreprise, il y a tout juste dix ans, pendant mes études d’architectu­re. Aujourd’hui, on est vingt dans l’agence, et je souhaitera­is stabiliser cet effectif, pour pouvoir choisir les projets sur lesquels je travaille. »

Style.

« En décoration, j’aime toutes les périodes avec, bien sûr, mes moments d’obsession. Mais mon truc, c’est vraiment le mélange : sur une base classique, apporter une certaine fraîcheur, grâce à des choses inattendue­s, à des décalages… C’est ce que j’appelle le “précieux brut”, par exemple : un parquet brut et des murs laqués, comme dans mon bureau. Et, toujours, des choses chaleureus­es. Je me sens proche autant de Kelly Wearstler [décoratric­e californie­nne au style exubérant, ndlr] que de Studio KO ou Dimorestud­io. »

Intuition.

« C’est à ça que je fonctionne, mais c’est aussi le problème de mon travail, je me lasse vite des choses, je change beaucoup d’avis et d’envies ! Sans lâcher mon style pour autant. »

Matériaux.

« Ils sont une immense source d’inspiratio­n, comme le travail des artisans, des créateurs [elle montre des peintures sur verre de Claire Pegis, posées sur son bureau]. À l’agence, il y a une personne dont le travail est de constituer une matériauth­èque et de nous présenter, tous les lundis, ses trouvaille­s. »

Hospitalit­é.

« C’est mon truc. J’aime recevoir, cela fait partie de moi et cela se prolonge sur mes projets. Quand des clients veulent faire un bar, ils disent “Appelons Laura !”, je suis la spécialist­e [rires]. Je sais qu’il faut que ce soit généreux, chaleureux, pour donner tout de suite envie de prendre un verre, un cocktail. »

Finitions.

« Je suis très technique, je vais sur les chantiers, je sais tout sur les extracteur­s ou les gaines ! Au début, je ne déléguais pas du tout, c’est comme ça que j’ai appris. Je sais qu’il faut du temps pour faire une belle laque [elle montre les murs glossy de son bureau], deux mois pour qu’elle soit bien “tendue”. Je travaille toujours avec les mêmes équipes techniques et, au fil du temps, on est un peu devenu une famille… »

Projet.

« Je viens d’acheter une maison à la campagne, à une heure de Paris, dans le Vexin. C’est une maison bourgeoise du xixe, que l’on a aménagée avec le mobilier que l’on dessine à l’agence. On y invitera nos clients et nos amis, pour des déjeuners ou des week-ends. On pourra s’y installer pour travailler aussi, c’est le but ! Une façon de faire les choses de façon différente. »

Inspiratio­n.

« Elle est partout, j’ai besoin de tout le temps me ressourcer, en voyageant, en allant voir des exposition­s… Tout m’inspire. Notre dernière idée, à l’agence : constituer une artothèque avec une de mes collaborat­rices qui a travaillé dans le domaine de l’art. »

Influences.

« Carlo Scarpa, mais aussi Madeleine Castaing et Dorothy Draper. Quand je vous dis que j’aime les mélanges ! »

Tissus.

« Ils sont ma caractéris­tique ! J’en utilise énormément, je les mélange, les associe… Je fais réaliser des textiles particulie­rs aussi, comme, par exemple, dans un de mes derniers chantiers, des tissages de corde par Véronique de Soultrait. »

« Mon truc, c’est le mélange : sur une base classique, apporter une certaine fraîcheur avec des choses inattendue­s, des décalages. » —— Laura Gonzalez

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L’ARCHITECTE pose devant le coin salle à manger, à côté d’un tableau de l’architecte italien Galileo Chini, chiné aux puces, que masque en partie une suspension Cloud (Apparatus). Tasse (CFOC) et théière en argent chinée.

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