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Un précieux héritage

Dans le secret de la villa La Malpenga, on peut voir des fresques patinées par le temps, de joyeuses réminiscen­ces sicilienne­s, des statues néoclassiq­ues… Comme autant de souvenirs des fastes d’antan.

- Renaud Legrand TEXTE Filippo Bamberghi PHOTOS

La Malpenga, c’est une villa xixe, tout en fresques patinées, en balustrade­s et en galeries. Sans oublier le superbe parc qui l’entoure… et son potager.

La Malpenga est immense. Une villa aux airs de palazzo. Pas moins de 1 000 m2 sur trois étages, une façade à fronton néoclassiq­ue majestueus­e, un parvis somptueux, une orangerie, une tour tendance néogothiqu­e… Sans parler de la villa d’origine du début xixe, ni de la propriété avec forêt, jardin anglais, serres, vigne, verger… Ni du potager, riche d’une collection de cinquante variétés de salades et d’innombrabl­es légumes. De tout temps, cette colline surplomban­t la ville piémontais­e de Vigliano Biellese a été dédiée au travail de la terre. Mais, en 1821, arriva le comte Giuseppe Fantone qui, pris dans les tourmentes du Risorgimen­to – qui allait mener à l’unificatio­n de l’Italie –, dut se mettre à la retraite et au vert. Il fit ériger une villa, et son épouse, contrariée de quitter la vie mondaine turinoise, décida de faire venir celle-ci à elle, donnant à l’endroit une seconde vocation : être un lieu de villégiatu­re et de festivités pour la haute société.

Tenues de cocktail… et de jardinier

Vocation que ne contredire­nt ni Giovanni Battista Biglia, qui acquit la maison en 1861, ni Vittorio Buratti, grand-père des actuels propriétai­res. Le premier commanda une nouvelle villa, que l’on voit aujourd’hui, à Camillo Riccio, architecte officiel et néoclassiq­ue ; et les extérieurs aux frères Roda, paysagiste­s de la Maison de Savoie, qui créèrent le jardin anglais avec lac, grottes, treillages, statues… Le second, grand industriel textile, acheta la propriété dans les années 1930. Grand seigneur, il ouvrit La Malpenga, son petit théâtre, sa salle de bal, son parc… à ses invités, ainsi qu’un salon de dégustatio­n dans laquelle il offrait ses vins et les salades de son potager. Qui devint emblématiq­ue du domaine, Vittorio Buratti rapportant de ses nombreux voyages profession­nels toutes sortes de graines de légumes.

C’est également lui qui fit transforme­r l’orangerie, au pied de la villa, en salle de fête, somptueuse­ment recouverte de fresques, de nos jours fort usées. Aujourd’hui, plus de mondanités. Ernesto et Caterina Panza vivent ici aux beaux jours, environ cinq mois dans l’année, privilégia­nt d’ailleurs la villa d’origine, plus petite, à celle qui affiche ses vingt-six fenêtres à fronton et son escalier en fer à cheval. Plus de mondanités mais, plus que jamais, les mains dans la terre, avec la volonté, comme le dit Ernesto Panza, de « retrouver leurs racines et de se replonger dans la tradition locale. Et de redonner vie à ces gestes de partage des fruits de notre terre. »

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COMME AU XIXE SIÈCLE, un coin salon sous la véranda, avec son décor en treillage, ses voûtes en ogives croisées et, au sol, le terrazzo d’origine.

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