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Du bleu azur à l’outremer

Niché sur les hauteurs de Sant’Angelo, sur l’île d’Ischia, un hôtel historique a retrouvé sa jeunesse grâce au talent de l’architecte Giuliano Andrea dell’Uva, qui en a fait une parenthèse simple et lumineuse, estivale.

- TEXTE Marina Hemonet RÉALISATIO­N Thibaut Mathieu PHOTOS Marion Berrin

À Ischia, dans la baie de Naples, l’hôtel Miramare est un lieu historique… et, à la fois, grâce au décorateur Giuliano Andrea dell’Uva, une escale merveilleu­se, estivale et douce à vivre.

Moins bling que sa petite soeur Capri, Ischia, « l’Île verte », séduit davantage les amoureux d’une nature préservée. C’est au détour de l’une de ses nombreuses collines, à l’extrême pointe sud, que surgit Sant’Angelo. Cet ancien village de pêcheurs aux maisons blanches et colorées fait face à un îlot rocheux relié à la terre par une bande de sable noir et volcanique. Cette impression de bout du monde séduisait, et inspirait, déjà dans les années 1950 Pablo Neruda, alors en exil avec sa compagne Matilde, ou le peintre allemand Werner Gilles. Construit dans les années 1930 à flanc de falaise, l’hôtel Miramare, repaire des personnali­tés en quête de discrétion, retrouve ces dernières années une nouvelle fraîcheur grâce au talent de l’architecte napolitain Giuliano Andrea dell’Uva. Dans la partie la plus ancienne du bâtiment, l’escalier de l’entrée et cinq chambres dont deux suites viennent d’être entièremen­t repensés, point de départ d’un plus vaste projet : « Je voulais créer un hôtel complet un peu comme Giò Ponti l’a fait avec le Parco dei Principi à Sorrente, imaginer un univers global allant du dessin des carreaux de céramique au sol jusqu’au choix du mobilier. » Comme le maestro avant lui, Giuliano Andrea dell’Uva s’est beaucoup inspiré de l’architectu­re locale : « La première fois que je suis venu à Ischia, j’ai vu ces ruelles et ces escaliers, cela m’a inspiré pour créer un escalier aux lignes simples dans l’entrée. En arrièrepla­n, le mur joue avec les perspectiv­es à travers une majolique colorée reprenant le principe des marches. Ici, les pêcheurs construisa­ient eux-mêmes leurs maisons, j’ai voulu retrouver cette simplicité. »

Comme Giò Ponti aussi, il s’est inspiré des flots bleus de la mer Tyrrhénien­ne dans les chambres, qui offrent toutes un panorama à couper le souffle. « À Ischia, la mer est d’une couleur très intense. Toutes les chambres s’accompagne­nt de panneaux de verre coloré faisant écho à ce ton, comme un reflet. » Un parti pris aquatique qui, du turquoise à l’outremer, s’exprime dans chaque chambre : des tissus peints à la main de Livio De Simone aux carreaux géométriqu­es du sol, travaillés dans la pure tradition sicilienne. Face à l’azur infini, le blanc, omniprésen­t, apaise, un blanc que le dessin noir des huisseries structure en séquences et en nouvelles perspectiv­es. Le mobilier est signé Gebrüder Thonet Vienna, marque prisée dans l’hôtellerie début xxe siècle. Giuliano Andrea dell’Uva a également dessiné quelques meubles sur mesure, complétés de pièces vintage, comme les suspension­s 1960 retrouvées dans les réserves de l’hôtel, une belle manière de rallier le passé au présent.

Hôtel Miramare Sea Resort & Spa, Via Maddalena Comandante, 29, Serrara Fontana, Ischia. miramarese­aresort.it

« Je voulais imaginer un univers global, du dessin des carrelages au mobilier.» —— L’architecte Giuliano Andrea dell’Uva

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