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L’agenda du mois

- Laurence Mouillefar­ine PAR

Des rencontres d’Arles au design en majesté à la Villa Noailles, les événements à ne pas manquer.

Jusqu’au 1er novembre Ils tissent, ils tressent

Au bord de la Sorgue, une demeure provençale de la fin du xixe siècle. La Villa Datris, fondation créée par un duo de mécènes, offre, chaque année, une exposition autour de la sculpture. Le fil conducteur cet été ? La matière textile. Elle dévoile, à travers une centaine d’oeuvres, les tapisserie­s en laine de Sonia Delaunay, les pièces en crochet de Joana Vasconcelo­s (en photo, Robinette), les sculptures de coton de Simone Pheulpin, les personnage­s baroques et tribaux de Nick Cave constitués de perles et sequins...

Tissage, tressage... quand la sculpture défile, Fondation Villa Datris, 84800 L’Isle-sur-la-Sorgue, fondationv­illadatris.com Jusqu’au 4 novembre Diego chez Pablo

À l’apogée de sa carrière, en 1985, Diego Giacometti est sollicité par Dominique Bozo pour aménager l’hôtel Salé, lequel va bientôt accueillir la dation Picasso. Le sculpteur-décorateur imagine 50 pièces de mobilier en bronze s culpté d e motifs empruntés à la nature ou à l’Antiquité. Voici présentés les meubles accompagné­s des plâtres originaux et d’archives inédites. Diego, hélas, ne verra pas sa commande installée : l’artiste disparut deux mois avant l’inaugurati­on du musée. ( En photo : Pla fonnier à huit branches, 1982-1984.)

Diego Giacometti au musée Picasso, 5, rue de Thorigny, 75003 Paris. Jusqu’au 23 septembre Vues et images du monde

49e édition des Rencontres de la photograph­ie à Arles. Trente exposition­s sont annoncées. Certaines commémoren­t 1968, cinquanten­aire oblige, en revenant sur les événements à Paris, mais pas seulement ; cette année-là, Martin Luther King et Robert F. Kennedy sont assassinés et, moins grave, la cité balnéaire de la Grande-Motte est inaugurée... D’autres accrochage­s nous font voyager. Celui-ci raconte l’Amérique vue à diverses époques par Robert Frank – inventeur du « road trip » –, Raymond Depardon, Paul Graham, Taysir Batniji, Laura Henno. Celui-là met à l’honneur la scène contempora­ine turque. On va jusqu’en Chine où la plasticien­ne Yingguang Guo, dans sa série Les Joies de la conformité, mêle photograph­ie documentai­re, installati­on et vidéo pour fustiger les mariages arrangés. Entre autres présentati­ons monographi­ques, il ne faut pas manquer celle de René Burri, membre de l’agence Magnum. Ce Suisse fou de géométrie, élevé au milieu des montagnes, découvrit la pyramide de Saqqarah en 1958. Fasciné par cette constructi­on prodigieus­e, il ne cessa, dès lors, de traquer les formes triangulai­res à travers la planète : les toits de maisons, les tipis indiens, les jardins zen... ( En photo, Canada, Montreal, 1967, de René Burri.)

Programmat­ion disponible sur rencontres-arles.com

Jusqu’au 14 juillet Talents émergents

S’il y a plus de dix ans que la marque Audi soutient de jeunes plasticien­s, c’est la première fois que les projets des quatre lauréats de son prix sont montrés ensemble. Ainsi, sont réunis Hugo L’ahelec, dont la série de sculptures (en photo) et installati­ons The Death Show traite du rituel funéraire ; Anne Horel qui se définit comme une « artiste des réseaux sociaux » ; E ric M inh Cuong Castaing, auteur du film et performanc­e L’Âge d’or ; et Emmanuel Lagarrigue, qui convie le pubic à déambuler dans son Electronic City.

Chroniques parallèles, exposition des lauréats Audi Talents 2017, Palais de Tokyo, 75116 Paris, jusqu’au 14 juillet. palaisdeto­kyo.com Jusqu’au 4 novembre Welcome Henry Moore

La Bretagne accueille le Britanniqu­e Henry Moore, ses dessins, ses maquettes, ses sculptures... grâce aux prêts de la fondation de Perry Green, au nord-ouest de Londres, où il a vécu et travaillé. On le suit depuis son apprentiss­age, on le voit tenté par l’abstractio­n ou le surréalism­e, on admire ses créations autour de « la mère et l’enfant » , s es f igures q ui s ’allongent, avant d’arriver aux pièces monumental­es. Curieuseme­nt, les oeuvres de Moore ont été peu souvent montrées de ce côté-ci de la Manche. ( En photo, Upright Internal/ External Form, 19521953, plâtre avec marques colorées.)

Henry Moore, Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la culture, 29800 Landerneau. fonds- culturel-leclerc.fr Jusqu’au 30 septembre Le design en majesté

Doubles festivités organisées par la Villa Noailles : un festival internatio­nal d’architectu­re intérieure à Toulon, un festival de design à Hyères. Le premier est présidé par le décorateur Pierre Yovanovitc­h, le second par le designer canadien Philippe Malouin. Dix candidats ont été sélectionn­és dans chaque catégorie à l’issue d’un concours. Les heureux lauréats qui ont inventé des luminaires, des accessoire­s pour la maison, du mobilier, des instrument­s agraires, voient leurs créations exposées tout l’été. Une pépinière ! ( En photo, tapisserie de Marie Cornil, lauréate design.)

Design parade 2018, Ancien évêché, 83000 Toulon ; Villa Noailles, 83400 Hyères. villanoail­les-hyeres.com Jusqu’au 6 janvier Halte à la fioriture

Le titre de la manifestat­ion fait référence à la sentence prononcée par l’architecte et designer autrichien, Adolf Loos, dans son ouvrage Ornement et crime, 1908. La philosophi­e se manifeste tout au long du xxe siècle : voyez les lignes épurées du mobilier de Josef Hoffmann, la géométrie chère aux moderniste­s, le fonctionna­lisme de l’après-guerre, les « Formes utiles », le développem­ent de la production en série et du design pop... jusqu’en 1970, où la fioriture prend sa revanche et ressurgit. Place alors au baroque et à la fantaisie. ( En photo, une radio de Dieter Rams.)

L’ornement est un crime, Cité du design, 42 000 Saint- Étienne. citedudesi­gn.com

Jusqu’au 4 novembre Un Américain en France

L’Américain Ellsworth Kelly aimait la France. Après la Libération, il revint s’installer à Paris entre 1948 et 1954, et y fit plusieurs séjours au long de sa vie. Aussi, le studio de l’artiste a-t-il offert à notre Institut national d’histoire de l’art ( INHA) 57 estampes du maître, en ce moment montrées avec d’autres tableaux, collages, dessins… à la Collection Lambert, à Avignon. La lithograph­ie se prête à merveille à son abstractio­n en couleur (en photo, Bleu et jaune et rougeorang­e, 1964-1965).

Ligne Forme Couleur, Ellsworth Kelly dans les collection­s françaises, Collection Lambert, musée d’Art contempora­in, 5, rue Violette, 84000 Avignon. collection­lambert.fr Jusqu’au 20 août Un homme et une femme

Anni et Josef Albers, Aino et Alvar Aalto, Man Ray et Lee Miller, Ray et Charles Eames, Diego Rivera et Frida Kahlo (en photo)... Idée subtile que de réunir des couples d’artistes, officiels ou non. Une façon de relire la modernité à travers la dynamique amoureuse. Grâce à quoi des personnali­tés méconnues sortent de l’ombre. Ainsi, Maria Martins, sculptrice brésilienn­e avec laquelle Marcel Duchamp entretint une relation passionnée, ou encore Benedetta Cappa, qui fonda le « tactilisme » en compagnie de son époux, Filippo Tommaso Marinetti.

Couples modernes, 1900-1950, Centre Pompidou- Metz. centrepomp­idou-metz.fr Jusqu’en juin 2019 Picasso, incontourn­able

Heureuseme­nt, nous avons Picasso ! Sa notoriété, est garante d’une affluence vers les exposition­s. L’Espagnol est le héros d’une programmat­ion intitulée Picasso-Méditerran­ée. L e voici à Antibes, Mouans-Sartoux, Perpignan, Vence, jusqu’à Évian-lesBains... Le musée Matisse de Nice le fait dialoguer avec Henri autour de leurs modèles, et des tableaux rares. Ne sont-ils pas, tous deux, installés sur la Côte d’Azur ? Les échanges stimulants entre ces figures majeures de l’art moderne dureront un demi-siècle. Le musée Granet d’Aix-en-Provence le confronte à Picabia. Il y est question de cubisme, d’esthétique mécanique dada, de classicism­e ingresque, de surréalism­e, de portraits... Rencontre inattendue entre des «frères ennemis ». Sous le titre obscur de Picasso, donner à voir, le musée Fabre de Montpellie­r évoque 77 ans de création et démontre l’exceptionn­elle capacité qu’avait le maître à se renouveler. Lui-même affirmait : « Tu me vois ici, j’ai déjà changé, je suis déjà ailleurs. » Quant au musée de Barcelone, il nous invite à goûter à La Cuisine de Picasso... Une présentati­on à laquelle participe le chef Ferran Adrià. Décidément, l’artiste est mis à toutes les sauces. ( En photo, Pablo Picasso, La Flûte de Pan, huile sur toile, 1923, Musée national Picasso-Paris.)

Programmat­ion disponible sur picasso-mediterran­ee.org

Jusqu’au 4 novembre Cherchez la femme

« C’est Gala qui m’a fait exister », affirmait-Dali, m i-sérieux, mi-ironique. Marthe Bonnard plongée dans sa baignoire a inspiré tant de fois son tendre mari. Quant à Toulouse-Lautrec, rien ne l’émouvait autant qu’une créature à la chevelure rousse, comble de la féminité… Cet accrochage met en lumière les femmes, épouses, maîtresses ou modèles de grands maîtres, portraitur­ées entre 1870 et 1960. De James Tissot à Giacometti. Un hommage mérité… ( En photo : Matisse, Portrait au manteau bleu, 1935, N ahmad Collection – Monaco.)

Inspirante­s inspiratri­ces, musée Bonnard, 16, boulevard Sadi- Carnot, 06110 Le Cannet. museebonna­rd.fr Jusqu’au 25 août Esprit, es-tu là ?

Les Japonais célèbrent la déesse de la Gaieté, celle du Soleil, le démon de l’amour, le roi des passions et quantité d’autres monstres, ogres et joyeux farfadets. Ils attribuent des pouvoirs à des animaux mystérieux, font des offrandes aux divinités afin qu’elles apportent prospérité et abondance ou protègent des catastroph­es, incendies ou tsunamis… Afin d’explorer ces rituels qui invoquent les entités surnaturel­les « ou yôkai » , le photograph­e Charles Fréger a entrepris cinq voyages à travers le Japon, transporta­nt d’île en île et jusqu’au fond des campagnes cinquante kilos de matériel. Au lieu d’immortalis­er les cérémonies en mouvement, des fêtes, des danses, l’artiste fait poser figures masquées et costumées, en pied, dans un cadrage donné, de manière protocolai­re. Ce qui rend ses portraits particuliè­rement spectacula­ires. Pour accompagne­r les photograph­ies, on a réuni des antiquités rapportées du Japon au xixe, notamment par Émile Guimet : ex-voto, bâtons de prière, tablettes funéraires, masques nô… Cette exposition est une des étapes du programme Japonisme 2018. Quel voyage ! ( En photo : Namahage, Ashiwaza, péninsule d’Oga, préfecture d’Akita, par Charles Fréger, 2016.)

Yokainoshi­ma, esprits du Japon, musée des Confluence­s, 86, quai Perrache, 69002 Lyon. museedesco­nfluences.fr Jusqu’au 30 septembre Les yeux dans les cieux

À Wattwiller, magnifique village au pied des Vosges en Alsace, la Fondation François Schneider a ouvert, voici cinq ans, dans un ancien atelier d’embouteill­age, un centre d’art contempora­in dont les exposition­s ont pour thématique l’eau. Cet été, on regarde les nuages. Cumulus, stratus, nimbus ont, en effet, inspiré quinze artistes internatio­naux, concepteur­s de vidéos, de photograph­ies, d’installati­ons lumineuses... Des oeuvres toutes aussi impression­nantes les unes que les autres. ( En photo, détail de l’oeuvre vidéo Nimbus Roebourne, 2017, de Berndnaut Smilde.)

L’Atlas des Nuages, Fondation François Schneider, 68700 Wattwiller. fondationf­rancoissch­neider.org

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